Ils affirment que Tereos a modifié l'accord sur le protocole d'échantillonnage

Campagne sucrière : les planteurs ne livreront pas leurs cannes ce lundi

  • Publié le 6 juillet 2020 à 02:59
  • Actualisé le 6 juillet 2020 à 10:34

La campagne sucrière devait commencer ce lundi 6 juillet 2020 dans le nord et l'est, mais elle est déjà suspendue pour la journée. Regroupés devant les usines de Bois Rouge et de Beaufonds, les planteurs refusent de livrer leurs cannes. Ils affirment que des nouveaux points ont été ajoutés sans leur accord au protocole d'échantillonnage de la richesse en sucre des cannes défini ce vendredi 3 juillet après de longues négociations. Ils ne livreront donc pas leurs cannes ce lundi au moins, après que la rencontre avec Tereos n'est aboutie à aucun accord. "Tereos cherche à imposer une charte de livraison à chaque planteur se présentant aux balances de ses usines et ce avant l'échantillonnage du CTICS" dénonce la CGPER dans un courrier adressé au préfet. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

"Nous arrivons ce matin et nous découvrons que des nouveaux points ont été ajoutés par les industriels à l'accord que nous avions trouvé ensemble vendredi ce n'est pas admissible" tempête un planteur. "On ne livrera pas tant que ces points n'auront pas été retirés" ajoute un autre planteur. Une rencontre avec les dirigeants du groupe industriel Tereos a eu lieu dans la matinée, sans qu'un accord soit trouvé.

Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, a adressé ce lundi matin un courrier au préfet pour dénoncer la situation. "Après deux semaines d'atermoiements liés à la position dominante de l'Usinier Tereos, et pour donner suite à leur demande extravagante de changer le protocole de campagne, les planteurs sont une nouvelle fois victime de l'Usinier. Ce matin lors des premières livraisons des planteurs Téréos; cherche à imposer une charte de livraison à chaque planteur se présentant aux balances de ses usines et ce avant l'échantillonnage du CTICS sur lequel la profession s'est entendue" écrit-il.

Il dénonce un non-respect des commissions mixtes d'usine, alors qu'un protocole a été signé ce vendredi 3 juillet.

Pour rappel, initialement l'ouverture de la campagne était prévu le lundi 29 juin. Elle avait été repoussée en raison d'un désaccord entre les planteurs et le groupe industriel Tereos concernant le protocole d'échantillonnage de la richesse en sucre des cannes. Un accord avait finalement été trouvé ce vendredi.

Les planteurs refusaient notamment de remplir entièrement les remorques de livraison, condition que les industriels souhaitaient inclure dans le nouveau process : cette proposition a finalement été supprimée du protocole 2020.

"Ce nouveau protocole permet (...) de corriger les anomalies constatées lors de la campagne 2019. Il renforce ainsi la crédibilité du CTICS (centre technique interprofessionnel de la canne et du sure - ndlr) la confiance des planteurs, des industriels et de l’Etat dans la juste détermination de la richesse en sucre des chargements" a commenté Teréos vendredi après la signature de l'accord.

Lequel fait de nouveau l'objet de tensions depuis ce lundi matin

Lire aussi : Campagne sucrière : un accord trouvé entre planteurs et industriels

A noter que cette campagne sucrière 2020 va démarrer avec l'espoir de compenser une année 2019 terne en termes de résultats, franchement décevants. Moins d'un million et demi de tonnes de cannes avaient été livrées. “La campagne 2019 était très moyenne”, se remémore Isidore Laravine de la CGPER (confédération génrale des planteurs et éleveurs de La Réunion). “On revenait de 2018, avec plusieurs cyclones. Généralement les années qui suivent un cyclone sont mauvaises. C’est ce qu’il s’est passé l’année dernière.”

Pour la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), cette dernière campagne était la “pire des 50 dernières années”.

Frédéric Vienne, président du syndicat agricole et de la Chambre d’agriculture, est plutôt optimiste. “La campagne devrait bien se dérouler parce qu’il y a du volume, surtout dans le nord-est. Dans le sud, ça reste dur à définir parce que ce n’est pas homogène”, explique-t-il d’un timide optimisme. “Le tout n’est pas d'avoir du volume. L'important, c’est surtout d’avoir de la teneur en sucre qui permette de garantir un revenu. C’est la principale inquiétude.”

Les premières appréciations pour cette campagne 2020 se situent autour de 925.000 tonnes dans le bassin nord-est  et 900.000 tonnes dans le bassin sud-ouest, soit plus 1,8 million de tonnes de cannes.

Lire aussi : Campagne sucrière : il va falloir attendre encore un peu

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