Berguitta a laissé sa trace

Plus de 16 millions d'euros de pertes agricoles

  • Publié le 23 janvier 2018 à 17:55
  • Actualisé le 23 janvier 2018 à 18:55

Dans un communiqué, le président de la chambre d'agriculture de La Réunion Jean-Bernard Gonthier a fait le point sur les dégâts causés par la tempête Berguitta à La Réunion. Il indique "l'épisode a été synonyme de calamité pour l'agriculture locale". Nous publions ci-après l'intégralité du communiqué :

Depuis le 19 janvier 2018, les techniciens et l'ensemble des équipes de la Chambre d'Agriculture de La Réunion ont recensé sur le terrain la quasi-totalité des dégâts subis par les agriculteurs suite au passage de la tempête Berguitta au large de notre département. Près d'une semaine après cet épisode synonyme de calamité pour l'agriculture locale, les responsables de nos départements "Canne à sucre", "Diversification végétale" et "Diversification animale" ont compilé les données recensées sur les exploitations et voiries agricoles locales.

Un travail de synthèse qui a concerné l'ensemble de l'île tout en sachant que les micro-régions Sud et Ouest – allant de Saint-Philippe à la Possession – ont subi un préjudice majeur. A ce jour, nous disposons de données qui ont fait l'objet d'estimations les plus justes. Comme je le craignais, cet épisode météorologique a mis à mal notre richesse agricole puisque le montant cumulé des pertes s'élève en l'état à 16,7 millions d'euros sur l'ensemble de l'île. A titre comparatif, les dégats occasionnés par le passage du cyclone Bejisa en 2014 avaient été fixés près de 13 millions d'euros.

Pour la seule diversification végétale réunionnaise, les pertes se chiffrent à 15,9 millions et se concentrent notamment sur le maraîchage (tomates, salades, choux, poivrons, choux-fleurs...) avec 7,14 millions d'euros de préjudice pour la seule micro-région Sud. A titre d'exemple, 290 hectares d'exploitations maraîchères plein champs et sous abris ont été détruits sur le seul territoire du Tampon, ce qui représente 60% de pertes à l'échelle locale pour un coût cumulé de 2,85 millions d'euros. En arboriculture (bananes, mangues, ananas...), le montant total des pertes est estimé à 1,5 millions d'euros pour la zone Sud tandis que l'horticulture réunionnaise a connu des pertes proches de 750.000 euros pour toute l'île.

- Des kilomètres de routes détruits -

Lors de ces dégradations météorologiques, qui ont entraîné des pluies dilluviennes, les chemins d'exploitation ont grandement souffert avec 90 kilomètres de linéaires emportés par les eaux, les coulées de boue et autres glissements de terrain. A ce stade, nombreuses sont encore les exploitations enclavées en raison des voiries dégradées sinon détruites. A titre d'exemple, 24 kilomètres de chemin ont été détruits (1 million d'euros) sur la seule commune de Saint-Leu contre 12 kilomètres (540.000 euros) sur Le
Tampon.

Reste l'élevage réunionnais avec des pertes variables qui ont surtout touché la filière "Bovin viande" avec près de 200 bovins (vaches et veaux) tués pour un préjudice de 170.000 euros. Dans un contexte marqué par la lutte contre le Varroa, je déplore également la perte de 200 ruches qui ont été emportées par les eaux (30.000 euros) dont 50% dans le seul Sud de l'île.

A ce stade, d'autres recensements sont encore à prendre en considération à l'image des lessivages de sols dans les champs de canne. Lesquels ont été en partie détruits par l'apparition de coulées de boue. C'est pourquoi, il devient urgent de débloquer les fonds nécessaires à la remise en culture rapide des terres qui font la richesse agricole de notre département.

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