Une mobilisation est en cours (actualisé)

Tribunal de Saint-Pierre : cinq militants du "QG Zazalé" devant la justice

  • Publié le 27 octobre 2020 à 11:50
  • Actualisé le 17 novembre 2020 à 10:47

Ce mardi 27 octobre 2020, cinq militants des Zazalés sont jugés au tribunal de Saint-Pierre, pour deux affaires distinctes. La première concerne la mise en place d'un stand de fruits et légumes en avril, alors que le confinement l'interdisait. La seconde porte sur la mobilisation des Zazalés à Saint-Joseph pour dénoncer la privatisation des jardins de Manapany, après la manifestation du 27 septembre qui s'est soldée par plusieurs gardes à vues. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le QG Zazalé, né au Tampon pendant la crise des Gilets jaunes sur le rond-point du même nom, passe devant la justice. Ce mardi 27 octobre, à 8h au tribunal de Saint-Pierre, cinq militants sont jugés dans le cadre de deux affaires différentes, l'une liée au non-respect du confinement, l'autre à la manifestation violente du 27 septembre devant les jardins de Manapany, à Saint-Joseph. Parmi ces cinq militants, l'un est concerné par les deux affaires à la fois.

Une mobilisation a été organisée dans la matinée devant les locaux du tribunal. Plusieurs associations sont présentes en soutien : Attac, Greenpeace, Extinction Rebellion...

- Un stand de fruits et légumes en plein confinement -

La première affaire concerne l'organisation d'un point de livraison en plein confinement. Le 30 avril dernier en effet, un "stand solidaire" a été installé sur le rond-point des Azalées. Objectif : fournir fruits, légumes, tisanes mais aussi masques de protection. Les gendarmes interviennent, le ton monte, et finalement deux habitants sont poursuivis pour "outrage".

Les militants dénoncent l'attitude des autorités : "la gendarmerie a attendu que nous ayons fini de le monter pour l'interdire. Des stands de livraisons étaient tolérés partout ailleurs à La Réunion. Le gouvernement, d'un côté prône la solidarité, et de l'autre réprime fortement les Zazalés quand ils œuvrent concrètement, et agissent en fonction des enjeux actuels".

Alors que le QG Zazalé affirme avoir prôné le dialogue et la discussion, les militants pointent également du doigt l'incohérence des autorités tandis que les magasins alimentaires et restaurants faisant de la vente à emporter étaient ouverts : "ce que nous mettions en avant était davantage solidaire, en circuit-court et de meilleure qualité". Ils dénoncent "une répression démesurée".

- Tensions entre militants et forces de l'ordre à Manapany -

La seconde affaire date du 27 septembre dernier. Depuis le 2 août, le QG Zazalé se joint à d'autres militants pour dénoncer la privatisation des jardins de Manapany. Tous ont monté le "collectif des usagers des jardins de Manapany". Depuis des semaines maintenant, les militants investissent les lieux chaque dimanche pour manifester, et sont engagés dans un vrai bras de fer avec la mairie de Saint-Joseph. Jusqu'à avoir des échanges franchement virulents avec Patrick Lebreton, clairement excédé par cette mobilisation. Le QG Zazalé dénonce d'aillleurs "les insultes du maire le 22 septembre".

Dimanche 27 septembre, la manifestation hebdomadaire se termine sur des échanges violents entre militants et forces de l'ordre. Avec un corps à corps avec la gendarmerie, quatre manifestants sont interpellés, accusés notamment d'avoir détérioré un véhicule des gendarmes. Ils sont poursuivis et jugés ce mardi pour "dégradations", "outrages", "non port du masque" et "participation à un rassemblement" selon les Zazalés.

"La destruction du vivant a commencé. Un bois noir et des racines de Banians ont été coupés. On assiste à une mise en danger du gecko de Manapany, espèce endémique et protégée" dénonce le QG Zazalé sur l'attitude de la mairie, pointant du doigt un "embourgeoisement" des jardins qui "exclut la population locale".

Les militants affirment qu'ils seront présents devant le tribunal de Saint-Pierre, dès 7h30, en soutien de leurs cinq camarades jugés ce mardi. Une cinquantaine de personnes devraient être sur place.

"Ces deux histoires posent la question de notre légitimité à agir, dans un cadre légal de plus en plus liberticide" écrivent les Zazalés dans un communiqué lapidaire. "Nous sommes une partie du peuple, qui se bat pour ses droits. Le 27 octobre ressemble à un procès politique contre les Zazalé. Allons sauver nos valeurs réunionnaises, notre patrimoine, et notre culture."

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Jojo
Jojo
3 ans

Une honte que la justice n'ai de juste que le nom... elle est aux mains de la ploutacratie au pouvoir car rendue par une clique de fonctionnaires soucieux de leur avancement et de leur tranquillité au détriment de l'intérêt général...