Saint-André

Eau dégradée : un administré porte plainte contre son fournisseur d'eau

  • Publié le 14 mai 2019 à 16:58

L'histoire commence il y a plusieurs années. En accompagnant ses enfants à l'école, Maxime Leclercq se retrouve pour la énième fois face à une affiche de la Cise indiquant que l'eau est impropre à la consommation dans l'établissement. Son sang ne fait qu'un tour, c'est la goutte d'eau. À Saint-André, se retrouver avec de l'eau turbine au robinet n'a rien d'exceptionnel. Ce père de deux enfants n'est pas attentiste, pour lui, l'eau dégradée n'est pas une fatalité. Il se met à se renseigner, monte des dossiers, contacte son fournisseur d'eau, la mairie, l'agence régionale de santé puis finit par entreprendre une action en justice contre la Cise. Fait rare, mais le fournisseur d'eau ne se démonte arguant qu'une solution pérenne sera bientôt mise en place et que les problèmes d'eau dégradée ne seront plus qu'un lointain souvenir à Saint-André.

Le combat d'un "monsieur-tout-le-monde"

Maxime Leclercq habite Saint-André depuis 2007. Au début, il consommait l’eau du robinet mais à chaque épisode de fortes pluies, il achetait de l’eau en bouteille. Pas le choix. Puis la famille est passé de l'achat épisodique à l'habitude. Aujourd’hui le père de famille a fait installer une fontaine à eau, plus aucun membre de la famille ne consomme l'eau du robinet "pour nous, c'est un effort financier mais la santé de ma famille n'a pas de prix" explique Maxime Leclercq.

Un risque sanitaire 

Surtout qu’au cours de ses recherches, le père de famille a relevé plusieurs éléments assez inquiétants "entre 2007 et 2017, l’agence régionale de santé a effectué environ 300 contrôles sanitaires sur le réseau de Terre rouge, celui qui dessert mon domicile. À sept reprises, ces contrôles ont indiqué que l’eau était impropre à la consommation. Durant cinq, six jours, une fois par an environ, nous ne pouvions pas boire l’eau du robinet ".

Une eau dégradée mais l'ARS alertait surtout sur la présence de germes des bactéries Escherichia coli et Entérocoques, très dangereuses pour la santé. La famille boycotte alors totalement l’eau du robinet, au delà de l’aspect turbine, de l’odeur et du goût étrange, le risque sanitaire était assez alarmant "il y a toujours un doute, durant longtemps, j’ai eu des problèmes intestinaux et avec deux enfants, nous ne pouvons pas prendre de risque"  affirme le saint-andréen.

Devant la justice 

Après avoir épuisé tous les recours possibles, en contactant la Cise, la commune, le médiateur de l'eau, l'AS, c’est vers la justice que se tourne le père de famille. Il dépose plainte contre son fournisseur d’eau. Mais depuis plus de deux ans, la procédure est au point mort alors que la loi stipule que "toute personne qui offre au public de l'eau en vue de l'alimentation humaine, à titre onéreux ou à titre gratuit et sous quelque forme que ce soit, y compris la glace alimentaire, est tenue de s'assurer que cette eau est propre à la consommation." C’est là-dessus que Maxime Leclercq s’appuie pour faire valoir ses droits.

Contactée sur le sujet, la Cise, ne souhaite pas s’étaler sur le sujet "la procédure suit son cours et la justice tranchera" indique le fournisseur d’eau. Seule information concrète "cette action en justice a permis de mettre en avant une problématique autour de la qualité de l’eau, une unité de potabilisation est en cours de construction à Dioré, elle sera mise en service en août ou septembre prochain. Après cela, il n’y aura plus de problème de dégradation d’eau à Saint-André."

Une bonne nouvelle pour les administrés saint-andréens, reste à savoir si les objectifs, seront tenus...

Ce qui s'est passé avant, on oublie ? 

Mais cela n’effacera pas le préjudice pour la famille Leclercq qui n’a jamais cessé de payer ses factures. Maxime Leclercq demande un remboursement de toutes les bouteilles d’eau achetées depuis qu’il est en contrat avec la Cise, un remboursement de toutes ses factures d’eau potable, des dommages et intérêt au titre du préjudice moral et que la Cise lui fournisse une alternative à l’eau du robinet. 

Le saint-andréen est confiant quant à l’issue de sa plainte. Un cas fait jurisprudence, en 2016, un panonais a obtenu des indemnités et le remboursement de ses frais suite à une plainte déposée contre son fournisseur d’eau. 

fh/www.ipreunion.com

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