Témoignage

Pour Gelson, la Suisse a des raisons d'y croire

  • Publié le 16 juin 2018 à 13:34
  • Actualisé le 16 juin 2018 à 14:28

"Le Brésil force le respect, mais il ne suscite pas la peur": Gelson Fernandes, né au Cap-Vert lusophone, arrivé dans le Valais à l'âge de 5 ans, ne voit pas son équipe de Suisse en victime expiatoire de la Seleçao au Mondial.

"Combattre"

Il est donc hors de question de "donner 3 points au Brésil sans combattre pour se concentrer sur la Serbie", le prochain match, prévient Gelson da Conceiçã Tavares Fernandes depuis le camp de base de la "Nati" à Togliatti, à deux heures de route de Samara.

Bien sûr, les Brésiliens sont "très rapides" et "mettent une très grande intensité dans leurs phases de transition", mais lui et ses coéquipiers sont "habitués à jouer contre des joueurs de classe mondiale". Pour ne pas se faire une montagne de la "Seleçao", le sélectionneur Vladimir Petkovic a d'ailleurs souhaité "avec raison, juge le milieu de l'Eintracht Francfort, jouer un match face à une équipe de la trempe de l'Espagne. Pour que l'on souffre, pour que l'on puisse s'adapter dans de longues séquences de jeu sans ballon". Et la Suisse a obtenu un bon nul (1-1) le 3 juin.

"Le tournoi continue après le premier match..."

Cette "Roja", Gelson l'a d'ailleurs battue (1-0), en marquant l'un de ses deux buts en 67 sélections, au début du Mondial-2010. Mais cet exploit n'empêchera ni l'Espagne de terminer championne du monde, ni la Suisse, dont ce fut le seul but de la compétition, d'être éliminée dès le premier tour..."Il y a une grande leçon à retenir de cette Coupe du monde 2010: le tournoi continue après le premier match...", résume l'ex-Rennais (2014-2017).

Justement, les Serbes donc attendent les Suisses, le 22 juin à Kaliningrad, puis les "Ticos" du Costa Rica le 27 à Nijni Novgorod. La Nati s'est rassurée en battant le Japon (2-0) au dernier match, après son joli nul contre l'Espagne. Et elle avait donné des gages offensifs en corrigeant en mars le Panama (6-0), qui découvre la Coupe du monde.

Il souligne qu'il s'agit d'une équipe expérimentée, plus que la Serbie par exemple, qui reste sur deux 8e de finales, à l'Euro-2016, éliminée par la Pologne aux tirs au but (1-1, 5-4 t.a.b.) et à la dernière Coupe du monde, où elle ne s'est inclinée qu'à la fin de la prolongation contre l'Argentine (1-0).

"Les atouts de premier ordre" de la Suisse

A 31 ans, Gelson connaît sa Nati sur le bout des doigts, il la fréquente depuis 2007 et a disputé avec elle toutes les grandes compétitions depuis, sauf l'Euro-2012, où elle n'était pas qualifiée. La Suisse aligne "des atouts de premier ordre", estime-t-il, évoquant "la génération 1992 qui a bien grandi" et fait les beaux jours de grands clubs européens, avec Granit Xhaka (Arsenal), Ricardo Rodriguez (AC Milan), Haris Seferovic (Benfica) ou Josip Drmic (M'gladbach).

Il cite encore le grand espoir Breel "Embolo (Schalke 04), Shaqiri (Stoke), ou Steven Zuber (Hoffenheim)", ces trois-là "peuvent jouer sur les côtés. On n'a plus besoin de faire appel à moi comme en 2010 pour ce rôle", lâche-t-il dans un sourire. Car Gelson est en Russie plus comme un chef de vestiaire que comme un titulaire, mais on ne sait jamais.

"On peut se retrouver en 8e de finale sans avoir joué une seule minute dans la phase de poules (il était entré à la 66e contre l'Argentine, ndlr). Et là, il faut être à la hauteur pour ses partenaires, pour son équipe, pour son pays", se souvient-il.

Il résume ainsi son rôle: "Je soutiens l'équipe de toutes mes forces, je suis à l'écoute des joueurs et, surtout, je dois être capable de répondre présent si je suis appelé. Je me suis préparé comme un fou". Et il y croit comme un fou.

 - © 2018 AFP

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