Les déplacements de nouveau autorisés par le gouvernement

Covid-19 : vers la levée des motifs impérieux le 15 décembre

  • Publié le 11 décembre 2020 à 10:45
  • Actualisé le 11 décembre 2020 à 12:29

C'est l'annonce que beaucoup attendaient à La Réunion ce jeudi 10 décembre 2020 : les déplacements inter-régionaux seront de nouveau autorisés entre les régions, malgré les 10.000 cas de Covid-19 quotidien en France. On peut donc supposer que les motifs impérieux seront levés à cette date, bien qu'il faille désormais attendre la confirmation de la part des autorités à La Réunion. C'est désormais à Jacques Billant, préfet de La Réunion, de se prononcer sur ce sujet. Comme l'a rappelé le Premier ministre ce jeudi, "les règles ne sont pas forcément homogènes" dans les Outre-mer. (Photo AFP)

Lors de cette conférence de presse du gouvernement, l'absence de couvre-feu en Outre-mer a par ailleurs été confirmée, comme c'était déjà le cas pour La Réunion, tandis que la Métropole se verra soumise dès le 15 décembre à un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin et non à 21 heures comme prévu jusqu'à présent en raison de la situation sanitaire. Le gouvernement n'a en effet pas atteint son objectif des 5.000 cas quotidiens, la France comptabilisant actuellement environ 10.000 cas par jour, soit le double.

Face à une situation sanitaire moins favorable qu'anticipé, le gouvernement maintient  donc le déconfinement le 15 décembre, mais celui-ci sera moins souple que prévu. Au cours de la conférence de presse, Jean Castex a fixé le nouvel "objectif": "permettre à chacune et chacun de profiter des fêtes de fin d'année" mais tout faire "pour réduire le risque de devoir vivre un 3ème confinement dans les prochains mois".

Or, "la partie est loin d'être gagnée" et "l'amélioration de l'épidémie" de coronavirus "marque le pas depuis une semaine" en France, a-t-il prévenu, en appelant à nouveau à "la mobilisation de tous". "Nous sommes sur une sorte de plateau", a souligné le Premier ministre, alors que quelque 14.000 contaminations ont été recensées jeudi. "Le nombre de nouvelles contaminations ne se réduit plus, et il tend même à légèrement réaugmenter depuis quelques jours", a encore relevé M. Castex qui s'exprimait au côté du ministre de la Santé Olivier Véran.

Les déplacements seront autorisés le soir de Noël, le 24 décembre, a indiqué le chef du gouvernement en recommandant à nouveau de réunir "pas plus de six adultes à la fois". Il faudra en revanche rester chez soi le 31 décembre, car le réveillon du Nouvel An "concentre tous les ingrédients d'un rebond épidémique", selon Jean Castex. Des mesures qui ne concernent bien évidemment pas La Réunion, où les règles ont déjà été décidées par le préfet : dans l'île, les rassemblements publics seront interdits le soir du 31, mais aucun couvre-feu n'a été annoncé.

Le chef du gouvernement a également douché les espoirs du monde de la culture en Métropole : les cinémas, théâtres et musées ne pourront rouvrir le 15 décembre, comme initialement prévu, mais devront rester fermés trois semaines de plus.

"Même si tous ces établissements disposent de protocoles sanitaires, la logique que nous devons suivre est d?éviter d'accroître les flux, les concentrations, les brassages de public", a expliqué le chef de l'Etat. Sont également concernés les enceintes sportives, les cirques, les parcs zoologiques ou encore les salles de jeux et les casinos.

- "Situation très critique" -

Selon cette même logique, les jauges de fréquentation pour les lieux de culte, âprement négociées par les responsables religieux, "ne seront pas revues à la hausse" mardi prochain, selon lui. Depuis le 3 décembre, les cérémonies religieuses peuvent rassembler plus de 30 personnes, mais de nouvelles règles ont été fixées: deux sièges doivent rester libres entre chaque personne ou entité familiale et une rangée sur deux doit rester inoccupée dans les églises, temples, mosquées et synagogues du pays.

Ces derniers jours, l'exécutif avait préparé les esprits à un déconfinement plus restrictif qu'envisagé. Car, à la fin octobre, Emmanuel Macron avait conditionné la phase 2 du déconfinement, après la réouverture des commerces fin novembre, à plusieurs critères, dont le seuil de 5.000 cas détectés par jour.

Or, même si le pic de 60.000 cas de la deuxième vague, fin octobre-début novembre, est loin, l'objectif s'éloigne un peu plus chaque jour. A la mi-journée, Emmanuel Macron s'est alarmé de "situations très critiques" dans "beaucoup d'endroits en Europe" et avait appelé à une forte coopération entre pays de l'UE, notamment sur l'accès aux vaccins.

"Tous les éléments convergent pour dire que soit on va avoir une troisième vague, soit quelque chose qui peut être plus préoccupant: un plateau", a souligné Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris, sur BFMTV.

Alors que la lassitude s'installe malgré l'espoir du vaccin, l'exécutif doit faire face à la défiance des Français: seuls 36% font confiance au gouvernement pour lutter efficacement contre l'épidémie selon un sondage Elabe, soit 12 points de moins qu'il y a deux semaines.

Jeudi, la commission d'enquête du Sénat a dénoncé "un défaut de préparation, de stratégie et de communication adaptée" dans la gestion gouvernementale de cette crise sanitaire inédite. Après un rapport déjà très critique de l'Assemblée, la chambre haute a également pointé la responsabilité du N°2 du ministère de la Santé, Jérôme Salomon, dans la pénurie de masques dont a souffert la France au début de l'épidémie au printemps.

www.ipreunion.com avec l'AFP

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1 Commentaires
7AC
7AC
3 ans

Allez en métropole si le coeur vous en dit, mais de grâce, ne revenez pas avec vos virus !