Toujours pas d'indemnisation des pertes à l'horizon

Bois-Rouge : la canne brûle une fois de plus entre les planteurs et Tereos

  • Publié le 3 août 2018 à 11:12
  • Actualisé le 3 août 2018 à 11:27

Une réunion organisée jeudi 2 août 2018 entre les planteurs et Tereos a laissé un sentiment de déception chez les agriculteurs qui regrettent qu'aucune décision n'ait été prise pour les indemniser des conséquences de la fermeture de l'usine de Bois-Rouge le mois dernier.

" Tereos renvoie la responsabilité de la décision sur le Comité paritaire de la canne et du sucre (CPCS), déplore Frédéric Vienne, président de la FDSEA. Tout le monde se défausse sur les autres dans ce dossier pour ne pas indemniser les planteurs ! Le seul point d’avancée ce jeudi, c’est que le Comité Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre (CTICS) a évalué une perte de 0,36 point par tonne, soit 1,76 euros par tonne suite à l’exposition au soleil pendant la fermeture de l’usine ".

Reste que pour décider de l’indemnisation pour les planteurs il faudra une nouvelle assemblée générale pour décider de l’attribution des fonds disponibles dans la filière interprofessionnelle " et qui sont des fonds destinés aux agriculteurs, donc je comprends mal que les industriels jouent les arbitres ", souligne le président de la FDSEA.
Aucune date n’est fixée pour cette nouvelle assemblée générale pour l’instant. De toute façon, si le prix de la tonne a été évalué, ce n’est pas le cas des volumes de canne concernés par ces pertes. Une précision pourtant essentielle pour mettre en œuvre les indemnisations… Les planteurs, de l’aveu de Frédéric Vienne, n’ont plus qu’à prendre leur mal en patience jusqu’à la fin de la campagne.

La rencontre, qui avait aussi pour objet de travailler sur une nouvelle définition de la formule d’achat des cannes longues coupées à la machine, n’a pas non plus abouti sur ce point. Une étude est lancée, menée par la DAAF, pour comparer la coupe mécanique et la coupe manuelle et permettre une meilleure évaluation de la richesse en sucre de la canne longue. " Cette méthode de coupe mécanique est dénoncée depuis toujours par les planteurs, souligne Frédéric Vienne, qui, comme ses adhérents, attend beaucoup des évaluations mensuelles menées pendant cette campagne et qui permettront une analyse plus précise de la concentration en sucre pour définir le prix de la canne peï. 

La canne énergie, l'émancipation des planteurs

Pour Bruno Robert, le président des Jeunes Agriculteurs, qui se dit " déçu qu’aucune solution n’ait été trouvée " le 2 août 2018, l’heure est à la concertation entre agriculteurs pour envisager de porter l’affaire des indemnisations en justice. Ou pas. " Ca coûte cher d’aller en justice, souligne-t-il. Nous allons consulter des juristes pour évaluer nos chances de gagner ce procès. La défense de Tereos pour ne pas nous indemniser, c’est que la panne fait partie du métier et que cela génère pour lui aussi des pertes. "

Et en attendant, le président des Jeunes Agriculteurs rêve d’une évolution de la filière canne qui libèrerait les agriculteurs de l’emprise des industriels. " Si tous les acteurs se mettent d’accord, d’ici deux à trois ans, nous pourrions nous diriger vers la canne Energie. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’au début de l’idée mais beaucoup de travail a déjà été réalisé pour monter le dossier. Construire notre usine biomasse, ne prendrait que six mois. On dispose de deux mille hectares dans l’Est, vers Saint Benoît, Bras-Panon… ".  En attendant, les planteurs et notamment les Jeunes Agriculteurs, attendent toujours les sous, au titre des compensations de leurs pertes en canne à sucre, suite à la fermeture de l’usine de Bois-Rouge.

ml/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Lora
Lora
5 ans

Battez vous pour être indemnisé pour tous ces retards et fermetures d'usine intempestives.