Tribune libre

Le PCR appelle plus que jamais au dialogue pour redonner la confiance

  • Publié le 5 février 2014 à 15:10

La Réunion vient de connaître ces derniers jours plusieurs événements. Les conséquences de la grève des stations service, les manifestations des jeunes contre le calendrier scolaire et l'annonce d'un plan de sauvetage de la canne à sucre en Martinique sont autant de faits qui confirment la justesse des positions du Parti communiste réunionnais.

1. La crise des stations service

Le conflit entre le gouvernement et les gérants de station service révèle une fois de plus la dépendance de notre île aux énergies fossiles. Cela entraîne une grande vulnérabilité de notre économie, car il a suffi de deux jours sans carburants pour que cela soit la panique dans tous les secteurs.

L'objectif du projet de réforme est une baisse de quelques centimes. Mais le pétrole est un produit de plus en plus rare. Ces tentatives de baisse seront à chaque fois remises en cause car le prix du baril est voué à augmenter.

Au plus fort de la crise, 18 parlementaires ont dit au gouvernement de tenir bon et de prendre sur les marges des pétroliers. Lundi, à la réouverture des stations service, la presse dit que les pétroliers n'ont rien perdu, et que leurs marges seront réévaluées selon la hausse de l'indice des prix de l'INSEE.

Aujourd'hui que font ces parlementaires? Comment expliquent-ils que le gouvernement ait pris une décision contraire à la lettre de soutien à Victorin Lurel qu'ils ont signée?

Pour sortir de cette crise par le haut, le PCR propose depuis longtemps une alternative, c'est l'autonomie énergétique avec les énergies renouvelables.

Un des outils de ce projet, c'est le tram-train électrique. Mais ce n'est pas le sens des décisions politiques prises jusqu'à présent par le gouvernement. Au lieu de respecter l'engagement du président de la République à relancer le tram-train, il est en train de soutenir la nouvelle route du littoral. Or, cette route en mer à six voies ne pourra que conforter les profits des compagnies pétrolières à La Réunion.

2. Le Changement climatique

Les problèmes climatiques font irruption dans le monde entier et ici à La Réunion. En France, d'importantes inondations se succèdent. Et le week-end dernier, le littoral a de nouveau été attaqué. La mer est entrée dans de nombreuses maisons. C'est la surprise totale pour les habitants qui devront déménager.

Ces phénomènes sont dus au changement climatique, et ils vont s'amplifier. À La Réunion, la vague de chaleur a fait sortir les lycéens et aussi les marmay des classes.

Tous ces événements confirment les arguments diffusés depuis longtemps par le PCR. Cela renvoie à l'adaptation. Qu'est ce qui a été fait pour protéger la population des inondations et de la montée du niveau de la mer? Attendons nous une catastrophe ? Les dangers sont devant nous.

Concernant les manifestations des jeunes, ils réclament les vacances en été et le travail en hiver. Plus que jamais, le débat sur l'année scolaire climatique est lancé. Les échanges doivent déboucher sur une solution. Le PCR salue le réveil de la jeunesse déterminée à se battre, il faut les comprendre et dialoguer avec eux.

3. Les planteurs

Depuis plusieurs années, le PCR ne cesse d’attirer l'attention sur les menaces qui pèsent sur la filière canne, avec l’évolution du marché mondial du sucre et  les décisions prises par Bruxelles. Un nouvel OCM Sucre va règlementer le marché de ce produit. Il prévoit la fin des quotas et du prix garantis pour le sucre. La menace est donc devenue réalité, avec la fin des quotas pour 2017. Cette décision pèse sur toute la production sucrière Outre-mer.

En Martinique, la coupe va bientôt commencer. En accord avec l'usine du Gallion, le Conseil général, la Région et l'Etat ont décidé de verser une subvention garantissant un prix de 80 euros de la tonne de canne en richesse 8, payable par quinzaine. Ces 80 euros pour une canne de richesse 8 se répartissent de la manière suivante:

- usinier: 37,80 euros

- Etat: 19,4 euros

- Région: 13,80 euros

- Conseil général: 13,80 euros

Cela est de nature à rassurer les planteurs qui se sentent concrètement soutenus. A La Réunion, les planteurs savent que la fin et des quotas et du prix garanti est une certitude, c'est ce qu'avait confirmé Dacian Ciolos, Commissaire européen à l'Agriculture, lors de sa visite dans notre île.

Face à la crise qui s'annonce, le PCR a demandé à tout le monde de se réunir pour offrir une perspective aux planteurs. En Martinique, cela a été fait, et cela a redonné espoir. Quid à La Réunion?

Pour le secrétariat général,

Yvan Dejean

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