Equipe de France

Matuidi fait valoir ses galons

  • Publié le 18 juin 2018 à 15:03
  • Actualisé le 18 juin 2018 à 15:39

A la guerre comme à la guerre: remplaçant contre l'Australie (2-1), Blaise Matuidi, envoyé en conférence de presse lundi, a néanmoins assumé un rôle remarqué de leader au sein des Bleus, et pourrait bien retrouver sa place de titulaire jeudi contre le Pérou lors du 2e match du Mondial-2018.

A 31 ans et 68 sélections (9 buts), Matuidi assure que les "jeunes sont à l'écoute, ils essaient de donner le maximum. On est 23, c'est vrai qu'on stigmatise +jeunes, moins jeunes+, mais on est dans le même bateau, on gagne ensemble et on perd ensemble, et on a gagné ensemble".

Pourtant, c'est lui qui, se présentant le premier devant les journalistes à l'issue de cette victoire laborieuse, avait donné le ton: "Ça reste des jeunes joueurs, c'est leur première (en Coupe du monde), je pense que c'est logique. Ils ont du talent, le talent c'est très important mais ça ne suffit pas. Ils en ont conscience, on va travailler dans ce sens-là, faire preuve de davantage d'envie et d'agressivité".
Le combat annoncé contre les Sud-Américains, dont la Colombie avait peut-être fourni un avant-goût (défaite des Bleus 3-2 au Stade de France en mars) pourrait bien requérir ces notions, qui, justement "font partie" de ses propres "qualités", a-t-il avancé lundi.


- "Relais" -


Et puis, "avant le match et à la mi-temps, il a eu des mots forts, il sait nous motiver", a relevé lundi le jeune latéral Benjamin Pavard, qui l'a devancé devant la presse.
"Tout le monde a sa part de responsabilité, et j'ai la mienne aussi, a reconnu Matuidi. Je me dois bien sûr parfois de dire des choses, positives la plupart du temps. Si c'est négatif je le dis aussi, comme notre capitaine (Hugo Lloris, ndlr). On essaie d'être des relais pour le coach, des relais pour le groupe, on a notre responsabilité, et il faut l'assumer, c'est ce que l'on fait".
Blaise Matuidi, "c'est un mec important. Quand il parle, on est attentifs. C'est presque le bras droit du coach. Sur le terrain ou dans le vestiaire, il sait ce qu'il faut dire et il sait qu'il est respecté", avait estimé Antoine Griezmann, samedi dans le journal Le Parisien. Ou bras gauche: Matuidi est placé systématiquement à la gauche de Didier Deschamps sur la photo officielle de l'équipe de France depuis plusieurs années.


Alors, se retrouver remplaçant pour démarrer la Coupe du monde... Il l'accepte, lucide sur la bonne passe de Corentin Tolisso jusqu'au Mondial et ses propres difficultés, criantes contre les Etats-Unis le 9 juin (1-1): le sélectionneur a fait ses choix "sur un match, sur la forme du moment, c'est peut-être le cas... moi je l'ai accepté".


- Tombé de haut -


Mais à contre-coeur, forcément, "mais qui n'est pas déçu de ne pas débuter un match? Si c'est le cas, c'est qu'on n'est pas compétiteur", a-t-il aussi souligné.
Un scenario d'autant plus dur à digérer qu'il avait auparavant été titularisé à tous les matches importants de phase finale de l'ère Deschamps, au Mondial-2014 comme à l'Euro-2016 (sauf contre la Suisse en poule, un match sans enjeu où il était néanmoins entré en fin de partie). Il est donc tout de même tombé de haut quand il s'est vu doubler par Tolisso, 23 ans et dixième sélection jeudi.
Matuidi a ravalé sa rancoeur en faisant une bonne entrée en jeu, à la 78e minute, saluée, notamment par "DD" lui-même délivrant un satisfecit aux entrants, avec Nabil Fekir et Olivier Giroud.


Et Paul Pogba l'a cité en exemple, dimanche sur TF1: "Il est entré en montrant qu'il était professionnel, que c'est un leader. Il a réagi comme le coach le voulait. Il a apporté quelque chose, couru, fait des appels vers l'avant. On a besoin de voir ça. Pour un milieu titulaire qui commence sur le banc peut-être pour sa dernière Coupe du monde et entre dans le match, c'est vraiment un exemple. Tout le monde doit faire comme ça".

 © 2018 AFP

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