Il a interpellé Edouard Philippe à propos des conditions de reprise des vols

David Lorion : "évitons de faire croire que La Réunion est à risque"

  • Publié le 8 juin 2020 à 12:25
  • Actualisé le 8 juin 2020 à 18:49

Le député David Lorion a interpellé le Premier ministre, Edouard Philippe, ce samedi 6 juin 2020 "sur la nécessité dès maintenant de décider et de fixer le cadre des autorisations et des contraintes auquel seront soumis tous les arrivants - sans septaine-, Réunionnais bénéficiant de congé bonifiés, touristes affinitaires ou non, après le 10 juillet à l'issue de l'actuel état d'urgence sanitaire et ce en tenant compte des précautions supplémentaires que notre département justifie". Le parlementaire note que "ces familles attendent pour prendre leurs billets d'avion et faire des réservations dans des gîtes, des locations ou des hôtels et d'organiser leur séjour dans leur famille" et souligne : "Nous ne pourrions que dénoncer les dispositions incohérentes et discriminantes qui s'appliqueraient à nos territoires si jamais nous étions exclus des dispositifs nationaux et des mêmes conditions d'accès, mais aussi de sécurité, que sur l'ensemble du territoire national". Il ajoute : "évitons de faire croire que les Outremers seraient plus à risque alors que justement, et notamment pour La Réunion, nous avons été plutôt exemplaires". Nous publions son courrier ci-dessous

"Monsieur le Premier ministre,
Nul n’ignore que nous sommes dans un état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet car la première priorité est de protéger la santé de nos populations. Cependant, il faut dès maintenant préparer la période qui suit et définir les conditions de voyage et de séjour en Outremer.

Nous devons dès à présent fixer le cadre des autorisations et des contraintes auquel seront soumis tous les arrivants, réunionnais bénéficiant de congé bonifiés, touristes affinitaires ou non, après le 10 juillet. Ces familles attendent pour prendre leurs billets d’avion et faire des réservations dans des gîtes, des locations ou des hôtels. Plus votre décision sera tardive, plus vous compliquerez les conditions de séjour et mettrez dans l’embarras les arrivants et leurs accueillants.

Nous ne comprenons pas pourquoi dans les départements qui sont en zone verte, même en Corse, la liberté de circulation est actuellement la règle et que pour les Départements d’Outremer nous ne serions pas dès aujourd’hui fixés pour le mois de juillet. Nous ne pourrions que dénoncer les dispositions incohérentes et discriminantes qui s’appliqueraient à nos territoires si jamais nous étions exclus des dispositifs nationaux et des mêmes conditions d’accès, mais aussi de sécurité, que sur l’ensemble du territoire national, fusse-t-il hexagonal.

Naturellement, l’éloignement et l’insularité parfois, justifient que nous devions prendre des précautions supplémentaires, la population et les élus les ont réclamées, d’autant plus que la grande majorité des virus est importée. Il nous faut donc sécuriser par des tests sérologiques ou virologiques, l’autorisation de départ, puis le séjour sur place à la fin de la première semaine. Toutefois, nous ne pouvons pas réclamer plus aux arrivants que ce que nous nous imposons à nous-mêmes sur place, c’est-à-dire les gestes barrières, la distanciation sociale entre les personnes, le port du masque et pour ceux qui le souhaitent l’utilisation des applications de suivi des contacts.

Évitons de rajouter à la crise sanitaire, une crise sociale qui lèserait durablement nos territoires ultramarins. Évitons de faire perdurer une situation de confinement en "septaine" locale après le 10 juillet alors qu’elle aurait disparu dans tous les autres départements français classés "en vert". Évitons de faire croire que les Outremers seraient plus à risque alors que justement, et notamment pour La Réunion, nous avons été plutôt exemplaires.

Les aides nationales et régionales à la population et aux établissements pour relancer le tourisme local sont des nouvelles rassurantes mais nous savons tous qu’elles ne seront pas suffisantes pour éviter la dévastation économique si les conditions d’accès après le 10 juillet ne sont pas plus sécurisées, plus précises, anticipées et mieux adaptées à nos territoires.

En vous remerciant par avance de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de ma haute considération".

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1 Commentaires
pirouet
pirouet
3 ans

Au moins un député qui refus le statut quo et pense plus que les autres députés à l'activité sociale et économique de nos contemporains.