Après leur premier match

Pour les Bleus, gagner n'est pas jouer

  • Publié le 18 juin 2018 à 02:57
  • Actualisé le 18 juin 2018 à 05:33

Seule la victoire est belle. Oui, mais pas avec ces Bleus si prometteurs: les attentes sont énormes autour d'une équipe de France qui doit retrouver son jeu face au Pérou jeudi, après son laborieux succès inaugural contre l'Australie (2-1) au Mondial-2018.

A Ekaterinbourg, l'adversité ne sera pas la même, et la défaite péruvienne face au Danemark (1-0 samedi) devrait inciter les Sud-Américains à se projeter vers l'avant et davantage se découvrir que les Australiens. N'empêche: les Bleus ont une revanche à prendre sur eux-mêmes.

L'équipe a pourtant affiché un visage uni après le penalty d'Antoine Griezmann, lorsque les joueurs se sont tous regroupés. "C'est venu instinctivement. C'était pour prendre conscience qu'on a fait quelque chose de bien en ouvrant le score et faire attention de tenir le résultat et ne pas se faire avoir par cette équipe d'Australie", a raconté N'Golo Kanté dimanche en conférence de presse.

Mais les Socceroos égalisaient quasiment dans la foulée, également sur penalty, et les Bleus ne l'emportaient que sur un but dont Paul Pogba a été dépossédé dimanche par la Fifa, officialisant un "contre son camp" de l'Australien Aziz Behich. Un but avec "90% de chance", comme l'a reconnu Paul Pogba sur TF1... Et c'est un sentiment de "soulagement" qui dominait au sein de l'équipe de France, après avoir battu in extremis l'adversaire supposé le plus faible de cette poule C...

Pogba-Tolisso dans le collimateur

"Le plus dur a été fait. C'était le premier match, on l'a gagné, c'est le plus important. Maintenant, tout le monde va être soulagé et au deuxième match j'espère que tout le monde sera comme en club et en sélection, pour qu'on fasse notre jeu", a exposé Lucas Hernandez dimanche en conférence de presse.

Il y a l'argument de la jeunesse, d'une entrée en lice forcément crispante, selon N'Golo Kanté, qui a précédé l'arrière gauche devant les médias: "C'est vrai que cette équipe est jeune, et c'était un match particulier, le premier de la compétition, le premier d'une grande compétition pour pas mal de joueurs. Au fur et à mesure, on va en prendre la mesure et monter en puissance. On a gagné, c'est l'essentiel".

Les axes de progression ? "Il nous a manqué pas mal de vitesse, dans la transmission, pour aller vers l'avant, dans les prises de balles", mais aussi du "liant", de la "coordination", a pointé Didier Deschamps. Suivez mon regard... Toutes les analyses convergent plus ou moins explicitement sur le rôle des relayeurs, Pogba et Corentin Tolisso, qui n'ont pas réussi à cimenter l'équipe. "On a manqué d'intentions, c'était insuffisant dans la relation milieu-attaque", a ainsi confié à l'AFP l'entraîneur Jacky Bonnevay.

"Individuellement, j'aurais aimé que Paul Pogba prenne davantage le jeu à son compte comme il a pu le faire avant", a embrayé l'ancienne internationale Marinette Pichon, toujours auprès de l'AFP.

"Un trou au milieu"

Kanté a refusé de désigner un secteur de jeu, mais a donné une piste, en creux: "On n'a pas trouvé les passes intérieures, c'est ces passes-là qui nous permettent de faire la différence".

Avant que Hernandez, une des rares grandes satisfactions côté Bleu, ne mette les pieds dans le plat: "Il y avait un trou au milieu, il faut améliorer la communication. Les anciens comme +Raph+ (Varane), (Antoine) Griezmann et Paul (Pogba) vont nous apprendre à avoir plus de communication pour que l'équipe ne soit pas coupée en deux".

"Il faut jouer en équipe. S'il faut les chercher en haut, à nous d'y aller tous en groupe, et pas que les milieux restent derrière et les défenseurs à 30 mètres des attaquants. Quand on n'a pas le ballon, il faut savoir quoi faire: soit rester haut et presser l'adversaire dans les deux trois secondes après la perte de balle, soit se regrouper et les attendre", a estimé l'arrière gauche.

Hernandez est un bloc de franchise. Et c'est justement jouer en bloc qu'il faut.

 - © 2018 AFP

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