L'entretien de la semaine avec le colonel Patrick Lallemand

"Il faudrait un numéro d'appel unique pour les victimes"

  • Publié le 19 mai 2018 à 03:00

Imaz Press lance un nouveau rendez-vous. Chaque week-end, l'interview d'un responsable d'un service public vous sera proposé. À commencer par celle du colonel Patrick Lallemand, médecin chef au Service départemental d'incendie et de secours de La Réunion. Activités des pompiers, difficultés, débats... Il a accepté de se confier et d'expliquer son métier. En vidéos.

En premier lieu, le colonel Patrick Lallemand a tenu à le préciser : les secours d'urgence aux personnes représentent plus de 80% de l'activité des pompiers de La Réunion. Pour assurer ces 50 000 inerventions de secours à personne par an, une ambulance minimum, se tient prête à intervenir 24h/24h dans chaque caserne du département : 

 

 

Juger le bien-fondé d'une intervention

Toutes les cinq à dix minutes, le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) fait intervenir une ambulance dans le département. Le colonel explique comment les pompiers jugent l'urgence et le bien-fondé d'une intervention. "C'est un sujet d'actualité" déclare-t-il : 

 

 

"Ce qu'on fait, ce n'est pas du transport sanitaire" précise le colonel. Il faut donc arriver au plus vite sur les lieux de l'intervention. Il informe : "en moyenne, dans le département de La Réunion, une ambulance met entre huit et douze minutes pour arriver" : 

 

 

L'exigence de la population grandit

Membre de la famille des pompiers depuis 1991, le colonel Patrick Lallemand a vu son métier évoluer au fil des années : les moyens sont devenus plus performants mais, "en contrepartie, il y a une exigence de plus en plus grande de la population" : 

 

 

Cette exigence, les pompiers de La Réunion la comprennent très bien : "quand vous avez une victime en face de vous et que vous ne savez pas quoi faire, vous avez envie que les pompiers arrivent" explique le colonel avant d'ajouter : "c'est souvent une source de mécontentement de la population avec un risque social d'incivilités, par exemple, à l'arrivée des secours". 

De plus en plus d'incivilités

D'ailleurs, les soldats du feu font de plus en plus face à ces incivilités. "On peut avoir des gestes malheureux tels qu'envoyer quelques cailloux sur nos ambulances (...) ou agresser verbalement voire physiquement, comme ça s'est déjà passé, une équipe d'intervention" : 

 

Aussi, depuis le début de l'année 2018, le SDIS compte douze pompiers agressés physiquement ou verbalement lors d'intervention. "On déplore ce genre de situations précise le colonel. On fait tout pour l'éviter car pour les équipes d'intervention c'est un non-sens : ils viennent pour secourir des gens et ils deviennent des victimes."

"Il faut, en France, un numéro d'appel unique"

Enfin, Patrick Lallemand a souhaité revenir sur l'affaire Naomi Musenga. Selon lui, lorsqu'une personne est en situation de détresse, elle devrait être capable de ne composer qu'un euro pour n'avoir "qu'un seul interlocuteur" : "c'est aux professionnels d'orienter vers le service" correspondant. Le colonel fait une autre suggestion :  "dès que l'appel est reçu, il faudrait que les bons secours soient engagés". D'ailleurs, les pompiers français tentent de faire passer ce message depuis déjà plus d'un an. Regardez : 

 

sw/rb/www.ipreunion.com 

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1 Commentaires
faby saint paul
faby saint paul
5 ans

c'est un super medecin et sociable qui fait tres bien son travail