Chez les Tunisiens

Naïm Sliti à l'AFP : "L'aboutissement de tout un travail"

  • Publié le 17 juin 2018 à 14:25
  • Actualisé le 17 juin 2018 à 16:26

Placardisé en 5e division française en 2014, il va découvrir quatre ans après "la plus belle des compétitions" au monde. "C'est l'aboutissement de tout un travail", confie à l'AFP Naïm Sliti, l'un des fers de lance de la Tunisie qui défie l'Angleterre, dimanche à Volgograd.

Jouer un Mondial et représenter "son pays", la Tunisie, devant des centaines de millions de téléspectateurs du monde entier ? "Il y a quatre ans, tu m'aurais dis ça je ne t'aurais pas cru !", lâche tout sourire le natif de Marseille (25 ans), dans un entretien à l'AFP réalisé avant le début de la compétition.

Rien qu'au vu de sa situation de l'été dernier, quand il s'est retrouvé dans le "loft" de Marcelo Bielsa à Lille, pas grande monde non plus n'aurait parié sur sa présence en Russie... Avant qu'il ne mette tous ses détracteurs d'accord en réalisant "la meilleure saison de sa carrière" sous le maillot de Dijon (7 buts, 6 passes décisives) en Ligue 1.

"Comme on dit, 'quand tu souffres, c'est pour savourer la réussite'. J'ai eu des petits moments où cela a été très difficile, en National, au Red Star (2015-2017). Mais, encore là-bas, ça s'est bien passé, parce qu'au Paris FC (2013-2014), je jouais en CFA 2", se rémémore-t-il. "Le coach ne me faisait pas jouer du tout. Ce n'était pas facile, je me suis même dit que peut-être je n'allais pas faire long-feu dans le foot", ajoute le milieu offensif.

'Croire en ses capacités'

"Dos au mur" de son propre aveu, il s'accroche toutefois à son rêve de jouer un jour dans l'élite grâce à l'aide de "sa famille et de son agent", jusqu'à se révéler aux yeux des observateurs au terme d'une saison 2015-2016 aboutie avec le Red Star en deuxième division. "Et à partir de là tout est parti" : après une première sélection en juin 2016, il participe au bon parcours des "Aigles de Carthage" lors de la CAN-2017 et surtout à la campagne victorieuse lors des éliminatoires pour le Mondial-2018.

"Jouer la Coupe du monde, on peut dire que c'est l'aboutissement de tout un travail, le rêve de tout le monde. C'est la plus belle des compétitions", savoure-t-il. "Avec la volonté de Dieu, tout est possible ! Comme quoi il faut travailler, vraiment ne rien lâcher, croire en ses capacités".

Tombé dans un groupe relevé avec l'Angleterre, d'abord, puis la Belgique, et enfin le Panama, la Tunisie peut-elle réaliser l'exploit de se qualifier au second tour, malgré la présence de deux gros morceaux ? "Bien sûr, on veut tous, on aimerait tous passer. Cela va être très difficile mais pourquoi pas. Il faut se mettre à la hauteur de l?événement. Je pense qu'on peut le faire", répond-il avec, en tête, le parcours de l'Algérie en 2014.

Tremplin

Mais pour espérer atteindre les huitièmes de finale, il faudra faire oublier le forfait de Youssef Msakni, l'atout offensif N.1 des "Aigles de Carthage", "l'un des meilleurs joueurs de ces 30-40 dernières années en Tunisie" selon le sélectionneur Nabil Maâloul.

"(Son absence) est un coup très dur. +Youss'+, c'est quelqu'un de très important dans le groupe, c'est le leader ! Que soit techniquement sur le terrain et même en dehors. Le groupe, le pays, comptaient beaucoup sur lui", rappelle Sliti, qui sera avec Wahbi Khazri, l'un des leaders offensifs de son équipe.

Désormais sous contrat avec Dijon, après l'activation de l'option d'achat de son prêt en provenance de Lille, va-t-il profiter de l'effet tremplin d'un Mondial pour passer un palier supérieur dès cet été ? "Pourquoi pas? Après, moi, je joue la Coupe du monde surtout pour mon pays et non pas pour me montrer, même si on sait que c'est une vitrine. Je n'ai pas envie de me dire +Il y a tout le monde qui me regarde pour avoir un bon contrat+", affirme-t-il.

Avant de nuancer: "s'il y a un club plus huppé ou une offre qui pour moi ne se refuse pas, je me laisserais les portes ouvertes, comme le président laissera les portes ouvertes. Mais à condition que tout le monde soit gagnant", ajoute Sliti, qui "ne cache pas" son attirance pour "les pays du Golfe" notamment pour "la vie de famille". Mais avant de penser à un hypothétique transfert, il y a un Mondial à jouer !

- © 2018 AFP

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