[VIDÉO] Digue, carrière et biodiversité

Nouvelle route du Littoral: Huguette Bello demande une expertise au gouvernement

  • Publié le 31 janvier 2019 à 14:52
  • Actualisé le 31 janvier 2019 à 14:54

La députée Huguette Bello a pris la parole à l'Assemblée nationale mercredi 30 janvier 2019 pour demander une procédure d'expertise sur le chantier de la Nouvelle Route du littoral, évoquant "les lourdes menaces sur la biodiversité" et les projets des carrières pour la construction du tronçon de digue. Elisabeth Borne, ministre des Transports a répondu positivement à la demande d'Huguette Bello : "la mise en oeuvre d'une expertise est recommandée par le conseil national de la protection de la nature et j'ai demandé à mes services d'expertiser cette proposition." Nous publions ci-dessous la question de la députée.

"Lancée fin 2013 par la Région Réunion et alors que sa construction est loin d’être terminée, la Nouvelle Route du Littoral, longue de 12 kilomètres, a déjà dépassé son budget initial qui est passé de 1,6 à plus de 2 milliards. Mais cette facture colossale n’a pas mis ce chantier à l’abri de graves imprévoyances.

Ainsi, contrairement à la partie viaduc où les travaux progressent, le tronçon de digue pose problème faute de matériaux adéquats au motif pourtant prévisible qu’à ce jour, La Réunion n’exploite aucune carrière de roches massives.

Outre l’imbroglio juridico-administratif qui l’entoure, le projet d’exploiter plusieurs carrières, toutes situées à proximité immédiate des habitations, des écoles et des crèches, est très contesté, en raison des fortes nuisances et de réels risques sanitaires.

Tirs de mines quotidiens, stockage d’explosifs, criblage et concassage des roches, émissions de particules fines et la perspective de subir, pendant plusieurs années, près de 3000 passages de poids lourds par jour, justifient les appréhensions et donnent une idée des oppositions citoyennes.

À cela s’ajoutent les lourdes menaces sur la biodiversité comme vient de le réaffirmer le Conseil National de la Protection de la Nature qui s’est autosaisi du dossier. Dans son avis du 21 décembre, cette instance indépendante déplore l’accumulation des incertitudes, des insuffisances et des impacts négatifs avérés liés à ce chantier. Elle préconise une nouvelle expertise générale avant la poursuite des travaux du tronçon en digue.

M. le Ministre de l’Écologie, le temps presse. Les Réunionnais comptent sur vous pour déclencher rapidement cette procédure d’expertise prévue à l’article 68 de la loi de 2016. Car eux aussi ont inscrit, à leur agenda prioritaire, la reconquête de leur biodiversité et la protection de leurs paysages."

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