Trop pénible, la coupe n'attire plus les jeunes agriculteurs

Les producteurs de cannes à sucre toujours en manque de salariés

  • Publié le 21 juin 2019 à 02:59
  • Actualisé le 21 juin 2019 à 09:32

Si un comité de pilotage existe depuis 2015 pour promouvoir l'emploi agricole, notamment dans le domaine de la culture de la canne à sucre, les employés prêts à travailler dans la récolte de cette dernière sont toujours difficilement trouvables. En première ligne de ces difficultés à trouver des salariés : la difficulté de la tâche et une récolte qui ne se fait que six mois à l'année. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Aujourd’hui, les employés saisonniers dans l’agriculture représentent environ 3600 personnes. Alors qu’un bon nombre d’entre eux atteignent l’âge de la retraite chaque année, il devient de plus en compliqué de trouver la relève. " Ce n’est pas une branche de l’agriculture qui intéresse les jeunes agriculteurs aujourd’hui " soulignent de nombreux acteurs de la culture de la canne.

Le comité de pilotage Emploi agricole, composé des services de l'Etat, de la Chambre d'agriculture, des partenaires sociaux, du Pôle d'instertion du conseil départemental ainsi que des professionnels de l'agriculture tentent donc de trouver des solutions à ce problème. Trois objectifs principaux ressortent de leur collaboration : la sécurisation du parcours de salarié agricole, le développement d'un nouveau mode de recrutement et l'amplification des modes d'informations sur l'emploi agricole.

Plusieurs solutions sont testées depuis quelques années pour tenter de palier au problème, notamment à travers des contrats de travail ou le cumul du salaire avec les minimas sociaux. " Beaucoup de personnes ne sont pas au courant qu’ils peuvent tout à fait cumuler le RSA avec leur salaire, après calcul des revenus du foyer sur un trimestre " souligne la Caisse d’allocations familiales (CAF).

Les allocataires de Pôle Emploi bénéficiant de l’Allocation retour à l’emploi (ARE) ou de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) peuvent, eux aussi, cumuler salaire et aides sociales sous certaines conditions. Par ailleurs, en cas de suppression de ces allocations, la prime d’activité peut elle aussi être versée en complément des revenus.

Les Emplois Francs, une solution ?

" Il y a d’autres solutions qui existent, comme les contrats intermittents prévu par le droit du travail qui peut s’appliquer ici. Cela permet au salarié de travailler entre 300 et 1200 heures par an et de bénéficier des mêmes bénéfices qu’un salarié en CDI " souligne Michel-Henri Mattera, directeur de la DIECCTE (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi).

" Et surtout, nous avons récemment assisté à la création des Emplois Francs, qui permettent aux employeurs de bénéficier d’une prime de 15 milles euros sur trois ans afin de les aider à rémunérer ces nouveaux salariés s’ils sont en CDI, et 7 500 euros s’ils sont en CDD " développe-t-il.

Michel-Henri Mattera, directeur de la DIECCTE, explique les différents contrats de travail disponibles. Regardez :

 

Des manifestations " emploi agricole " sont aussi régulièrement organisées depuis 2017, mettant en relation des demandeurs d’emploi et des employeurs. En 2017, ce sont 40 personnes qui avaient trouvé un emploi à la suite de ces rencontres, contre 30 en 2018.

Mais si le problème reste aujourd’hui de trouver de la main d’œuvre, Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre d’agriculture précise qu’il manque aussi de la main d’œuvre qualifiée. En effet, les demandes de conducteurs d’engins et coupeuses sont aujourd’hui en augmentation, alors que 30% de la production est maintenant récoltée mécaniquement.

Finalement, alors que la culture de la canne est menacée par la disparition d’une enveloppe de 28 millions d’euros annuelle, Olivier Fontaine considère que cette possible disparition est réellement un argument de plus dans la nécessité de former de nouvelles personnes à la culture de la canne. " Il y a du travaille à faire dans cette filière, et il faut la préserver " conclut-il.

Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre d'agriculture, détaille les problèmes que rencontre la filière canne - sucre. Regardez :

 

Lire aussi : Sans les 28 millions d'euros du gouvernement, la filière canne - sucre est menacée de disparition

as/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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