Sélection Croate

L'Empire des milieux

  • Publié le 15 juin 2018 à 12:41
  • Actualisé le 15 juin 2018 à 13:47

Surtout ne pas se marcher sur les pieds. Faire jouer Ivan Rakitic et Luka Modric ensemble a été un casse-tête pour les prédécesseurs de Zlatko Dalic. Mais à l'heure d'affronter le Nigeria samedi pour son entrée dans la Coupe du monde, le sélectionneur croate semble avoir trouvé la solution.

Depuis son arrivée en urgence en octobre, deux jours avant le dernier match crucial des qualifications contre l'Ukraine, Dalic a tout changé.
"On a vu lors des barrages qu'il était devenu important en quelques matches", apprécie l'attaquant vedette Mario Mandzukic. Dans une équipe qui compte autant de milieux de terrain talentueux, il fallait trouver une solution pour en mettre le maximum sur le terrain.

"C'est super d'avoir autant de milieux, mais tout le monde ne peut pas jouer en même temps. Ils jouent tous dans des grands clubs. Mais nous devons jouer en équipe, afin que tout le monde puisse donner son meilleur", abonde le gardien Danijel Subasic.
Dalic a semble-t-il trouvé la formule qui échappait à son prédécesseur Ante Cacic, réussissant à combiner les qualités créatives des deux vedettes Rakitic (Barça) et Modric (Real Madrid). Résultats, les "Vatreni" ("Flamboyants") ont renversé l'Ukraine (2-0) avant d'aller chercher leur place à la Coupe du monde contre la Grèce en barrages (4-1, 0-0).

Mais comment ? Modric a été repositionné en N.10, un poste qu'il occupait surtout à ses débuts, loin devant Rakitic, désormais milieu central aux côtés de Milan Badelj (Fiorentina).


Danger recentré


Trop reculé sous Cacic, le joueur du Real, qui ne se ménageait pas dans les tâches défensives, ne faisait plus la différence, les Rakitic, Marcelo Brozovic (Inter) ou Mateo Kovacic (Real Madrid) peinant ensuite à offrir de bons ballons à Mandzukic.
Désormais, Modric joue haut, où sa vision et ses appels font des merveilles, même si le capitaine y prend beaucoup plus la pression de ses adversaires. Les Croates se sont recentrés et ne comptent plus uniquement sur leurs ailiers Ivan Perisic (Inter) et Andrej Kramaric (Hoffenheim) pour apporter le danger. Rakitic, dans un rôle plus défensif comme vrai milieu, peut lui lancer le jeu de loin, tandis que Badelj se contente de verrouiller le milieu. La Croatie est ainsi équilibrée.


"C'est un grand honneur de jouer avec ces joueurs, parmi les meilleurs milieux de terrain d'Europe et du monde. Ils jouent tous dans des grands clubs. Le milieu de terrain semble être le point le plus fort avec Rakitic et Modric", insiste Kramaric.
Cela sera-t-il suffisant pour sortir d'un groupe D relevé avec l'Argentine et l'Islande et effacer la déception de l'Euro-2016?
Les Croates avaient alors terminé premiers de leur groupe devant l'Espagne, avant de se faire sortir au bout de la prolongation, dès les huitièmes, par le futur champion portugais.


"J'espère que nous retrouverons ici la même énergie que nous avons eue en France et avec un peu de chance nous pouvons aller plus loin", rêve le défenseur Josip Pivaric. Attention à ne pas manquer le rendez-vous de Kaliningrad contre le Nigeria. Histoire de commencer par une victoire comme lors de l'Euro (1-0 contre la Turquie) et de ne pas bousculer l'équilibre encore fragile du milieu.

- © 2018 AFP

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