Le président Islandais se confie.

"On n'y va pas pour faire de la figuration"

  • Publié le 15 juin 2018 à 12:04
  • Actualisé le 15 juin 2018 à 12:38

Premier supporter de la généreuse Islande à l'Euro-2016, le président de la petite île volcanique se veut confiant avant l'entrée en lice samedi de son équipe face à l'Argentine au Mondial-2018. Mais Gudni Jóhannesson ne sera pas du voyage en Russie: l'Islande, à la suite de plusieurs pays occidentaux, a décrété un boycott diplomatique de l'évènement en représailles à l'empoisonnement de l'ex-espion Sergueï Skripal et de sa fille, un crime que Moscou dément avoir orchestré.

QUESTION: Quelles sont vos attentes à quelques jours de l'ouverture du Mondial?


REPONSE: "Je suis impatient, comme tous les Islandais je crois. Réussir à se qualifier pour la phase finale de la Coupe du Monde est un accomplissement fantastique mais nous n'y allons pas juste pour faire de la figuration. Nous avons démontré pendant l'Euro-2016 en France que nous pouvions obtenir des résultats contre n'importe qui. Nous abordons donc cette compétition avec des ambitions réalistes mais élevées en même temps. Parce que si une si petite nation comme l'Islande, avec seulement 350.000 habitants, a réussi à atteindre cette étape gigantesque, c'est parce que désormais elle fait partie des meilleures équipes du monde".


Q: Qu'est-ce qui explique le succès de l'Islande?


R: "J'ai une passion pour le sport, je viens d'une famille de sportifs (son frère est un ancien membre de l'équipe nationale de handball) et je me rappelle parfaitement de mon premier match au (stade) Laugardalsvöllur de Reykjavik: c'était en 1975, l'Islande jouait contre l'Allemagne de l'Est. On a gagné 2-1 (...) Mais jusqu'au milieu des années 2010, cela a été plusieurs années de déception avec de nombreux matches à se dire que perdre 3-0 ou 4-0, ce n'était pas si mal. Il y a des moments où nous y étions presque, particulièrement au début du siècle, où on sentait que si nous trouvions ce déclic nous pourrions franchir un cap. Nous avions un ou deux bons joueurs dans l'équipe comme Eidur Gudjohnsen mais nous manquions d'un élan dans l'équipe et, peut-être, l'intime conviction que nous pouvions le faire. Depuis, les choses ont commencé à changer et des entraîneurs avant Lars Lagerbäck et Heimir Hallgrimsson ont donné leur chance aux jeunes, ça a payé et nous voilà ici aujourd'hui".


Q : Le supporter que vous êtes est-il déçu de ne pas pouvoir être au plus près des joueurs en Russie?


R: "Oui mais mon coeur sera avec l'équipe et mes compatriotes islandais, nous sommes tous impliqués ensemble dans cette aventure. Et ça nous donne de la force. Nous pouvons transformer la taille de notre petite société en force: les plus grosses équipes ont plus de choix dans leur effectif et plus de joueurs qui jouent dans les meilleurs clubs, nous ne pouvons pas rivaliser. Nous pouvons en revanche puiser notre force dans la camaraderie, l'unité. Donc peu importe si je ne suis pas en Russie, je soutiens simplement l'équipe où que je sois".
Propos recueillis par Jérémie RICHARD

- © 2018 AFP

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