Covid-19

Le MEDEF Réunion demande l'application du Prêt garanti par l'Etat à toutes les entreprises

  • Publié le 9 avril 2020 à 09:37
  • Actualisé le 9 avril 2020 à 10:38

Dans un courrier adressé au préfet, au directeur régional de l'IEDOM, au directeur régional de la BPI et au président de la FBF, les acteurs économiques de l'île demandent l'application "coordonnée, cohérente, assouplie et systématisée" des conditions d'accès au Prêt Garanti par l'Etat (PGE) par les banques de La Réunion afin de garantir l'accès à ce dispositif à l'ensemble des entreprises réunionnaises, et notamment les plus fragiles et les plus en difficulté. Nous publions leur communiqué ci-dessous.

Face à la crise sanitaire et économique actuelle, l’ensemble des acteurs économiques salue les mesures de soutien proposées par le gouvernement à destination des entreprises leur permettant de traverser cette période inédite.

L’enjeu majeur, qui a été rappelé par le Président de la République, reste la survie de toutes les entreprises du territoire français et cette survie passe notamment par un soutien, sans conditions, à la trésorerie dont dispose les entreprises.

L’exigence est d’autant plus grande au regard de la nature du tissu économique réunionnais qui est essentiellement composé de petites et moyennes entreprises. Il est en outre notoire que celles-­‐ci souffrent majoritairement d’une insuffisance de capitaux propres. Nous rappelons que ces mêmes entreprises ont déjà été particulièrement impactées par la dernière crise des gilets jaunes, qui a fortement contribué à la dégradation de notre tissu économique structurellement fragile.

Suite aux récentes crises répétées, violentes et imprévisibles et compte tenu des retours de nos entreprises sur l’octroi ou le refus du PGE par les banques locales, nous constatons que l’interprétation par celles-­‐ci des dispositions relatives à l’octroi du Prêt Garanti par l’Etat limite fortement l’accès à ce dispositif par la majorité des entreprises réunionnaises.

Ainsi, alors que les banques nationales se sont engagées à octroyer très largement le PGE aux professionnels et aux entreprises qui en ont besoin, et dont la dernière notation Fiben, ou équivalente, avant l’épidémie de Covid-­‐19 était forte, correcte ou acceptable, on observe à La Réunion, une accumulation de demandes de justificatifs aussi arbitraires qu’incohérents.

Les évaluations réalisées par les banques locales et leurs exigences exorbitantes conduisent à exclure d’office la majeure partie des entreprises réunionnaises qui vont se retrouver sans solution de trésorerie à court terme et dans l’impossibilité d’espérer une reprise d’activité avec un risque sur l’emploi.

Les documents qui continuent à être exigés par certaines banques pour analyser le PGE restent identiques à ceux d’un prêt classique, alors que des demandes de comptes clôturés à fin 2019, ou un prévisionnel de trésorerie relèvent bien souvent de l’impossible.

Il nous apparait essentiel que le PGE puisse jouer son rôle plein et entier annoncé par le Gouvernement, à savoir apporter le flux de trésorerie vital pour passer la crise, alors même que l’activité est à l’arrêt total.

L’objectif de maintenir en vie TOUTES les entreprises du territoire français risque sinon de ne pas être atteint et nombre d’entreprises disparaitront,entrainant nécessairement une augmentation significative du chômage sur un territoire déjà fragile.

Dès lors, nous demandons une application coordonnée et cohérente avec les orientations nationales, des conditions d’accès au dispositif de prêt garanti par l’Etat afin de garantir l’accès à ce dispositif à l’ensemble des entreprises réunionnaises, et notamment les plus fragiles et les plus en difficulté.

Le prêt garanti par l’Etat (PGE) est certes un prêt qu’octroie à une entreprise ou un professionnel sa banque habituelle, en dépit de la forte incertitude économique actuelle, mais ce risque est compensé par la garantie qu’apporte l’Etat via la BPI à hauteur de 300 milliards, sur une partie très significative du prêt (90 %).

Mais comme le répète le Ministère de l’Economie, ce recours aux banques " pour l’octroi des PGE a été voulu pour que le dispositif puisse rapidement et très largement apporter la trésorerie nécessaire aux entreprises et aux professionnels, quelle que soit leur taille, leur activité et leur statut juridique (PME, ETI, agriculteurs, artisans, commerçants, professions libérales, entreprise innovante, micro-­‐entrepreneur, association, fondation,...) partout sur le territoire, pour les aider à surmonter le stress économique majeur que nous connaissons et les accompagner dans la phase de reprise ".

En cohérence avec cet engagement du Gouvernement, nous demandons à ce que l’examen des PGE soit rapide, systématisé, et reposant sur une demande de justificatifs simplifiés et harmonisés au niveau de l’ensemble des banques locales.

Nous vous prions d’agréer, l’expression de nos sincères salutations.

Didier Fauchard, président du MEDEF Réunion

Eric Leung, président de la CPME

Didier Mazeau, président de l’U2P

Monsieur Remi Amato, président du CROEC

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3 Commentaires
JLL CC
JLL CC
3 ans

Je confirme les propos Les agences locales demandent plus de renseignements que pour un prêt bancaire normal Exemple Un KBIS a jour je suis client depuis dix ans Un échéancier sur 1 an ou 2 ans Un courrier pour faire une évaluation de l impact sur l entreprise Une assemblée ordinaire des associés avec le PV de l AG La feuille de présence de l AG Les status de la sociétés certifies conforme Le bilan 2018 ou 2019 La CA de 2019 certifié par un expert comptable Le certificat de la BPI pour accord de garantie d état Je souhaites à tous les Entrepreneurs et aux commerçants de la Réunion une très bonne santé et bonne chance pour leurs démarches Merci aux banques qui sont elles protégées à hauteur de 90 % pour l engagement

Jean Aimar
Jean Aimar
3 ans

Comme souvent, les banquiers oublis que se sont les clients qui les fonts vivre, grâce à nos découvert, nos emprunts ils financent leurs salaires et avantages sociaux qui sont une honte au vue de leurs réactions quand il faut aider une entreprise

la vérité si je mens !
la vérité si je mens !
3 ans

Un député de l'Aude, Alain Perea , rappelle aux banques Â" que ce sont les Français qui les ont sauvées en 2008 Â" les banques ne jouent pas le jeu et refusent de prendre des risques pour le financement des entreprises et notamment les plus fragiles et les plus en difficulté.