La journée de soldes maintenue à La Réunion

Black Friday : tenter les baisses de prix ou se maintenir à flots... les commerçants partagés

  • Publié le 27 novembre 2020 à 02:59
  • Actualisé le 27 novembre 2020 à 07:05

Alors que le Black Friday est décalé d'une semaine en Métropole, il aura bien lieu ce vendredi 27 novembre 2020 sur l'île. L'objectif de cette journée de soldes venue des Etats-Unis est de proposer des réductions importantes aux clients avant le début des achats de Noël. A La Réunion, les commerçants sont partagés : essayer de faire du chiffre avec quelques réductions, ou ne pas prendre de risque et se maintenir à flots. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Débarqué timidement en 2013 en Métropole, le Black Friday a pris son envol en 2016. A La Réunion, il faudra attendre 2017 pour que l'événement commence à s’imposer. Pourtant, cette année, cette journée dédiée aux grosses réductions divise les commerçants réunionnais, marqués par la crise sanitaire.

Pour Irchard Omarjee, président de l’association des commerçant de Saint-Paul, l'événement est "attendu par beaucoup de commerçants". "Ce sont plutôt les grandes enseignes qui y participent mais les petits commerces essayent de suivre, chacun à leur échelle" explique le professionnel.

"Le Black Friday va permettre aux commerçants de liquider leurs anciennes collections et faire de la place pour Noël" précise-t-il. Concernant les réductions appliquées, "certains feront des prix sur quelques produits, d’autres sur l’ensemble de leur boutique" détaille-t-il. Pour Stéphanie Renaud, gérante de la boutique Noox dans le centre de Saint-Denis, "le Black Friday pourrait permettre de redynamiser le commerce qui est un peu lent en ce moment".

- La Covid-19 plane sur le Black Friday -

Les mesures sanitaires pourraient refroidir les clients. Pourtant Irchard Omarjee ne s’inquiète pas : "après le confinement, il y a eu une hausse des ventes, nous n’avons pas de crainte à ce sujet".

La covid, Stéphanie Renaud s’en méfie : "avec la crise, on n’est pas sûr que les gens soient au rendez-vous... honnêtement je ne pense pas que ça va attirer beaucoup de monde, ça ne va pas marcher comme les années précédentes" ajoute la gérante. Mohammad, dirigeant de Ville de Paris, rue Maréchal Leclerc à Saint-Denis, la rejoint : "à cause du coronavirus, on attend du monde mais on ne s’attend pas à ce que ce soit la grande foule".

Niveau profits, Irchard Omarjee est mesuré quant aux recettes engendrées par le Black Friday : "cette journée arrive en fin de mois de novembre ; à cette période, on n’explose jamais les ventes". Un avis partagé par Amine, gérant de la société Authentik dans le centre-ville de Saint-Denis : "le mois de novembre arrive après les soldes et avant les fêtes, donc les gens ne dépensent jamais beaucoup". Le dirigeant attend beaucoup plus du mois de décembre que du Black Friday auquel il participe "par tradition" : "comme il y a beaucoup moins de déplacements vers la Métropole, on attend plus de monde".

Les quatre professionnels de la vente restent tout de même optimistes. Pour Irchard, cet événement permet aux commerçants de "faire des campagnes de communication". "Cela permet aux clients de se faire plaisir à moindre coût et nous permet de faire une rentrée d’argent dans notre trésorerie, ça fera un petit plus" ajoute Mohammad.

- Au Port, les commerçants ne croient pas au Black Friday -

Au Port, le discours n’est pas le même. Pour Cathie Buscemi, présidente de l’association des commerçants de la ville, "ce n’est pas possible de faire de grosses réductions avant Noël : nous ne nous sommes pas remis de la crise, nous avons besoin des fêtes de fin d’année pour tenir" regrette-t-elle.

"Quelques commerçants de la ville vont tout de même y participer mais globalement, ils sont partagés" ajoute Cathie Buscemi. Contrairement à Irchard Omarjee à Saint-Paul qui a misé sur une campagne de communication auprès des commerçants, l’association portoise a choisi de ne pas parler de cet événement : "ce sont les grosses enseignes qui y participent, les petits commerces sont occupés à s’en sortir" explique la présidente. Elle admet être vraiment inquiète et ne souhaite prendre aucun risque. "Il y a eu des améliorations en juin au moment du déconfinement mais après il y a eu la peur d’un nouveau confinement qui s’est installée et les ventes ont baissé de nouveau" se désole-t-elle.

Tous les commerçants de l’île, qu’ils participent ou non à l’opération, sont ouverts et espèrent voir venir les clients. Selon Irchard Omarjee, "ce n’est pas dans les petits commerces qui respectent les normes que l’on attrapera la Covid-19". N'oubliez tout de même pas votre masque et les gestes barrières pour profiter au maximum de votre shopping.

vc / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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