Après les annonces de Jean Castex

Fermeture des discothèques : la douche froide pour les gérants de La Réunion

  • Publié le 7 décembre 2021 à 15:30
  • Actualisé le 7 décembre 2021 à 18:45

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé au cours d'une conférence de presse ce lundi 6 décembre 2021 la fermeture des discothèques pendant quatre semaines. Cette mesure prend effet à compter de vendredi 10 décembre et vaut pour tout le territoire national, Métropole comme Outre-mer. A La Réunion, les gérants interrogés ne comprennent pas cette décision, alors que La Réunion entre en période estivale, à l'inverse de l'Hexagone. (Photo d'illustration AFP)

Les discothèques seront fermées "pendant les quatre prochaines semaines" a annoncé le Premier ministre Jean Castex ce lundi. Une mesure inattendue pour les gérants réunionnais. "C'est à l'inverse du bon sens : quand les boîtes de nuit ont eu l'autorisation de rouvrir, on était en hiver austral, une période favorable à la circulation des virus. Maintenant la situation s'inverse : en Métropole c'est l'hiver, ça se justifie complètement. Mais nous on est à l'extrême opposé avec la période estivale. Je ne comprends pas qu'on doive appliquer à la lettre ce qui est proposé au national" s'agace Olivier Blondet, gérant du club le Honey à Saint-Denis.

Une décision d'autant plus difficile à comprendre alors que La Réunion a dû s'adapter à des contraintes différentes de l'Hexagone en octobre dernier. Les clubs de La Réunion ont ouvert plus tard que ceux de Métropole et ont dû répondre à des critères plus stricts : port du masque obligatoire quand celui-ci était simplement recommandé dans l'Hexagone, et jauges à 50% contre 75% en Métropole. Aujourd'hui les discothèques de l'île doivent fermer au même titre que toutes celles du territoire national.

"Pour La Réunion, cette mesure est une vraie surprise" avoue Christine Rémy, gérante du Pinkananas à Saint-Gilles et et vice-présidente de l'UMIH Nuit (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie). "A nouveau, les décisions se prennent seules sans concertation avec les acteurs de l'activité alors qu'on pourrait trouver des solutions tous ensemble" déplore-t-elle.

- "Dramatique à l'approche des fêtes" -

Après 19 mois de fermeture et seulement deux mois d'ouverture, c'est donc la douche froide, alors que les clubs ont mis en place toutes les mesures demandées. "Là ça fait 10 jours que nos discothèques sont contrôlées tous les soirs par les forces de l'ordre, que ce soit pour le pass sanitaire ou le port du masque. Mais même lors sa visite la sous-préfète de Saint-Paul a admis que le port du masque à l'intérieur c'était très complexe" raconte Christine Rémy. "Nous avons mis des affiches partout dans la discothèque, le dj le rappelle au micro, à l'entrée on le dit à tous les clients : résultat, ça ne fonctionne pas. Les clients disent oui, une fois qu'ils sont à l'intérieur c'est ingérable. Travailler comme ça c'est impossible."

Les protocoles doivent être adaptés à l'île, qui ne subit pas de cinquième vague et recense essentiellement des "formes légères" du Covid-19, estime-t-elle. "Je pense surtout à mes quatre employés. On attend de voir quelles compensations financières seront mises en place. Mais cette fermeture reste une situation dramatique à l'approche des fêtes."

Noël et le Nouvel an sont en effet deux rendez-vous très attendus des clubs, qui reçoivent à ce moment-là une clientèle importante. "C'est simple, décembre et janvier ce sont les deux plus gros mois de l'année. Ça représente entre 20 et 30% du chiffre d'affaires" explique Olivier Blondet. Le gérant du Honey s'attend d'ailleurs à une fermeture qui dépassera les quatre semaines indiquées. "Ce sera encore l'hiver en Métropole, donc ça ira au-delà."

Les gérants des boîtes de nuit réunionnaises réclament un rendez-vous avec le préfet pour discuter ensemble d'une éventuelle solution à mettre en place ou en tout cas d'un autre protocole sanitaire pour la prochaine réouverture. Ils pourraient être reçus par Jacques Billant ce mercredi ou bien ce jeudi.

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
5 Commentaires
des bulles sinon quoi ' , depuis son mobile
des bulles sinon quoi ' , depuis son mobile
2 ans

Bah vous pourrez aller au sauna libertin pour danser et festoyer !!! C est très tendance y a Qu a voir les avis sur site ...trêve de blague , totalement incompréhensible ces décisions

974
974
2 ans

Prochaine étape après le pass sanitaire. On va dans les boîtes pour controler si les gens arrivent à danser le kizoumba.

Atbo
Atbo
2 ans

MISSOUK, je ne rajouterai rien Complètement d'accord avec vous

domtom
domtom
2 ans

A tous ceux qui se sont fait vacciner pour aller danser , on dit quoi '' A tous ceux qui sont fiers de brandir leur QR code : on dit quoi '

Missouk
Missouk
2 ans

On ne plus aller en discothèque (ou pass et masque étaient exigés), mais on peut continuer à s'entasser dans les transports en commun (les vidéos qui circulent et montrent les gens dans le métro par exemple sont très parlantes!) On peut aussi s'entasser dans les tribunes des stades de football et dans les meetings électoraux. Les photos du dernier meeting de Z (pas comme Zorro, mais comme Zemmour) montrent de très nombreuses personnes sans masque! Par contre, certaines d'entre elles n'avaient pas oublié de se chauffer les poignets pour donner le coup de poing! Dans les écoles, le protocole est aussi stupide qu'inapplicable. Il est uniquement destiné à courir le Ministère et les rectorats. Ils commencent franchement à nous casser les pieds avec ces mesures d'une incohérence crasse.