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Brésil: Neymar, "come-back" manqué et désillusion nationale

  • Publié le 7 juillet 2018 à 00:31
  • Actualisé le 7 juillet 2018 à 00:34

Pelé, Romario, Ronaldo ou Ronaldinho devront encore attendre pour avoir un successeur: Neymar, programmé pour devenir la prochaine étoile à mener le Brésil vers un nouveau sacre mondial, a échoué dans sa mission vendredi avec une élimination prématurée en quarts de finale du Mondial-2018.

Il voulait suivre les traces du "Roi" Pelé, gamin doué de Santos devenu triple champion du monde avec la Seleçao. Neymar (26 ans) reste pour l'instant un Zico, un joueur brillant balle au pied mais aux promesses de gloire inachevées. Après 2014, lorsqu'il avait dû abandonner ses coéquipiers sur blessure avant l'élimination en demi-finale, le N.10 auriverde a raté le coche en 2018 dans une édition qui semblait lui tendre les bras.

Pis, sa seule occasion de détrôner sur le fil Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, éliminés respectivement avec le Portugal et l'Argentine dès le stade des huitièmes, pour le gain du Ballon d'Or, s'est envolée. Mais contrairement aux deux joueurs majeurs de la décennie, "Ney" n'aura que 30 ans dans quatre ans, et une nouvelle occasion de soulever le trophée suprême.

En attendant, il pourra longtemps regretter sa prestation contre la Belgique (défaite 2-1), où il n'a pas été en mesure de résister au combat physique imposé par les coéquipiers de Thomas Meunier. Si sa passe en retrait pour Philippe Coutinho à la suite d'un bon débordement aurait dû conduire à l'égalisation (86e), Neymar a trop peu pesé pour sauver son équipe de la désillusion.

- Transfert record, saison noire -

Pourtant, son opération "come-back" avait tout du pari réussi. Absent des terrains pendant plus de trois mois depuis sa très médiatique blessure au pied, survenue fin février contre Marseille, la superstar du Paris SG a tout misé sur la Seleçao pour finir en beauté une saison très mitigée. Devenu le joueur le plus cher de l'histoire en août dernier - le club parisien a déboursé 222 millions d'euros pour l'arracher au FC Barcelone - Neymar a été incapable d'empêcher une élimination prématurée en Ligue des champions face au Real Madrid.

Revanchard comme jamais, il marque un sublime but dès son retour sur les terrains contre la Croatie (2-0), en match de préparation du Mondial début juin. "Ca fait trois mois que je me suis blessé. Revenir et faire ce que j'aime le plus, jouer au football, et en plus marquer un but, c'est une joie immense", avait-il déclaré après la rencontre.

Une fois la compétition lancée, "Ney" est monté doucement en puissance à l'image de son équipe. Après avoir été maladroit contre la Suisse (1-1), fondu en larmes après son but dans le temps additionnel contre le Costa Rica (2-0), et peu en réussite contre la Serbie (2-0), le N.10 auriverde a régalé contre le Mexique (2-0) par ses fulgurances balle au pied.

- L'or olympique, maigre consolation -

Mais après la désillusion belge, la planète foot retiendra plutôt de son aventure russe sa propension à se laisser facilement tomber... avec près de 14 minutes de jeu passé au sol selon un décompte de la Radio télévision suisse (RTS) ! "Pour moi ce n'est pas un acteur, il joue avec des rivaux très durs. Neymar dans l'avenir sera le meilleur joueur de foot au monde", l'a défendu l'attaquant belge Romelu Lukaku. Mais dans le foot, "l'avenir" se conjugue bien trop souvent au présent et le temps est déjà venu de faire un bilan, certes honorable, mais globalement décevant au niveau international.

S'il fait partie de l'épopée en Copa America 2013, il n'a pas su éviter l'élimination en quarts en 2011 et 2015. Au Mondial-2014 à domicile, Neymar répond aux attentes mais se blesse en quart de finale. Absent du fameux 7-1 infligé par l'Allemagne en demie, il est un des rares à sortir indemne du fiasco.

Il devient surtout celui qui offre au Brésil le dernier trophée qui lui manquait, l'or olympique. Après une finale perdue aux JO-2012 à Londres, le capitaine encadre parfaitement la jeune génération pour atteindre le triomphe à Rio en 2016. Il réussit même le tir au but vainqueur contre l'Allemagne en finale (1-1 a.p., 5-4 t.a.b.) avant de s'écrouler en larmes sur la pelouse avec le sentiment du devoir accompli.

Contre la Belgique, c'est surtout l'impression d'une mission ratée qui domine... Encore une fois.

- © 2018 AFP

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