Sélection Serbe

Le Sergent Milinkovic-Savic aux commandes de la Serbie

  • Publié le 21 juin 2018 à 13:05
  • Actualisé le 21 juin 2018 à 13:54

Le président de la Lazio Rome attend pour lui des offres à trois chiffres dès cet été: à 23 ans, Sergej Milinkovic-Savic est déjà le patron en équipe de Serbie et peut s'affirmer lors du Mondial-2018 comme une des futures très grandes stars de demain.

Claudio Lotito est réputé dur en affaires. Ceux qui auraient l'envie de s'offrir pour la saison prochaine son grand milieu de terrain (1,92m) sont donc prévenus. "Est-ce que Milinkovic vaut 120 millions d'euros? Oui, pour chaque jambe", a récemment déclaré le dirigeant romain, pas spécialement sur le ton de la plaisanterie.

Qu'est-ce qui justifie un tel tarif, qui pourrait placer Milinkovic-Savic aux côtés de Neymar, Mbappé ou Philippe Coutinho parmi les plus gros transferts de l'histoire? Un profil rarissime, de milieu de terrain complet, technique comme un petit Espagnol mais avec un physique de colosse. Un géant aux pieds bien élevés, selon la formule italienne.


Lors de l'entrée en lice de la Serbie dans ce Mondial, dimanche face au Costa Rica (1-0), Milinkovic, placé en position de N.10, a donné un premier aperçu de sa très large palette et la suite est attendue jeudi à Kaliningrad face à la Suisse. A Samara, on l'a vu réussir des contrôles en extension en pleine surface, un retourné qui a failli faire mouche et multiplier les courses et les prises d'initiatives au point de finir par épuiser le milieu de terrain adverse.


- "Rebondir sur Milinkovic" -


Découvert à Novi Sad par Gunter Jacob, l'éphémère directeur sportif de l'Olympique de Marseille qui était venu superviser son frère Vanja, aujourd'hui gardien remplaçant du Torino, le "Sergent" avait des gènes de prédestiné et de costaud. Son père était footballeur professionnel et sa mère basketteuse. Sergej est d'ailleurs né en Espagne, à Lerida, où évoluait alors son père. Entre Genk, où l'avait placé Gunter Jacob, et la Lazio, où il est arrivé en 2015 contre une petite dizaine de millions d'euros, Milinkovic a développé ses qualités techniques, de protection de balle, de positionnement et de vision du jeu, en même temps que son corps continuait de grandir.


A 23 ans, il arrive désormais à exprimer tout son potentiel et reste sur une saison énorme à la Lazio, avec 12 buts inscrits en championnat et un dernier mois de compétition où il a laissé une monstrueuse impression de puissance et de domination physique.
La Gazzetta dello Sport racontait ainsi avant le Mondial cette anecdote d'un entraîneur de Serie A effaré d'avoir vu ses joueurs "rebondir sur Milinkovic".


Une visite à l'entraînement de la Lazio permet aussi de constater que celui qui est discret hors du terrain l'est beaucoup moins sur la pelouse. A son invraisemblable facilité technique, Milinkovic ajoute un caractère de gagneur, furibard à chaque but encaissé lors des petits jeux sur surface réduite.


- "Un des meilleurs joueurs du monde ?" -


"Est-ce qu'il peut devenir un des meilleurs joueurs du monde? Absolument, oui", juge du coup le directeur sportif de la Lazio Igli Tare, interrogé lors d'une rencontre avec la presse étrangère à Rome. Dans ces conditions, et à de tels tarifs, les candidats au recrutement ne sont pas nombreux et ils sont connus: Real Madrid, Manchester United, la Juventus peut-être et le Paris SG à supposer que le fair-play financier l'y autorise.

Pourtant, Milinkovic a bien failli manquer le Mondial en Russie. Champion d'Europe U19 en 2013 et champion du monde U20 en 2015 avec la Serbie, il n'entrait pas dans les plans du précédent sélectionneur Slavo Muslin, qui le jugeait encore un peu tendre. L'affaire a été réglée sans fracas par la fédération. Malgré la qualification, Muslin a été remercié et remplacé par Mladen Krstajic. Le Sergent Milinkovic est revenu et il a pris les commandes de la sélection.

 - © 2018 AFP

guest
0 Commentaires