Pour une pratique encadrée du surf

Saint-Leu : la mairie fait le point sur la création d'une zone d'expérimentation opérationnelle

  • Publié le 18 décembre 2020 à 13:35
  • Actualisé le 18 décembre 2020 à 14:25

La municipalité de Saint-Leu s'attelle depuis plusieurs années à permettre la reprise du surf sur ses spots. Dans cette optique, elle prévoit la création d'une zone d'expérimentation opérationnelle (ZONEX). Sa mise en oeuvre est néanmoins soumise à certaines conditions. Dernièrement, un projet porté par l'association Leu Tropical Surf Team a reçu un avis favorable pour y parvenir. Nous publions ci-dessous le communiqué de la mairie de Saint-Leu. (Photo d'illustration : rb/www.ipreunion.com)

"Depuis plusieurs années, la Ville de Saint-Leu, sollicitée par les usagers, travaille et demeure sensible aux actions qui pourraient favoriser une reprise des activités nautiques sur le spot de la gauche. Permettre le redémarrage des activités nautiques et notamment du surf a toujours été au premier plan des préoccupations de l’équipe municipale.

Actuellement, un arrêté préfectoral interdit la pratique de  toute activité nautique utilisant la force motrice des vagues dans la bande des 300m sauf si le maire accepte de lever cette interdiction dans le cadre d’une zone d’expérimentation Opérationnelle (ZONEX) et d’en assumer l’entière responsabilité. La création de cette ZONEX et des conditions de mise en œuvre de la pratique encadrée du surf sont depuis plusieurs mois  à l’étude.

Le 22 novembre dernier, la collectivité a été destinataire d’un projet, transmis par le Centre Sécurité Requin porté par l’association Leu Tropical Surf Team. Le CSR, Groupement d’Intérêt Public, (composé de l’Etat, de l’université de La Réunion, de la Région, du Département, des communes de Saint-Leu, Trois Bassins, Saint-Pierre, l'Étang-Salé, Saint-Paul), mandaté par la commune, a étudié le projet du Leu Tropical Surf Team et a émis un avis favorable.

Sans doute guidées par la passion, certaines voix ont annoncé la création d’une ZONEX sur ce site, pour cette fin d’année, alors même que le dossier a été remis à la commune, il y a moins d’un mois.

La demande de l’association porte sur les points suivants :

- la signature d’un arrêté municipal créant un périmètre dérogatoire à l’arrêté préfectoral appelé ZONEX ;

- la validation du dispositif d’encadrement de la pratique du surf, qui doit être annexé à l’arrêté municipal ;

- la mise à disposition d’un espace d’accueil pour le poste de secours, le personnel et les engins ;

- l’attribution d’une subvention de 50.000 euros.

Dès réception de la demande, les services de la collectivité ont été mobilisés pour procéder à l’analyse technique du projet, notamment en ce qui concerne les questions réglementaires et financières. Cette mobilisation rapide des services a permis d’avoir une première analyse du projet. L’objectif est d’éclairer les élus face à la décision à prendre qui demeure engageante à la fois pour le Maire, les élus et la collectivité. Comme c’est le cas régulièrement, l’instruction du dossier a mis en évidence la nécessité d’y apporter des compléments d’informations par le porteur de projet.

Dans le cas présent, les clarifications portent par exemple :

- sur le degré de responsabilité du Maire et de la collectivité, notamment en cas d’accident, avec des incidences pénales et financières, qui peuvent fragiliser l’équilibre financier de la collectivité (l’association n'ayant pas les ressources financières suffisantes pour indemniser les victimes ou les ayants droits) ;

- des précisions sur les procédures de contrôle d’accès à l’eau notamment par des personnes non autorisées alors que l’association ne dispose pas de pouvoir de police pour empêcher l’accès au spot ;

- des demandes au sujet des assurances contractées par l’association pour couvrir l’activité ;

- des garanties sur le statut et les compétences du personnel de l’association agissant sur la ZONEX ;

- des questions sur la pérennité du dispositif et le devenir, notamment des salariés, à l’issue de la période d’expérimentation et le financement de l’action.

Un courrier reprenant l’ensemble des interrogations a été adressé au CSR le 3 décembre 2020. La collectivité a été sollicitée par le CSR pour des réunions de travail dans les semaines à venir, en présence de l’association porteuse du projet. C’est un dossier qui suit donc son cours, avec toujours la même volonté de la collectivité de parvenir à une solution viable pour tous, en étroite collaboration avec les partenaires, notamment le CSR qui a pour mission l’élaboration et le pilotage de la stratégie réunionnaise de la réduction du risque requin.

La Ville de Saint-Leu partage avec l’ensemble des partenaires l’ambition d’une reprise du surf. Elle espère aussi pouvoir compter sur la même unité pour un partage équitable et solidaire des responsabilités juridiques et financières. Il s’agit là d’une condition sine qua non à la réussite d'un projet de cette envergure dans lequel environ un million d'euros de fonds publics seront à mobiliser. C’est le sens du travail qui se poursuit actuellement au sein de la collectivité, avec les partenaires en faveur d'un projet qui soit à la fois pérenne et conforme à l'intérêt de tous les Saint-Leusiens."
 

guest
1 Commentaires
hegel
hegel
3 ans

1 million de fonds publics pour une centaine de surfeurs qui fréquentent ce spot, ça fait 10 000 euros par tête de pipe. Soit 60 travailleurs payés au SMIC pendant un an. Cherchez l'erreur...