Pop culture

Chronique de la mangamania annoncée

  • Publié le 14 août 2018 à 02:58
  • Actualisé le 14 août 2018 à 06:29

Pour ceux qui ne les connaitraient pas encore, les mangas sont des bandes dessinées originaires du Japon. Par extension, cela désigne aussi les adaptations animées de ces livres. Le week-end du 11 au 12 août 10 400 visiteurs " génération Dorothée " (les 30-45 ans) et leurs enfants ont pu apprécier le salon de la pop culture geek de La Réunion, le Geekali. Cet événement ne va pas s'en rappeler que la culture nippone gagne du terrain à La Réunion.

Il y a plus de 17 ans, des " otakus ", entendez des " passionnés " de manga prenaient d’assaut les ondes de radio Arc-en-ciel avec Konnichiwa, une émission de musique japonaise. L’objectif : faire connaître la musique extraite des animés du soleil levant et partager leur passion de la culture asiatique et geek avec les auditeurs.

Et même s’il y a eu un renouvellement des animateurs, dû au départ des jeunes pour leurs études, ce programme s’est perpétué sur la radio catholique. Aujourd’hui, Konnichiwa s’est également constitué en association. Ses membres participent à des événements aussi divers que le Marché de nuit sur Saint-Denis ou encore le salon de l’imaginaire au Tampon. Ils y font de l’animation (quizz, jeux traditionnels japonais…)

En plus, des animés à la télévision ou sur internet, les Réunionnais peuvent désormais découvrir des séries manga en bibliothèque. En effet, elles laissent de plus en plus de place aux mangas dans leurs rayons. C’est le cas à La Source. Elle détient près de 1 000 mangas. " Depuis sa création, il y a 8 ans, la bibliothèque Alain Lorraine accorde une place importante aux mangas. C'est un genre très prisé et intéressant pour notre fonds, estime Stéphanie Vitry, la directrice de la BIAL. "

Fini le temps où l’on regardait des dessins animés essentiellement à la télé " Avant on ne connaissait que les Dragon Ball, Sailor Moon et autres mangas diffusés dans le Club Dorothée. Aujourd’hui, les jeunes sont de plus en plus connectés, ils attendent avec impatience leurs épisodes de la semaine " explique Mickey, un des membres de Konnichiwa.

Autre phénomène qui touche aux mangas, les cosplay se pratiquent régulièrement dans l'île. Ces événements rassemblent des personnes qui aiment se déguiser et prendre l’apparence de leur personnage de fiction préféré. On les appelle les cosplayers. Ils confectionnent eux-mêmes leurs costumes, une activité qu’on appelle le crafting et qui donnent lieu à de nombreux échanges de photos sur les réseaux sociaux.

" Le Japon a connu la défaite en 1945. Mais il est en train de gagner une guerre culturelle, actuellement ", déclare Bruno Dufestin, illustrateur qui donne parfois des ateliers de dessin manga dans l’île. Il intervient souvent sur ce thème à la demande des collectivités. Staark, mangaka réunionnais, enseigne lui aussi ce style à des adolescents. Il constate qu’il y a une forte demande pour ce genre de cours. " Quand je fais un atelier autour du manga, j’ai toujours plus d’une centaine d’inscrits. Je suis toujours obligé de refuser du monde. "

Depuis le 11 août dernier, le manga a encore gagné du terrain dans l'île : le monde de l'édition réunionnaise s'est paré de deux mangas 100% local, Redskin de Staark paru chez Des bulles dans l'océan et Triana : vacances à La Réunion de Jérôme Giovanonni et Jouny paru chez Orphie.


eg/www.ipreunion.com


 

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