Un bilan en augmentation constante

Coronavirus en France : 175 décès, 7.730 cas avérés dont 12 à La Réunion

  • Publié le 18 mars 2020 à 06:01
  • Actualisé le 18 mars 2020 à 06:34

Alors que toute la France est confinée depuis 15 heures (12 heure à Paris) ce mardi 17 mars 2020 , la Direction générale de la Santé (DGS) a annoncé mardi soir un total de 175 décès (27 de plus que la veille) et de 7.730 personnes testées positives (1.000 nouveaux cas en 24 heures). 699 patients dans toute la France, un à La Réunion, sont dans un état grave est en réanimation (contre 400 dimanche) sur un total de 2.579 malades hospitalisés, dont 12 à La Réunion. "On est tous potentiellement porteurs", a martelé Jérôme Salomon, directeur de ka DGS. Il a insisté sur la nécessité d'éviter tout contact pour éviter de répandre le virus (Photo AFP)

Les Français ont donc entamé mardi un confinement de deux semaines au moins, inédit dans l'histoire du pays, pour tenter, après l'Italie ou l'Espagne et comme la Belgique désormais, d'enrayer l'épidémie de coronavirus comparée à une "guerre" à mener par Emmanuel Macron.

L'ensemble de la population doit désormais rester cloîtrée sous peine d'amendes, sauf pour se nourrir, se soigner ou travailler, en particulier les personnels de santé et les forces de l'ordre.

A l'issue d'un Conseil des ministres spécial, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a appelé les Français à appliquer "un mot d'ordre qui sauve des vies: restez chez vous". Il a également annoncé le déploiement de 100.000 policiers et gendarmes pour faire respecter la consigne.

Le pays a ainsi basculé, à midi pile (15 heures à La Réunion), dans une phase inédite pour elle, assortie de mesures drastiques comme la suspension des parloirs dans les prisons, décrétée à la mi-journée ou la fermeture du sanctuaire catholique de Lourdes, "pour la première fois de son histoire".

- Situation "très tendue" -

"On est partis sur au moins deux semaines de confinement collectif, on sait que c'est une période qui est nécessaire pour bloquer la circulation du virus" a affirmé le ministre de la Santé Olivier Véran, prêt à prolonger la mesure.

Le confinement doit ménager les hôpitaux: la situation est "très tendue" dans certaines régions comme le Grand Est, a reconnu M. Véran où le déploiement d'un hôpital militaire est programmé en Alsace, avec le transfert, par l'armée, de malades vers d'autres sites.

Le Pr Salomon a rappelé que "les masques sont des denrées rares, des biens précieux" destinés aux seuls soignants : "faire du vélo avec un masque n'a aucun sens", de même "porter des gants", a-t-il insisté.

L'Etat débloque actuellement "massivement les stocks stratégiques" pour servir en priorité les "grands CHU, notamment ceux des zones" les plus touchées.

- Récession attendue -

Les députés et le Sénat reprendront leurs travaux jeudi en "format restreint" pour examiner les textes d'urgence face à l'épidémie. Avec un pays à l'arrêt et une économie mondiale fortement secouée, la récession se profile: le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui s'attend à une chute de 1% du PIB cette année, a annoncé la mobilisation "immédiate" de 45 milliards d'euros - notamment via le report de paiement des charges fiscales et sociales des entreprises.

Le Premier ministre Edouard Philippe n'a pas exclu mardi des nationalisations et assuré que l'Etat était prêt à "prendre ses responsabilités "pour soutenir Air France" . En revanche, "interdire de licencier, je ne crois pas que nous en arrivions là", a-t-il estimé.

Il a aussi prévenu que la France pourrait interdire son territoire aux ressortissants britanniques si leurs autorités nationales n'adoptent pas à leur tour des mesures de confinement pour enrayer l'épidémie.

Enfin, mardi à 23H00 (heure de La Réunion), suite à un appel via les réseaux sociaux, les Parisiens de plusieurs quartiers se sont mis aux fenêtres pour applaudir les soignants, selon des participants qui comptent répéter l'opération chaque soir, comme en Espagne.

www.ipreunion.com avec l"AFP

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