Mondial-2018

Peñarol, le club de coeur de Griezmann "l'Uruguayen"

  • Publié le 4 juillet 2018 à 22:55
  • Actualisé le 5 juillet 2018 à 06:29

En plus de boire du maté, raffoler du dulce de leche et de la viande grillée, Antoine Griezmann, le plus "Uruguayen" des Bleus, a aussi un faible pour le club de Peñarol, véritable institution dans ce petit pays d'Amérique du sud.

Peñarol c'est avant tout un quartier de Montevideo, la paisible capitale de l'Uruguay, qui affrontera vendredi la France en quart de finale du Mondial-2018. Deux fois par an, une pluie de feux d'artifices déchire le ciel azur. C'est le clasico qui oppose les "Carboneros" (Charbonniers) à Nacional, l'autre monument du football local.

Dans les bureaux, dans la rue, dans les familles, la rivalité est omniprésente: on "est" de Peñarol ou de Nacional. Les deux formations s'écharpent sur à peu près tout: Qui a été fondé en premier? Qui a le plus de titres? Qui a le plus de joueurs en équipe nationale? Qui déploie le drapeau le plus grand dans ses tribunes?

"Ce qu'il y a d'impressionnant (en Uruguay), c'est que dès le plus jeune âge, les Uruguayens parlent football. Du jeune à la veille dame de 65 ans, ils peuvent te réciter la composition des équipes ou te donner le résultat du dernier clasico. C'est quelque chose d'assez unique au monde", raconte à l'AFP Jérôme Lecigne, 31 ans, spécialiste du football uruguayen pour le site Lucarne Opposée.

Antoine Griezmann est rapidement séduit par les images de ces joueurs qui donnent tout sur le terrain, lorsque son entraîneur uruguayen Martin Lasarte et un équipier uruguayen Carlos Bueno, à la Real Sociedad, lui transmettent la fièvre Celeste, puis jaune et noire, les couleurs de Peñarol.
"C'est avec lui (Carlos Bueno) que j'ai commencé à regarder des matches de Peñarol", confiait-il récemment en interview. "Ce sont des nationalités que j'adore, des gens que j'adore: j'ai un peu leur style, je ne lâche rien, je donne tout."

- Tribunes surchauffées -

En 2016, année où il a reçu la carte numéro 100.000 de socio du club, une vidéo sur internet montre l'attaquant en train d'entonner un chant de Peñarol. Il saute et agite les bras, comme s'il était dans les tribunes surchauffées du stade.

L'équipe des Carboneros, qui a remporté cinq fois la Copa Libertadores, équivalent sud-américain de la Ligue des champions, a été désignée "meilleure formation du XXe siècle en Amérique du Sud" par la IFFHS (Fédération internationale de l'histoire du football et des statistiques). Il y a deux ans, Peñarol a inauguré un stade flambant neuf à la sortie de Montevideo, dont le nom en dit long: "Champion du siècle". A l'entrée, trône une vieille locomotive, hommage aux origines du club, lancé en 1891 par des immigrés travaillant dans le chemin de fer.

"Grizou" joue à l'Atlético Madrid avec José Maria Giménez et Diego Godin, la défense centrale de la Celeste. "Diego (Godin) c'est un grand ami, je suis tous les jours avec lui au vestiaire ou en dehors des terrains, il est le parrain de ma petite fille, ce sera beaucoup d'émotions pour moi", ajoutait en conférence de presse ce natif de Mâcon, en Bourgogne. Une déclaration d'amour à l'Uruguay qui n'a pas plu au taulier de la Celeste, Luis Suarez.

"Antoine, même si on dit qu'il est à moitié Uruguayen, est Français", a taclé le "Pistolero" du Barça. "Il ne connait pas le sentiment d'être Uruguayen, il ne connaît pas le dévouement et les efforts que les Uruguayens font depuis leur plus jeune âge pour pouvoir réussir dans le football, malgré le peu de gens que nous sommes."

"Il a ses habitudes, sa façon de parler, tout ça est Uruguayen, mais ce qu'on éprouve, on l'éprouve différemment", a encore lancé Suarez.
Mais pour le président des aurinegros, Jorge Barrera, les portes du club "sont ouvertes quand il voudra y jouer et je suis sûr qu'à un moment, il portera le maillot de Peñarol, même si c'est pour un match amical", a-t-il déclaré à l'AFP.

AFP

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