Nouveaux assouplissements

Coronavirus : l'Europe poursuit son déconfinement progressif

  • Publié le 3 mai 2020 à 02:58
  • Actualisé le 3 mai 2020 à 07:04

Continent le plus endeuillé par le Covid-19 mais où la pandémie reflue, l'Europe poursuit très progressivement le déconfinement des populations pour éviter une deuxième vague de contaminations, avec de nouveaux assouplissements prévus dans une quinzaine de pays en début de semaine. (Photo AFP)

L'Espagne, dont les 47 millions d'habitants étaient enfermés depuis mi-mars, a d'ores et déjà redécouvert samedi les joies du sport et de la promenade. A Madrid, Barcelone et dans d'autres villes, de nombreux habitants sont sortis courir, parfois en groupes.

"Après tant de semaines de confinement, j'avais très envie de sortir, courir, voir du monde. Hier j'étais comme un enfant à la veille de Noël", commentait un quadragénaire du quartier de Chueca, levé à l'aube pour aller trottiner. Plus inquiet, Jose Antonio, retraité de 65 ans, confiait que "si les gens veulent se contaminer, qu'ils se contaminent, mais le résultat, ce sera que dans 15 ou 20 jours, ils nous enfermeront de nouveau".

Le déconfinement du pays, l'un des plus meurtris, doit se poursuivre par phases d'ici la fin juin. A partir de lundi, certains petits commerces comme les coiffeurs pourront recevoir des clients individuellement sur rendez-vous, et bars et restaurants auront le droit de vendre des produits à emporter. Mais dès cette date, le port du masque sera obligatoire dans les transports publics, a annoncé samedi le chef du gouvernement Pedro Sanchez.

La levée des restrictions est déjà bien enclenchée en Allemagne, où les écoles rouvrent progressivement dans certains Länder lundi, en Autriche, où les artères commerçantes de Vienne ont retrouvé samedi leur animation avec la réouverture des magasins, ainsi que dans les pays scandinaves, où les "mesures barrières" et de distanciation sociale restent néanmoins de rigueur.

Et en Europe de l'Est, les terrasses des cafés et des restaurants rouvriront à partir de lundi en Slovénie et en Hongrie, excepté dans la capitale Budapest. En Pologne, des hôtels, des centres commerciaux, des bibliothèques et certains musées ouvriront également leurs portes.

- "Phase II" -

La France et l'Italie, très touchées par l'épidémie, se préparent au début du processus. A Rome, où un rebond du nombre de morts quotidien a été enregistré samedi (474 décès - mais dont 282 sont des décès hors hôpital du mois d'avril non comptabilisés jusqu'à présent), le responsable de la cellule chargée de répondre à la pandémie, Domenico Arcuri, a imploré ses concitoyens de "ne pas baisser la garde".

Des mesures d'assouplissement (réouverture des parcs, possibilité de rendre visite à sa famille et de se réunir en nombre limité) doivent en effet commencer à s'appliquer lundi. "La phase II commence. Nous devons être conscients que ce sera le début d'un défi encore plus grand", a-t-il dit, prévenant les Italiens que "la liberté relative" qu'ils allaient gagner serait remise en cause en cas de redémarrage de la contagion.

En France, où le déconfinement est prévu pour le 11 mai et où l'on a enregistré 166 décès en 24 heures - le chiffre le plus bas depuis plusieurs semaines - le gouvernement a décidé néanmoins de prolonger de deux mois, jusqu'au 24 juillet, l'état d'urgence sanitaire en vigueur depuis le 24 mars, jugeant sa levée "prématurée".

Comme prévu, le gouvernement a rendu obligatoire une "quatorzaine" pour les personnes arrivant en France, dont les conditions de mise en œuvre doivent être précisées dans les jours à venir, et un isolement si elles sont malades.

En Grande-Bretagne, le pic de la pandémie a été atteint selon le Premier ministre Boris Johnson, qui a promis un plan de déconfinement la semaine prochaine.

Selon The Times, une des pistes serait de demander aux usagers des transports en commun de prendre leur température avant de sortir de chez eux, et d'y rester s'ils ont de la fièvre, symptôme potentiel de la maladie. Dans l'immédiat, les passagers de l'Eurostar - le train qui traverse la Manche - devront porter des masques, a indiqué la société.

La pandémie a fait au mois 241.682 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, dont plus de 85% en Europe et aux États-Unis, selon un dernier bilan établi par l?AFP sur la base des chiffres de sources officielles admis comme largement sous-évalués. Les pays les plus touchés en nombre de morts sont les États-Unis avec plus de 66.000 décès, l'Italie (28.710 morts), le Royaume-Uni (28.131 morts), l'Espagne (25.100 morts) et la France (24.760 morts).

AFP

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