Mondial-2018

Belgique: les diamants de la "génération dorée" enfin taillés pour le succès ?

  • Publié le 8 juillet 2018 à 20:47
  • Actualisé le 9 juillet 2018 à 06:02

Davantage réputée pour ses champions de la "petite reine", la Belgique est en train de montrer qu'elle possède aussi les plus grands talents du "sport roi". De Thibaut Courtois à Kevin De Bruyne, la "génération dorée" du foot belge arrive à maturité pour enfin conquérir le monde. Eddy Merckx, le plus grand coureur cycliste de tous les temps, a mis depuis les années 1970 le sport belge sur la carte du monde. Après l'exploit contre le Brésil (2-1) en quarts de finale du Mondial-2014, ce sont désormais 23 "Diables Rouges" qui rêvent de faire aussi bien.

Pour montrer que le Plat pays n'est pas qu'une terre de vélo mais aussi l'une des principales mines d'or du football mondial. Thibaut Courtois, Kevin De Bruyne, Eden Hazard, Dries Mertens, Romelu Lukaku, sans oublier leurs petits frères Michy Batshuayi, Youri Tielemans, et Adnan Januzaj... Les meilleurs clubs européens se les arrachent, les nations voisines les envient.

"Si vous regardez tous les pays autour de nous, nous sommes petits et nous avons fait du bon travail. Maintenant, c'est la Belgique qui a aussi une belle génération", avait confié en octobre dernier à l'AFP Ruud Gullit, l'ex-sélectionneur-adjoint des Pays-Bas, longtemps précurseurs en matière de "génération dorée" mais incapable de mener la nouvelle vague Oranje vers le Mondial en Russie.

"Nous connaissons tous les talents que nous avons, une génération dont nous pouvons être extrêmement fiers en Belgique. Avec seulement une population de 11 millions de personnes, il y a quand même des individualités hors normes", s'est réjoui le sélectionneur Roberto Martinez, après un premier tour sans faute.

- JO-2008, le point de départ -

Mais par quel miracle le petit pays coincé entre l'Allemagne et la France, deux nations au nombre de licenciés nettement supérieur, a-t-il réussi cet exploit après avoir été absent de tous les tournois majeurs entre 2002 et 2014 (trois Euros et deux Coupes du monde) ?

"Il y a eu un travail très sérieux de la part de la Fédération pour essayer de mettre en place un processus clair de la manière de développer les footballeurs en Belgique. On a clairement dessiné comment le joueur belge devait être développé, en impliquant les écoles de foot et les clubs professionnels belges, ainsi que sur la manière dont on voulait jouer", avait expliqué Martinez en décembre dernier.

"C'était un travail très complexe, mais ça a payé", s'était-il encore félicité dans un entretien au média argentin TyC Sports. Les premiers signes d'un renouveau vont se manifester aux JO-2008 de Pékin avec un parcours inespéré jusqu'en demies. Disparue des radars après le Mondial-2002, puis au fond du trou en juin 2007 à l'image de sa 71e place au classement Fifa -- le pire classement de son histoire -- la Belgique reprend espoir grâce à une petite bande de "diablotins" sans complexes menés par Marouane Fellaini, Vincent Kompany, Jan Vertonghen ou encore Moussa Dembelé.

- Le moment ou jamais ? -

"C'est peut-être exagéré mais je pense pouvoir être fier de ce que nous avons réalisé. Je suis en effet d'avis que l'on parlera dans le futur de l'avant-JO et de l'après-JO. Nous sommes à nouveau dans une atmosphère positive et optimiste", avait déclaré à l'époque, visionnaire, Jean-François De Sart, l'ancien sélectionneur des Espoirs, qui avaient échoué à finir sur le podium en s'inclinant face au Brésil de Marcelo.

Dix ans après, l'heure de la revanche a enfin eu lieu. Enfin, car l'ossature des "Diables Rouges", malgré un retour au premier plan depuis 2014, a connu une première grande désillusion : une élimination en quarts de finale de l'Euro-2016 face au surprenant pays de Galles (3-1).

Les attentes étaient-elles trop grandes pour leur frêles épaules ? "Personne ne s'est dit +on va s'appeler la génération dorée+. On n'y prête pas attention. Mais ce match contre le Brésil va nous définir, oui", avait admis Vincent Kompany, juste avant le déclic contre la Seleçao.

"La Coupe du monde ne respecte pas les individualités, ou les grands talents, seulement les équipes qui travaillent dur en tant que groupe et qui ont une mentalité de gagnant", n'a cessé de répéter Martinez. Est-ce maintenant ou jamais pour aller chercher un trophée ? Avec plusieurs joueurs majeurs ayant dépassé la trentaine, le temps presse pour ne pas finir rouillé.

AFP

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