Mafate - Micro réseau d'énergie solaire tranformée en hydrogène (actualisé)

La Nouvelle : la lumière au bout du Microgrid

  • Publié le 28 juillet 2017 à 10:00

Un peu d'espoir pour les Mafatais. Ce jeudi 27 juillet 2017, EDF, la start-up Powidian, ainsi que les parties prenantes au projet, ont inauguré le nouveau dispositif électrique Microgrid au coeur de l'îlet de la Nouvelle, dans le cirque de Mafate. Le réseau de production d'énergie électrique, permet, grâce à des batteries d'hydrogène, de conserver l'énergie produite via les installations photovoltaïques pendant plusieurs jours. A ce jour, les Mafatais peinent à être alimentés toute une journée en électricité et sont obligés d'avoir recours à l'utilisation d'un groupe électrogène dans leur quotidien, mais aussi pour leur activité économique. Un système qui coûte cher aux usagers, n'est pas durable et pollue beaucoup.

Le tout premier Microgrid a été inauguré ce jeudi en présence de tous les acteurs ayant pris part au projet, annoncé en février 2016, lors de la venue sur l'île du président d'EDF, Jean-Bernard Levy.

Collectivités locales, Etat, Sidelec (syndicat d'électrification de La Réunion), EDF, mais aussi le Parc National et l'ONF, ont fait le déplacement en hélicoptère pour le lancement officiel de ce nouveau dispositif.

Depuis une installation photovoltaïque, l'énergie solaire produite peut maintenant, grâce au microgrid, être stockée une dizaine de jours via une chaîne à hydrogène. Dans le système, une batterie au lithium permet également le stockage à court terme. L'hydrogène gardé peut alors être converti en électricité par une pile à combustible et réintégré dans le réseau électrique des usagers. Les matériaux cumulent une durée de vie de vingt ans et ne nécessitent pour l'instant qu'un contrôle par année.

 

 

 

Le vrai changement, par l'installation du Microgrid, réside en l'alimentation permanente en électricité des trois foyers actuellement desservis par le dispositif, grâce au stockage de l'énergie solaire. Le dispensaire, l'atelier de l'Office national des forêts et l'école de la Nouvelle sont les premiers clients de cette phase d'expérimentation. Si elle se révèle concluante, le dispositif pourrait être étendu aux particuliers, aux autres ilets et endroits isolés de l'île.

Autre point non négligeable, son faible bilan carbone, puisque l'énergie, "fabriquée à partir du solaire ne pollue pas". L'installation du micro-réseau ne rejette que de l'oxygène et de l'eau dans l'environnement, pendant son fonctionnement. "C'est 100% zéro carbone" assure Matthieu Limagne, chef de projet Smart Grids chez EDF Réunion. Le dispositif, a été récompensé du prix d'innovation de la COP 21 l'an dernier et s'inscrit dans une volonté d'autonomie d'énergie renouvelable pour les territoires de La Réunion.

 

 

La mise en place du Microgrid a nécessité un an de travail dont trois mois pour son installation, pour un coût total de 300 000 euros, financés à 40% par EDF, 40% par la Sidelec et les 20% restants pris en charge par l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).

- Le photovoltaïque, oui, mais "pour deux ou trois heures de temps" par jour -

Si le photovoltaïque existe depuis une vingtaine d'années sur l'îlet mafatais, son efficacité est bien inférieure aux attentes des habitants, souvent contraints "à choisir entre le frigo et la télévision" déplore Vanessa Miranville, maire de la Possession. L'électrification de Mafate a fait l'objet de cinq années d'études, "nécessaires pour que chaque acteur puisse trouver sa place dans le dispositif, pour qu'on puisse trouver les solutions techniques et les financements" au lancement de ce nouveau moyen l'alimentation électrique. La maire connaît les demandes des Mafatais, pour qui l'électricité représente un budget colossal mensuel, à cause notamment des transports de fioul par hélicoptère. A la vue des dizaines de randonneurs rencontrés sur site, le courant est un luxe dont les habitants, parfois gérants de gîtes ou restaurateurs ne peuvent se passer.

" Chaque mois, je paye près de 1 000 euros pour le fioul", nécessaire à l'alimentation des groupes électrogènes utilisés en masse à Mafate, faute d'électricité constante par le photovoltaïque, confie Patrick, habitant de la Nouvelle. Un budget que les rotations en hélicoptère font considérablement grimper, coûtant jusqu'à 2.000 mensuels pour l'alimentation électrique du Relais de Mafate, un tarif qui ne comprend pas le prix du fioul. "Pour le groupe électrogène du relais de Mafate, il y a besoin de 6.000 à 8.000 litres de fioul par mois (…) c'est extrêmement cher" explique Jonathan Lidel, cuisinier pour le gîte et par ailleurs président du conseil citoyen de l'ilet de la Nouvelle.


Une facture salée, due au réseau électrique aujourd'hui défaillant et dont dépend pourtant l'essor économique futur de la Nouvelle et du cirque de Mafate. Mais si la phase d'expérimentation du Microgrid s'avère concluante, les particuliers pourraient voir le retour de la lumière dans leur foyer, à moindre coût, via un dispositif bien moins polluant que les groupes électrogènes.

- L'électricité, levier économique -

"Nous sommes déjà en train de travailler sur l'ensemble des ilets de la Possession pour voir quels seront les maisons qui seront alimentées de façon individuelles, parce que trop éloignées du groupe d'habitation le plus proche ou celles qui sont suffisamment regroupées pour permettre un réseau collectif de quelques maisons. Cela va nous permettre de faire des économies pour l'investissement, et des économies sur la facture pour les Mafatais" assure Vanessa Miranville, qui souhaite un développement touristique plus éco-responsable que "grand luxe" pour le cirque de Mafate, qui engendrerait une consommation énergétique "non durable".

Le plan d'électrification s'étend sur les trois prochaines années, avec l'ambition de voir ce genre d'innovation se développer ailleurs, là ou la problématique insulaire se pose pour les installations électriques. Peut-être que l'innovation franchira également les portes du domaine du transport français et réunionnais, puisque l'hydrogène est déjà largement utilisé par les transports en commun asiatiques, selon Jean-Emmanuel Boucher.

jm/www.ipreunion.com (mis en ligne vendredi 28 juillet à 3 h - actualisé)

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1 Commentaires
lol
lol
6 ans

Lé bien Le Maire i croit démon i ait a li ahah La prend in citrouille la transforme en carrosse, 2020 minuit!