Fermés à partir de ce lundi

Inquiets pour leur avenir, les restaurateurs demandent l'aide de l'Etat

  • Publié le 2 août 2021 à 04:51
  • Actualisé le 2 août 2021 à 13:27

Suite à la flambée du nombre de cas, le préfet de La Réunion, Jacques Billant, a pris la parole ce jeudi 29 juillet 2021 pour annoncer un confinement partiel et un couvre-feu strict. Parmi les mesures annoncées : la fermeture des établissements recevant du public, comme les restaurants ou les bars. Ces derniers ayant déjà subi plusieurs fermetures depuis le début de la crise sanitaire doivent de nouveau se réorganiser. Une situation économique compliquée pour certains qui ne pourront pas se relever de cet ultime tour de vis. Les restaurateurs réclament l'aide de l'Etat pour "tenir le coup" (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le glas a sonné ce jeudi pour les restaurateurs qui devront fermer leurs portes dès ce lundi. Encore une fois, les restaurateurs sont dans la ligne de mire des autorités sanitaires. Des annonces incomprises, non sans conséquence pour les professionnels de la restauration, qui restent "pantois".

Selon Patrick Servaux, le président de l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), 95% des restaurants de l'île vont devoir fermer leurs portes complètement. "Vous savez, faire de la vente à emporter, c'est un métier bien à part. Tous les restaurateurs ne peuvent se le permettre" note ce dernier.

Pour Sylvie, l'une des employés du restaurant - bar "le Café Edouard" à Saint-Denis, l'incompréhension et la colère se font ressentir. "Nous sommes est le secteur d'activité où il y a eu le moins de cas covid depuis le début de la crise sanitaire,  mais c'est nous qui sommes le plus touchés par les restrictions, c'est incompréhensible" regrette-t-elle. Elle ajoute : "depuis le début de la crise sanitaire, nous devons déjà suivre un protocole bien strict. La police nous surveille tous les soirs pour voir si l'on respecte les gestes barrière. Mais apparement ce n'est pas suffisant".

La structure a décidé de fermer complétement ses portes. "La vente à emporter n'est pas assez rentable pour nous. De plus il faudrait que l'on achète un packaging spécifique pour permettre le transports des plats. Nous préferons fermer intégralement nos locaux" explique Sylvie

- Une nouvelle organisation -

Même incompréhension pour Anne, propriétaire de la crêperie "le temps d'une crêpe". Ce restaurant dionysien a ouvert ses portes il y a seulement trois semaines. "Même si l'on s'y attendait, ces décisions sont violentes. Nous venons tout juste d'ouvrir et nous devons déjà fermer. De plus comme nous n'avons pas encore de chiffre d'affaires, nous n'avons pas le droit aux aides de l'Etat", déplore la jeune femme, émue. 

Pour le moment, elle attend des précisions concernant la vente à emporter. "Vous comprenez, nous avons déjà du mal à se faire connaitre, alors je ne sais pas si la vente à emporter va réellement décoller" souligne la restauratrice.

A coté de la crêperie, le restaurant "La Cabane" est également en pleine réorganisation. "Nous allons faire de la vente à emporter, nous y sommes obligés pour survivre, mais nous perdons entre 20 et 30% de notre chiffre d'affaires, c'est énorme", regrette Fanny, la gérante de la structure.

Elle ajoute : "je comprends que la situation sanitaire inquiète, il était temps de prendre des mesures drastiques. Cependant, c'est toujours les mêmes qui doivent payer les pots cassés. Nous subissons et nous nous adaptons à toutes les nouvelles mesures depuis octobre 2020. Actuellement, nous avons un sentiment d'injustice et nous en avons marre". Elle appelle à la prise de responsabilité de chacun. "C'est seulement avec une bonne couverture vaccinale que l'on s'en sortira" estime-t-elle.

- Vers des jours meilleurs -

Patrick Servaux espère désormais une amélioration rapide la situation. "Le 9 août, le pass sanitaire doit être étendu aux restaurants et aux bars. Nous espérons que certaines structures pourront rouvrir au moins pour les personnes vaccinées. Nous espérons également une réouverture pour tous dès le 16 août." C'est à cette date que les mesures annoncées par le préfet doivent prendre fin. 

Pour lui, même si elles étaient attendues, ces mesures ne sont pas sans conséquence sur la situation économique des restaurateurs. "Ce ne sont pas les restaurateurs qui ont créé cette situation mais ce sont qui payent le prix" déplore-t-il.

- Des aides de l'Etat en baisse -

Certains restaurateurs ont noté une baisse drastique des aides de l'Etat "les aides que nous recevons ne sont clairement pas suffisantes. En mai 2021, je recevais 9.000 euros, en juin plus que 1.800 euros. De plus, étant considérée comme une forme de restauration rapide, nous allons peut être ne plus recevoir d'aide du tout. C'est injuste car nous recevons du public et nous sommes touchés par les mesures au même titre qu'un restaurant traditionnel" regrette Fanny, la gérante du restaurant La Cabane.

Patrick Serveaux regrette que ces soutiens financiers ne sont pas territorialisées. "Nous venons de solliciter l'Etat pour avoir une augmentation de ces aides. La Réunion est dans une situation particulière qui n' a plus rien à voir avec celle de l'Hexagone. C'est pourquoi nous avons besoin d'aides supplémentaire."

Pour rappel, les restaurants vont fermer à partir de ce lundi 2 août 2021. Cette mesure s'accompagne d'un confinement allégé et d'un couvre-feu strict à partir de 18 heures dès le juillet 2021,  avec une possibilité de se déplacer dans un rayon de 10 km (5 le dimanche) de son domicile entre 5h et 18h.

Lire aussi : Confinement : les restaurants peuvent ouvrir ce week-end, mais doivent fermer à 18h

jb/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
2 ans

Tout ça pour une injection (serum) expérimentale que personne ne sait ce qui se passera dans le futur ou alors retour vers le futur !