Contre la tornade brésilienne

Trous d'airs à éviter pour les Belges

  • Publié le 3 juillet 2018 à 17:28
  • Actualisé le 3 juillet 2018 à 17:34

La bande à Neymar a dû se délecter des espaces offerts par la Belgique contre le Japon (3-2): le futur adversaire du Brésil en quarts de finale du Mondial-2018, vendredi à Kazan, a montré d'inquiétantes lacunes défensives qu'il faudra impérativement gommer.

Si la "génération dorée" belge inquiète derrière, ses talents individuels devant, à l'image du quatuor Hazard-De Bruyne-Mertens-Lukaku, et surtout la qualité de son banc, offrent toutefois des solutions au sélectionneur Roberto Martinez pour créer l'exploit face au quintuple champion du monde.

Espaces dans le dos, l'"enfer" du "football total"

"Il va falloir gommer des petites choses", a admis le capitaine Eden Hazard, après le match renversant contre le Japon. "Ce sont des frayeurs un peu inutiles, on en connaîtra d'autres des moments compliqués", si la Belgique réédite le même match, a renchéri le latéral droit Thomas Meunier.

Certes, avec ses 12 buts en quatre matches, la Belgique a une nouvelle fois démontré un potentiel offensif époustouflant. Mais les espaces béants laissés sur les côtés par son ambitieux dispositif en 3-4-3, notamment à cause de Meunier et Yannick Carrasco, davantage ailiers attirés par le but adverse que latéraux soucieux du repli défensif, a failli lui coûter une élimination prématurée.

Si le deuxième but japonais ne doit qu'à l'inspiration géniale d'Inui, l'ouverture du score de Haraguchi (48e) a sanctionné le déséquilibre belge. Après un ballon récupéré, les Nippons ont profité d'une hésitation de Jan Vertonghen, l'un des trois défenseurs centraux condamnés à remporter chacun de ses un contre un, pour aller tranquillement battre Thibaut Courtois.

Ce "football total" version belge peut-il tourner à l'"enfer" pour les "Diables Rouges"? "Je ne comprends pas qu'à une époque où il y a sur les bancs de véritables armées mexicaines d'adjoints et même d'adjoints des adjoints, l'on puisse partir comme ça au casse-pipe. Cela tient tout simplement du suicide ou de la faute professionnelle", a fustigé l'ancien joueur Jean-Michel Larqué, consultant pour le quotidien Le Soir.

"Meunier et Carrasco ont mené leur équipe au bord du précipice par leur absence totale de réaction. Ils constituent, tous les deux, les gros problèmes passés et à venir pour la Belgique. Si Roberto Martinez ne change pas rapidement son fusil d'épaule, les Brésiliens vont se régaler", a-t-il encore prévenu.

Solutions sur le banc et "coaching gagnant"

Heureusement que la Belgique a un formidable atout pour se sortir d'un éventuel faux pas: des remplaçants, prêts à se montrer décisifs en cas de besoin. "Nous avons été submergés par la force et la profondeur de banc des Belges", a déploré l'inconsolable sélectionneur japonais Akira Nishino, tout proche de mener son pays au premier quart de finale de son histoire.

Marouane Fellaini, Nacer Chadli, mais aussi Adnan Januzaj et Michy Batshuayi ! Sur les cinq derniers buts belges, quatre ont été inscrits par un remplaçant, dont trois via un "coaching gagnant". Exemple contre le Japon. Quelques minutes avant la réduction du score de Vertonghen (69e), Roberto Martinez décide de faire entrer simultanément Fellaini et Chadli (65e): le premier a égalisé de la tête moins de dix minutes plus tard (74e), tandis que le second a offert la victoire en fin du match (90+4).

"J'étais en train de m'échauffer et je voyais qu'il y avait la possibilité. Les Japonais étaient fatigués, j'étais prêt, Marouane aussi... C'était important d'éviter la prolongation", a savouré Chadli après la rencontre. "L'entraîneur a fait les changements parce qu'il voulait plus de puissance dans les duels et on a réussi à amener ça. Encore une fois, on a un groupe de 23 joueurs et on a besoin de tout le monde", a-t-il ajouté.

Les remplaçants belges ont tellement faim de match que même lors de la rencontre à ne pas gagner "à tout prix" contre l'Angleterre (1-0) en poule, qui aurait pu leur éviter de croiser le Brésil dans la partie de tableau la plus relevée du Mondial, ils ont été incapables de se contenter du nul.

"Je félicite vraiment le coach pour les changements qu'il a faits. Nacer et Marouane ont apporté de l'impact, de l'envie, de la détermination, de la personnalité. C'était vraiment communicatif", a salué Meunier.

A lui comme aux autres titulaires d'être à la hauteur, cette fois, contre le Brésil.

- © 2018 AFP

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