Les 38 millions d'euros pour les Outremer reconduits en 2020 (actualisé)

Aide compensatoire maintenue pour la filière canne : les élus réunionnais rassurés

  • Publié le 19 juillet 2019 à 08:58
  • Actualisé le 19 juillet 2019 à 12:59

Après un vent de panique d'un mois, c'est officiel : l'aide compensatoire de 38 millions d'euros destinée aux Outremer (28 millions pour La Réunion, 10 millions pour la Guadeloupe) est maintenue. Il y a un mois, le 18 juin dernier, la ministre Annick Girardin avait avoué que cette aide était en débat, rien n'était moins sûr quant à l'inscrire au plan de finances de 2020. Le gouvernement a donc tranché et décidé de conserver cette aide, conformément à ce qu'Emmanuel Macron avait promis quand il était venu sur l'île en 2017 en tant que candidat à la présidentielle. Depuis cette annonce officielle, ce jeudi 18 juillet 2019, les réactions se multiplient du côté des politiques de La Réunion. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

  • Le député Jean-Hugues Ratenon

"Aide compensatoire à la filière sucrière: c’est une victoire de l’unité réunionnaise. Après des semaines d’hésitation menaçant cette aide indispensable à la filière canne-sucre, le gouvernement vient de plier devant l’unanimité contre lui.

Syndicats, usiniers, politiques, chambre d’agriculture ont fait bloc devant cette menace de suppression de milliers d’emplois et de la disparition de

la filière canne à la Réunion.

Le gouvernement a reculé mais ce n’est pas une gentillesse, une faveur de sa part mais bien le résultat de l’unité des Réunionnais, chacun à son niveau de responsabilité, que le gouvernement a pris conscience des conséquences de sa décision qui aurait pu entraîner une explosion sociale."

  • La députée Ericka Bareigts

"Ce jeudi 18 juillet, les ministères de l’Agriculture et des Outre-mer se sont prononcés sur l’avenir de la filière canne à La Réunion. Alors que la campagne sucrière a démarré, l’agriculture réunionnaise traverse une période de doutes, entre annonces gouvernementales concernant une diminution des aides à la diversification et atermoiements pour la suite du plan exceptionnel d’aide à la filière canne voulue par le précédent gouvernement.

Ainsi, depuis plusieurs semaines, aux côtés des professionnels, les parlementaires ultramarins se sont mobilisés pour défendre notre modèle réunionnais. J’avais pour ma part rencontré le cabinet du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation avec des représentants des filières locales pour plaider la cause des planteurs et éleveurs.

Aujourd’hui, nous avons avancé. Le plan de soutien de 38 millions d’euros à la canne, décidé et mis en place par François Hollande, avec l’aval de la commission européenne, continuera et permettra la sauvegarde des 18 300 emplois de la filière. Cependant, la mobilisation collective doit se poursuivre et le pack réunionnais rester soudé."

  • Le député Jean-Luc Poudroux

"Au cours d’une conférence de presse organisée par monsieur le ministre de l’Agriculture et madame la ministre des Outre-mer, il a été annoncé le maintien des aides nationales aux filières canne-sucre en Outre-mer, à hauteur de 38 millions d’euros par an, dont 28 millions pour La Réunion.

Je suis heureux que les ministères concernés aient entendu la parole des parlementaires ultramarins, ainsi que de tous les élus locaux, professionnels et représentants de la filière, qui se sont mobilisés à nos côtés pour faire entendre notre voix.

La production de sucre de canne doit se poursuivre dans le cadre d’une diversification à forte valeur ajoutée. Le maintien de ces aides permettra utilement le développement de la filière canne-sucre-rhum-énergie, tout un secteur clé et essentiel pour la création d’emplois, la complémentarité avec l’ensemble des filières agricoles ainsi que l’innovation dans le domaine des énergies renouvelables."

  • Ibrahim Patel, président de la CCIR

"La filière canne est momentanément sauvée ! Satisfaction à la Chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion.

Le samedi 6 juillet dernier, Ibrahim Patel, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion, a reçu au siège de l'institution le collectif des transporteurs liés à la campagne sucrière. Ceux-ci l'avait sollicité afin qu'il porte auprès de la ministre des Outre-mers leur motion et leurs inquiétudes. Cette motion demandait la réinscription de l'aide à la filière canne qui avait disparu de la proposition de la loi de finances 2020.

L'impact de cette disparition sur la filière canne, les transporteurs et, par ricochet, sur l'économie locale aurait été catastrophique. Le président de la CCI de La Réunion se réjouit de la décision annoncée ce soir par le ministre de l'Agriculture et la ministre des Outre-mer de maintenir l'aide de 38 millions d'euros annuelle, dont 28 millions pour La Réunion. Ce, pour la durée des conventions canne signées en Guadeloupe et à La Réunion.

Ibrahim Patel remercie le gouvernement pour sa compréhension et la rapidité de sa réaction dans la prise en compte des intérêts vitaux de notre département."

  • Jean-Michel Moutama, vice-président de la CGPER

"La CGPER est satisfaite de la décision prise. La lutte pour le maintien de cette enveloppe a été notre principal cheval de bataille ces dernières semaines. L'assemblée générale du 30 juin dernier avait voté une motion allant dans ce sens, transmise la semaine dernière au sous-préfet de Saint-Pierre. Le 1er, juillet, la CGPER, la Confédération paysanne et I'UPG de Guadeloupe avaient publié un communiqué commun pour que le gouvernement respecte la parole de l'État. Le retard pris dans la décision du financement de cette aide est une alerte supplémentaire.

La CGPER estime que la période de maintien de cette aide doit être mise à profit pour organiser une grande concertation. La CGPER soutient l'idée des États généraux de la filière canne. Ceci permettra de faire un état des lieux de la filière avec tous les acteurs : planteurs, usiniers, chercheurs, et financeurs (conseil départemental, Etat, Europe).

C'est le moment de se réunir dans la sérénité pour discuter ensemble de l'avenir de la filière. Tous les acteurs de la filière sont au pied du mur, la CGPER demande d'agir sans tarder."

  • Cyrille Melchior, président du Département de La Réunion

"Hier, la Ministre des Outre-Mer et le Ministre de l’Agriculture ont officiellement annoncé le maintien de l’aide compensatoire à la filière Canne, d’un montant de 38 millions d’euros pour les DOM (28 millions pour La Réunion).

Cette annonce fait suite à une mobilisation collective de l’ensemble des acteurs politiques et socio-économiques de La Réunion, ainsi qu’au récent déplacement à Paris de Serge Hoareau, Vice-Président du Département délégué à l’agriculture et aux affaires européennes, pendant lequel les échanges avec les ministères ont été nombreux et décisifs.

Comme l’a souligné le Président du Département Cyrille Melchior, "l’arrêt brutal de ce soutien national aurait des conséquences désastreuses pour le territoire et les planteurs réunionnais. ". C’est donc une décision positive et salutaire pour notre territoire et une véritable victoire collective.

Il est important de prendre acte de la demande du Gouvernement de " s’engager à bâtir, en lien avec les autres filières agricoles et les élus des collectivités, un modèle agricole qui permette de relever les défis climatiques et sociétaux tout en tenant compte de l’évolution des tendances de marché ".

L’étude AgriPéi 2030 portée par le Département et associant l’ensemble des acteurs du monde agricole réunionnais, qui a pour objet de porter un nouveau modèle agricole ambitieux, sera présentée en septembre prochain et s’inscrit pleinement dans cette démarche. "

  • Nadia Ramassamy, députée

"Nadia Ramassamy satisfaite du maintien des soutiens à la filière canne-sucre pour l'année 2020.

Après s'être fortement mobilisée, la Députée Nadia Ramassamy salue le respect par le gouvernement de ses engagements et du Président de la République de sa promesse de campagne en maintenant pour 2020 les aides à la filière canne-sucre pour La Réunion, la Guadeloupe et la Martinique.

Le secteur canne-sucre est indissociable de l'histoire, de la culture, de l'identité, de l'aménagement du territoire et de l'économie de ces départements d'Outre-mer.

La suppression de ces aides aurait porté atteinte à l'ensemble du tissu économique et à la cohésion sociale de ces territoires ultramarins.

Pour assurer l'avenir de la filière à l'issue de la convention canne actuelle, la Députée Nadia Ramassamy sera vigilante quant aux dispositifs de l'État pour continuer d'accompagner les agriculteurs, en particulier dans le développement de la canne énergie."

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