Courrier des lecteurs du Saiper Pas 974

Les égarements de la scolarisation précoce en maternelle et l'élève devenu enjeu politique

  • Publié le 2 septembre 2013 à 16:30

Un des objectifs du ministère de l'Éducation nationale est de privilégier la scolarisation des élèves dès l'âge de 2 ans dans les zones difficiles et dans les DOM. Certaines communes, comme Saint-Denis ou Saint-Paul ont ainsi pris acte de cette mesure en ouvrant des classes pour les tout-petits. D'autres municipalités ne se sont pas emparées de cette question.

Les services de l’Éducation nationale siégeant en leurs seins ne les ont malheureusement pas encouragées sur cette voie malgré les faibles taux de réussites aux évaluations de leur circonscription et les alertes des PMI sur les difficultés langagières détectées dans cette jeune population. Les inspections refusent que ces tout- petits servent de variable d’ajustement dans la création de classes. Cependant, elles tolèrent et encouragent même les demandes électoralistes des municipalités pour contraindre les écoles à intégrer un élève de 2 ans dans une petite section et cela sans que les conditions d’accueil soient réunies.

De même, concernant la réforme sur les rythmes scolaires, les élèves deviennent progressivement des enjeux électoraux. Ainsi, la mairie de La Possession — poussée par les manifestations des parents — a investi pour que cette réforme ait des chances de fonctionner et que la majorité actuelle soit réélue en 2014. Le personnel de ces inspections devrait être garant de l’intérêt des élèves et échapper à ces considérations électorales. Or, il n’en est rien.  Peut-être par lâcheté ou par ambition politique, il renonce souvent à faire valoir les textes ministériels et l’intérêt pédagogique des  élèves dont il a la charge. Pourtant, la simple application de la législation rendrait aux  équipes pédagogiques et à l’éducation nationale ses prérogatives pour intégrer les tout- petits dans les écoles de leur quartier sans discrimination même positive. La scolarisation des  enfants doit être reprise par une volonté de l’Éducation nationale.

Sonia Delrieu
Pour le Saiper Pas 974

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