Le syndicat patronal FRBTP "recommande" une augmentation des salaires de 2,2%

Bâtiment : la menace de grève s'éloigne

  • Publié le 3 avril 2019 à 22:08
  • Actualisé le 4 avril 2019 à 10:39

Suite à la dernière réunion des NAO (Négociation Annuelle Obligatoire) dans le BTP, la Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics (FRBTP), réunie en Conseil d'administration ce mercredi 3 avril 2019, a décidé de ne pas signer l'accord sur les négociations de branche du BTP. Néanmoins, elle a décidé de faire une "recommandation patronale d'augmentation de 2,2% des salaires au 1er mars 2019". Cette recommandation concerne toutes les entreprises adhérentes de la fédération, qui représente à elle seule 91,24 % des salariés des entreprises syndiquées. Cette recommandation éloigne la menace de grève annoncée par l'intersyndicale des salariés du Bâtiment en cas de refus de la FRBTP d'augmenter les salaires (Photo rb/www.ipreunion.com)

Alors que les syndicats des salariés et la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) avaient signé cet accord le mercredi 27 mars... La FRBTP laissait planait le doute.

Le deal, c’était une augmentation des salaires de 2,2% au 1er mars 2019. Un chiffre qui est le résultat d'un calcul entre la hausse du Smic et l’inflation. Ce qui donne une moyenne de 1,8% sur l’année. Les termes "augmentation de salaires" ne plaisent pas d'ailleurs pas beaucoup à Jacky Balmine, le secrétaire général de la CGTR-BTP "on parle d’équilibre plutôt que d’augmentation" affirme-t-il.

"Depuis 17 ans, la FRBTP a signé 15 accords de NAO de branche avec nos partenaires sociaux, dont 9 en l’absence de la CAPEB. Il est important de rappeler que les NAO que nous avons menées depuis 2001 ont permis des augmentations de salaires cumulées de 48 %, alors même que le cumul de l’inflation a été de 27 % sur la même période," estime dans un communiqué la FRBTP.

Pour Raymond Vaitilingom, secrétaire général de la Capeb, signer cet accord la semaine dernière était une évidence "on essaie de maintenir le pouvoir d’achat de nos salariés et de préserver le dialogue social dans la branche. Comme nous l’avons toujours fait".

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D'après la FRBT, "la Capeb a posé comme condition avant toute négociation conjointe, l’obtention de mandats sans aucun lien avec les négociations salariales en cours. Refusant tout chantage, la FRBTP ne peut cautionner ces agissements. Face à notre refus, la Capeb a mis sa menace à exécution en négociant et signant seule un accord avec les organisations des salariés." Ainsi, le syndicat patronal a refusé de "co-signer cet accord même si elle adhère à son contenu."

Concrêtement, le fait pour la FRBTP de ne pas signer l'accord dégage ses adhérents de toutes obligations d'augmenter les salaires de 2,2%. Pour autant la "recommandation" du syndicat patronal devrait être majoritairement suivie par les entreprises redoutant une grève aux conséquences forcement dommageables dans un secteur déjà en crise

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"La FRBTP ne voulait pas donner l'impression de capituler, c'est surtout une question de posture. L'essentiel est que la hausse salariale de 2,2% soit appliquée" commentait mercredi soir un membre de l'intersyndicale des salariés du BTP.

La menace de grève semble donc s'éloigner pour le moment

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