En provenance de Chine et de Madagascar

Déconfinement : 300.000 masques importés chaque semaine à La Réunion

  • Publié le 15 mai 2020 à 04:47
  • Actualisé le 15 mai 2020 à 10:20

La pandémie mondiale du Covid-19 a créé une véritable ruée sur les masques et les équipements de protection, à La Réunion et partout ailleurs. De plus, les restrictions imposées aux transports amènent à rechercher des solutions de proximité. Jean-François Choux, fournisseur de Babyrun, boutique en ligne spécialisée, commande chaque semaine plus de 300 000 masques afin d'alimenter les points de vente de La Réunion. Masques chirurgicaux et FFP2 en provenance de la Chine, et masques en tissu arrivant de Madagascar il explique l'acheminement de ces masques tant recherchés (Photo rb/www.ipreunion.com)

Pour faire face à la pénurie de masques, n’est-il pas possible de faire appel à l’étranger ? En lien avec différentes sociétés de production, Jean-François Choux a répondu à la question et s’est lancé depuis quelques semaines dans l’importation de ces protections pour répondre à une demande urgente de la population. "En attendant que la production locale puisse équiper toute La Réunion, des importations de masques textiles sont nécessaires. Je travaille, avec la société Akanjo, basé à Madagascar. Nous avons signé un contrat avec une garantie de paiement de trésorerie afin d’être prioritaire lors des réservations sur leur ligne de production" précise le fournisseur

- Des masques importés de toute part -

300.000, c’est le nombre de masques livrés chaque semaine à La Réunion. "Dans la globalité, nous recevons environ 50.000 masques FFP2, 200.000 masques chirurgicaux et 50.000 masques en tissu chaque semaine" indique Jean François Choux.

"Face à l'urgence sanitaire actuelle, les délais de livraison ont été adaptés aux besoins de la population", ajoute en substance l'importateur. Le transport s’effectue par avion. "Une fois la commande passée, le délai de livraison des masques en tissu est d’environ une semaine. En parallèle les masques FFP2 et chirurgicaux mettent environ 15 jours à d’arriver" explique Babyrun.

Cette différence s’explique par le ralentissement des frets aériens. En effet, les protections en provenance de Chine doivent obligatoirement passer par Paris avant d’être envoyées à La Réunion. Les marchandises "doivent passer des tests sanitaires et se retrouvent donc pour la plupart bloquées en douanes le temps que chaque procédure d’hygiène soit effectue" précise le fournisseur.

Les masques en tissu, sont directement importés de Madagascar à La Réunion. "La réactivité de production de la zone malgache est impressionnante avec des millions de masques en tissu qui quittent les usines. Le plus dur est de diriger l’exportation des protections vers la Réunion en affrétant des avions privés ou en utilisant les quelques vols de rapatriement" confie Jean François Choux.

Ces masques textiles continueront à être livrés sur l’île en fonction des besoins des habitants. Pour l'heure, ils sont en majorité pré-vendus à leur arrivée. " Pharmacie, société de travaux, administrations, collectivités et beaucoup de petites structures nous passent commande chaque jour afin de leur réserver un stock sur l’arrivée des prochains masques" affirme le fournisseur.

Certains revendeurs pourraient profiter de cette denrée rare pour augmenter les prix. A propos d'une possible surenchère des prix, Jean-François Choux commente : "le prix public pour un masque en tissu ne doit pas excéder 5 euros. J’aimerais que les revendeurs avec qui je travaille respectent cette règle. Si je m’aperçois que certains en profitent je couperai toute livraison avec eux".

- Différents masques proposés -

Le fournisseur de Babyrun propose différents types de masques, afin de pouvoir répondre au mieux aux besoins de chacun.  Pour les masques en tissu, deux propositions s’offrent au public. D'abord "un masque qui ne répond à aucune norme obligatoire, mais nous veillons à ce qu’ils respectent les recommandations AFNOR" précise Babyrun. Dans tous les cas ces protections, sans agrément de la Direction générale de l’armement (DGA), ne peuvent pas être considérés comme "protecteurs" contre le Covid-19 mais plutôt comme un complément aux gestes barrières.

Le second type de protection en tissus proposé par la société sont les masques grand public portant un logo certifiant qu'ils ont été testés selon les normes de la DGA.

En ce qui concerne les masques FFP2 et chirurgicaux, ils remplissent obligatoirement les normes sanitaires. "Nous importons ce type de protections toutes les semaines et nous les commercialisons essentiellement auprès des sociétés de BTP" dit encore l'importateur avant de conclure.  "Entre la production locale qui s’est mise en ordre de marche, les couturières indépendantes qui donnent de leur temps et la possibilité d’importer des masques complémentaires, la population réunionnaise devrait pouvoir être rapidement équipée".

es / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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