Courrier des lecteurs de Jean-Pierre Espéret

Sanglier = requins ?

  • Publié le 6 août 2013 à 18:30

Le Quotidien de dimanche 4 août relate la décision de la préfecture de procéder à l'abattage d'une petite harde de sangliers ayant décidé de retourner à la vie sauvage, et ne manque pas de faire l'amalgame avec l'abattage des requins, ce que l'écologiste Didier Derand, interrogé, déclare non comparable.

En effet. La règle, mondialement reconnue aujourd'hui, est de protéger la biodiversité et donc les espèces en voie de disparition, dont fait partie le requin. Du fait de l'action humaine, 30 000 espèces vivantes disparaissent de par le monde chaque année. A ce rythme-là, les êtres humains risquent  de se retrouver bientôt seuls au monde, avec leurs parasites, rats, poux, cafards... et leurs animaux domestiques, dont le cochon, cochon qui fut lâché dans la nature par les premiers occupants de l'île et collabora avec eux à la disparition des tortues géantes en fouissant le sol pour gober leurs oeufs, comme les chats redevenus sauvages contribuent en ce moment à la disparition des pétrels.

Le requin, lui, était déjà là depuis des  centaines de milliers d'années et il continue aujourd'hui d'assurer sa fonction écologique d'éboueur des mers. Cela peut paraître paradoxal à certains, mais sans requins pas de baleines! En effet ceux-ci assurent, en s'attaquant aux spécimens malades, la bonne santé de l'espèce. Malheureusement les ravines regorgent de déchets divers et notamment animaux, et la mer est vide. La réserve est vide. Les lagons sont vides. N'importe qui ayant eu le plaisir d'apprendre à nager dans le lagon il y a trente, quarante ans, se souvient de l'énorme changement. Il faut réagir, notamment en limitant la pêche industrielle sur toutes les espèces. Il est particulièrement anormal que la langouste, la légine soient surveillées, contingentées, que le thon soit contingenté  aux Comores, aux Seychelles, mais qu'il ne le soit pas dans les eaux françaises.

Jean-Pierre Espéret

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2 Commentaires
Patrick
Patrick
10 ans

Bravo.
Ce témoignage rejoint celui de l'article "Crise requin à La Réunion : Chronique d'un hold up".
Bien sur que les accidents qui ont eu lieu sont dramatiques pour les vitimes et leurs proches mais les responsabilités sont ailleurs.
C'est la fuite en avant et la vue courte des politiques de tout bord qui conduit à des situations pareilles.
La Réunion doit vivre du tourisme mais le milieu marin en fait partie intégrante. Le protéger, c'est permettre d'en profiter.
Dans le monde moderne actuel, on n'admet plus qu'il y ait des limites à l'activité humaine.
Les requins à La Réunion, les grosses vagues qui ont noyé de nombreuses personnes sur les côtes de la Méditerrannée.
Voile. Juste un témoignage.
Et j'aime La Réunion. J'y ai vécu quelques années et je vais y retourner pour un séjour en Novembre.
Patrick

orel
orel
10 ans

"les espèces en voie de disparition, dont fait partie le requin"
Petite précision tout de même, les requins tigres et bouledogues ne sont pas des espèces protégées et il me semble que le bouledogue à La Réunion est même en voie de surpopulation.