Les débris reviennent à chaque train de houle

Les ex-paillotes vraiment disparues de l'Hermitage ? Pas tant que ça...

  • Publié le 21 août 2019 à 10:21

Si la houle fait des vagues, les ex-paillotes de l'Hermitage (Saint-Gilles) en font aussi... Le ressac a ramené avec lui de vieux souvenirs enfouis sous le sable. Et à chaque train de houle c'est la même chose : les restes des paillotes refont surface. Ou bien la mer vient les reprendre pour les emmener au large, ou bien les débris restent plantés dans le sable au risque de finir dans les pieds de nos marmailles... Dans tous les cas la situation est loin d'être optimale. Et si la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) nettoie de temps à autre les détritus en cas de houle, aucune action d'envergure n'est envisagée. Quant aux restaurateurs qui devaient normalement nettoyer les restes de leurs paillotes, ils pointent aux abonné absents (Photo DR)

Quand on enlève une première couche de poussière, cela ne veut pas dire que tout est propre. C'est pourtant ce que fait la DEAL. Nettoyer débris par débris, quand ceux-ci refont brutalement surface après un train de houle, mais pas de nettoyage en profondeur.

L'argument se veut environnemental : laisser la mer faire son travail pour ne pas déstabiliser la plage. Mais les déchets reviennent à chaque fois et forment peu à peu une digue sur la plage de l'Ermitage. Des vestiges dont les associations se passeraient bien comme le Collectif de défense du DPM (domaine public maritime). "C'est simple il faut retirer le sable, enlever les déchets et remettre le sable, ce qui permettrait aussi d'éviter un phénomène d'érosion" estime son porte-parole Karl Bellon.

Bientôt une plainte contre la DEAL ?

Le collectif envisage fortement de porter plainte contre la DEAL et la mairie de Saint-Paul. En effet pour les militants il y a un double risque. Sur le plan strictement environnemental il y a finalement peu de scénarios possibles : ou bien les déchets sont ramenés suffisamment en arrière pour être recueillis par les équipes de nettoyage de la DEAL, ou bien ils finissent à la mer. D'un point de vue écologique on a connu mieux...

Argument de la DEAL : il y a bien un nettoyage. Oui, à faible dose, de temps en temps. Depuis le début de l'année, seules 4 tournées ont été organisées. Soit une tous les deux mois. Une opération de nettoyage a justement été organisée ce lundi 19 août après le dernier train de houle. "On enlève bien les débris au fur et à mesure" nous assure-t-on. Mais à la question de savoir pourquoi aucune action de nettoyage en profondeur n'est envisagée, nous n'avons eu aucune réponse, malgré nos relances.

Sur le plan de la sécurité publique ensuite, avoir des bouts de bois, de tuyaux ou encore des restes de fixation verticales sous les pieds est loin d'être l'idéal. Il n'y aurait eu pour l'instant que quelques blessés légers, faut-il alors que quelqu'un attrape une grave infection pour prendre conscience du risque de tels débris dans le sable ?

Sans parler de l'été qui arrive... les baigneurs vont revenir nombreux à l'Ermitage.

Les restaurateurs devaient pourtant nettoyer...

La première solution envisagée était pourtant d'obliger les restaurateurs à nettoyer les débris de leurs paillotes installées illégalement sur le domaine public maritime, après leur destruction, entamée par des citoyens en colère.

Cela n'a pas été (bien) fait et il faut l'admettre : la plage porte encore les stigmates du Coco Beach ou de la Bobine... Les deux établissements devaient pourtant "remettre les lieux en état conformément à la décision du tribunal administratif" comme nous l'expliquions déjà en décembre dernier.

Lire aussi : Hermitage - Les dernières paillotes sont détruites

Ce jour-là le communiqué de la préfecture était clair : les restaurateurs devaient "cesser d’occuper le domaine public maritime et remettre la plage dans son état naturel". Les déchets ont été triés avant d'être orientés vers un centre de traitement. Tous les déchets ? Non, des irréductibles restes de paillotes traînent encore sur le sable...

Le Collectif de défense du DPM va plus loin : "on a laissé partir les restaurateurs partir sans leur demander de nettoyer. Résultat : la mer a repris le dessus et les déchets qu'on essaie d'oublier sont mis en évidence à chaque houle".  Car n'oublions pas une chose : s'il ne faut soi-disant pas déstabiliser le système plage, ce sont bien les restaurateurs qui l'ont déstabilisée.

Depuis la fin des paillotes il y a de ça un an, le lagon continue de souffrir et la plage de s'enlaidir.  Cela alors que les projets de végétalisation et d'aménagement, les actions de sensibilisation au pique-nique sans plastique se multiplient

DEAL ou Saint-Paul, qui est responsable ?

Nous avons tenté d'en savoir plus auprès de la DEAL et de la mairie de Saint-Paul. Dans le premier cas on nous renvoie vers la commune, dans le second on nous renvoie vers l'Etat...

Ou l'histoire du serpent qui se mord la queue sur une plage sale...

mm/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

guest
3 Commentaires
CECCU, depuis son mobile
CECCU, depuis son mobile
4 ans

Mort de RIRE et triste à pleurer cette plage a l'image de la Réunion et des Réunionnais
Merci la houle ça va sentir un peu moins l'urine et le caca

kisaladi, depuis son mobile
kisaladi, depuis son mobile
4 ans

En attendant cabri y mange salade.ceux qui ont fait ça n'ont jamais été inquiété.deux pauvres gars ont payé à leur place.

GERARD97460
GERARD97460
4 ans

Voilà ce que cette bande de cochons ont laissé sur ce petit morceau de plage de l'Hermitage et ils avaient l'audace de revendiquer l'appartenance de ce morceau de territoire volé au domaine maritime.. Quelle HONTE ces hommes là..