Prudence, prudence

Mondial: la France désormais favorite, mais....

  • Publié le 11 juillet 2018 à 00:38
  • Actualisé le 11 juillet 2018 à 01:09

En s'offrant la Belgique en demi-finale, la France apparaît désormais comme le favori du Mondial-2018 avant l'autre demie entre la Croatie et l'Angleterre, mais prudence, car une finale est toujours incertaine et les Bleus gardent un souvenir amer de l'Euro-2016.

Didier Deschamps l'a d'ailleurs admis après le match: "Une finale ça se gagne oui, car la finale d'il y a deux ans (finale de l'Euro-2016 perdue face au Portugal) on ne l'a toujours pas digérée".

• La France en pole...

Tous les favoris sont tombés dans cette Coupe du monde pleine de surprises: l'Allemagne, l'Espagne, le Brésil.... Reste, la France qui en éliminant l'Argentine de Lionel Messi (4-3), l'Uruguay de Luis Suarez (2-0) et la Belgique d'Eden Hazard et Kevin de Bruyne (1-0) a engrangé un maximum de confiance avant la dernière marche.

Dimanche en finale à Moscou, l'équipe de France se présente avec son statut de finaliste de l'Euro-2016 et de réelles certitudes. Au milieu de terrain, un joueur fait le bonheur des Bleus depuis le début de cette Coupe du monde: le milieu N'Golo Kanté, infatigable récupérateur de ballons. "Je suis amoureux d'un joueur... C'est N'Golo Kanté", sourit l'ancien international Rio Mavuba, interrogé par l'AFP. "J'adore tout ce qu'il fait. Il ne fait pas de bruit, mais il réalise un travail monstrueux. Et il a toujours le sens du collectif."

Devant, à seulement 19 ans et demi, Kylian Mbappé a montré son talent au yeux du monde entier avec un superbe 8e de finale contre les Argentins à Kazan où il a volé la vedette à Messi en signant un doublé et une folle chevauchée, pour obtenir un penalty transformé par Antoine Griezmann. Contre les Belges, il a encore offert spectacles et occasions pour ses partenaires.

Très critiqués après un premier tour maîtrisé mais pénible à regarder, les hommes de Didier Deschamps ont aussi su hausser leur niveau, pour renverser la situation contre les Argentins et étouffer l'Uruguay de manière clinique.

Face aux Belges, ils ont fait le dos rond pour subir la possession de jeu des Belges et ont encore débloqué la situation sur coup de pied arrêté: un corner d'Antoine Griezmann repris de la tête par Samuel Umtiti.

Enfin, pour la France, il y a ces 20 ans symboliques qui séparent la génération 98 de celle de 2018. Passé du rôle de capitaine à celui de sélectionneur, Didier Deschamps conserve la même étiquette collée au maillot, celle d'éternel gagneur du foot français.

• Souvenirs, souvenirs....

Sauf que l'équipe de France garde deux souvenirs cruels de ses dernières finales. Le plus mélodramatique au Mondial-2006 contre l'Italie, avec le coup de tête de Zinédine Zidane sur le torse de Marco Materazzi. Zizou avait pris un carton rouge et quitté la sélection nationale la tête basse, puis les Bleus s'étaient inclinés aux tirs au but 5-3 (1-1 après prolongation).

Le plus frustrant, l'étrange défaite en finale de l'Euro-2016 contre le Portugal, pourtant privé dès la 25e minute de sa vedette planétaire Cristiano Ronaldo, sorti sur blessure. Pendant les arrêts de jeu, le tir d'André-Pierre Gignac avait trouvé le poteau, puis c'est le Portugal qui s'était imposé en prolongation 1-0 grâce à un but du remplaçant Eder.

Côté positif, cette défaite à l'Euro servira de leçon aux Bleus en finale du Mondial-2018. Neuf d'entre eux étaient dans le groupe il y a deux ans: Hugo Lloris, Steve Mandanda, Adil Rami, Samuel Umtiti, Paul Pogba, Blaise Matuidi, N'Golo Kanté, Antoine Griezmann et Olivier Giroud.

Mais cette déception contre les Portugais rappelle aussi l'incertitude du foot et d'une finale, qui bascule parfois sur un poteau dans le temps additionnel. Et l'équipe de France, même favorite, conserve des points faibles. Elle a notamment fait preuve de largesses défensives contre l'Argentine, sur le superbe but d'Angel Di Maria. L'avant-centre Olivier Giroud n'a toujours pas marqué le moindre but - il a même beaucoup gâché contre les Belges - même s'il est utile dans le jeu, et on attend toujours le très grand match, de bout en bout, d'Antoine Griezmann.

Enfin, c'est un effectif jeune, une moyenne d'âge d'un peu de moins de 26 ans, avec 11 joueurs sur 23 qui n'avaient pas dépassé le cap des dix sélections quand Deschamps les a convoqués pour ce Mondial. En même temps, le plus jeune Bleu s'appelle... Kylian Mbappé. Il y a donc de quoi espérer.
AFP

guest
0 Commentaires