Sélection Islandaise;

Sea and Sun pour les Nordiques en villégiature sur la Mer Noire

  • Publié le 18 juin 2018 à 15:42
  • Actualisé le 18 juin 2018 à 15:55

"En mai, on retirait encore chez nous la neige des voitures. " Comme l'entraîneur-adjoint islandais Helgi Kolvidsson, les descendants des Vikings n'ont pas traversé la Mer Noire pour se livrer au pillage lors du Mondial-2018, mais pour profiter des rives ensoleillées de la "Riviera russe".

La Russie, sa capitale embouteillée, son froid hivernal glacial... mais également ses eaux bleues qui bordent un rideau d'hôtels de luxe au pied des montagnes du Caucase, à 1.500 kilomètres au sud de Moscou, ont séduit le Danemark, la Suède et l'Islande qui y ont établi leur camp de base. "On avait vraiment hâte d'arriver ici. Après notre match dans la frissonnante Moscou, on était content de revenir sur le bord de la mer, de se retrouver +à la maison+", rigole encore l'entraîneur qui va de son hôtel au centre d'entraînement à vélo.
Sa maison? C'est un hôtel retiré, à cinq minutes du complexe de Kabardinka, le long d'une colline boisée et après une rangée de "sanatoriums", ces spa et centres de soins hérités de l'ère soviétique.


En ville, des touristes russes cramés par le soleil déambulent en claquettes sur la plage de galets, tandis que d'autres font patiemment la queue pour se régaler de "shaslik" et "cheburiki", spécialités culinaires du Caucase.
Les nations Nordiques ne s'y sont pas trompées, en choisissant de s'établir dans la région, misant sur le calme et la discrétion, en dépit de la curiosité qu'ils suscitent sur place.


- 'Reclus à l'hôtel' -


Seule une photo sur le compte Instagram d'Aron Gunnarsson, le capitaine barbu de l'Islande, témoigne ainsi du passage en ville d'un des visiteurs du moment. Il apparait bien belliqueux... mais uniquement car il s?exerce au tir dans une fête foraine locale.
"On vit reclus à l'hôtel, on est loin de la réalité", reconnait ainsi le Suédois Gustav Svensson, depuis son camp retranché de Gelendzhik, à quelques kilomètres le long de la côte.
L'arrivée des trois sélections a bien provoqué l'intérêt de la population locale, mais comme il faut se procurer un ticket pour assister aux entraînements, certains grimpent sur des boîtes à l'extérieur des terrains, ou se réfugient sur les balcons des immeubles alentour, pour jeter un oeil.


A Gelendzhik, le public a trouvé place sur la colline surplombant le petit stade pour voir les Suédois en action.
"C'est surtout bien pour les enfants d'avoir la Coupe du monde comme ça à portée de main, cela suscitera peut-être des vocations", explique Sergey, un semi-pro du club de la ville rencontré pendant l'entraînement de l'Islande.

Pour la colonisation, on repassera. Une décoration florale aux couleurs du Danemark orne le terrain d'entraînement des "Danish Dynamites", tandis qu'à Kabardinka, un drapeau islandais à l'extérieur d'un karaoké semble bien isolé.


- Les supporteurs n'ont pas suivi -


"Habituellement, seuls des Russes viennent dans ces complexes hôteliers, explique Sergey, un serveur. Je pense que les gens ici ne savent pas trop comment se comporter avec les étrangers".
Des habitants assurent même que les grandes banderoles tendues initialement au centre d'entrainement de l'Islande, car les autorités s'attendaient à une invasion de supporteurs, ont finalement servi à cacher temporairement les vitrines de quelques boutiques criardes.
"Ils ont dû penser que cela pourrait gêner la vision des visiteurs", tente d'expliquer le réceptionniste d'un hôtel qui ne tient pas à être identifié.


Pourtant, échaudées par les distances considérables les séparant des stades où jouent leurs sélections, les hordes de touristes ne se sont pas aventurées jusque-là. Le stade le plus proche où joueront les Islandais est ainsi à Rostov, à 500 km de là.
"On n'a vu personne", reconnaît Alina, une volontaire locale de 18 ans.


Une situation qui frustre d'autant plus la population qu'elle constate une hausse des prix significative en raison de l'afflux supposé de touristes.
"Je peux à peine me payer une glace", grince encore la jeune fille. "Mais j'ai passé ma vie dans cet endroit étriqué et on n'a jamais eu quelque chose avant comme une Coupe du monde donc c'est bien d'en avoir un peu le parfum."

 © 2018 AFP

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