Croatie

"Modric ne joue pas au foot, il le prêche"

  • Publié le 6 juillet 2018 à 18:25
  • Actualisé le 6 juillet 2018 à 19:40

"Ambassadeur de la Croatie", "Petit Prince" ou même "Dieu", Luka "Modric ne joue pas au football, il le prêche", chante l'ancien international Mario Stanic, envoûté comme tout son pays avant le quart de finale du Mondial contre la Russie, samedi à Sotchi.

"Il ne faut pas commenter son jeu mais juste le regarder et en profiter", a écrit Stanic dans une tribune au Sportske Novosti titrée "Gospel pour Luka".
"Ceux qui comprennent n'ont pas besoin de commentaires. Pour ceux qui ne comprennent pas, on ne peut rien faire", ajoutait l'ancien attaquant des "Vatrenis" (les Valeureux) de 1995 à 2003.

Pour Stanic, Modric "a quelque chose qui disparaît progressivement et qu'on voit de plus en plus rarement sur les terrains, l'humilité footballistique, quand le meilleur joueur ne pense pas qu'à lui quand il est sur le terrain. C'est la pierre angulaire sur laquelle Modric a bâti son sanctuaire pour devenir un Dieu du football".

"Amoureux de Modric"

"Moi je suis +amoureux+ de Modric, il joue avec une simplicité fantastique", explique Alen Boksic à l'AFP. "Au-delà de ses quatre Ligue des champions gagnées, cela fait six, sept ans qu'il joue au plus haut niveau, c'est le moteur du Real Madrid", poursuit l'attaquant de l'Olympique de Marseille champion d'Europe en 1993.

"Modric est un joueur fabuleux, le meilleur joueur croate de tous les temps", conclut Boksic. A peine moins enflammé, Miroslav "Ciro" Blazevic appelle Modric "le meilleur ambassadeur de la Croatie dans le monde depuis que le football relie les peuples, surtout pendant la Coupe du monde".

L'entraîneur qui avait conduit les maillots à damiers en demi-finale en France, une performance que rêve de rééditer la génération Modric, défend même l'idole sur la seule tache de son blason, l'affaire Mamic. Le capitaine de l'équipe nationale est soupçonné d'avoir livré un faux témoignage lors du procès du dirigeant sportif et homme d'affaires Zdravko Mamic, accusé de malversations sur des transferts dont celui de Modric du Dinamo Zagreb au club londonien de Tottenham en 2008.

"Si nous continuons à le détruire de cette façon, nous nous détruirons nous-mêmes, et alors nous ne méritons pas un tel joueur", estime Blazevic dans la presse croate.

"Génie pur"

Slaven Bilic, qui jouait dans l'équipe de 1998, a comparé Modric à Maradona, pour sa passe vers Ante Rebic contre le Danemark, en 8e de finale, qui aurait été décisive si... Modric n'avait pas raté le penalty. Mais il s'est racheté aux tirs au but (1-1, 3-2 t.a.b.). Cette action a rappelé à Bilic la passe de Diego Maradona pour Jorge Burruchaga qui avait décidé de la finale 1986, remportée par l'Argentine devant l'Allemagne (3-2). "Génie pur des deux joueurs", concluait Bilic.

"Modric est le meilleur milieu de terrain du monde, le plus complet", résumait Bilic dans le Sun. En Russie, le sélectionneur Zlatko Dalic l'a replacé en N.10, plus avancé qu'au Real, pour ne pas qu'ils se gênent avec Ivan Rakitic, l'autre star de l'équipe. Modric fait le jeu et le Barcelonais charbonne un peu plus.

Enfin, dans sa ville de Zadar, on appelle "Petit Prince" l'homme sur qui repose les espoirs de la Croatie d'un premier titre mondial. Il y était arrivé à 6 ans, après avoir dû fuir le village de sa famille, Modrici, sur les pentes du Velebit, surplombant l'Adriatique. Sa maison avait été détruite durant la guerre d'indépendance de Croatie (1991-1995).

Longtemps après, Modric est prêt à répandre une nouvelle fois la bonne parole.

- © 2018 AFP

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