Tribune libre

La CGTR Éduc'action adresse un "carton rouge" à Manuel Valls

  • Publié le 9 avril 2014 à 11:04

Comme on s'y attendait, le Premier ministre Manuel Valls s'est livré à un véritable plaidoyer du pacte de responsabilité devant la représentation nationale à travers sa déclaration de politique générale.

Avec le pacte de responsabilité, ce sont tous les vecteurs de cohésion sociale, l’Etat, les collectivités territoriales, et la sécurité sociale qui sont encore plus durement attaqués. Sous l'aiguillon des organisations patronales et plus particulièrement du Medef, le "pacte de responsabilité" et l'amputation de plus de 50 milliards d'euros de la dépense publique proposés par le pouvoir exécutif constituent à cet effet une nouvelle machine de guerre contre l'action publique.

Le pacte dit de responsabilité est un pacte gagnant-gagnant (un cadeau fiscal de plus de 30 milliards aux patrons sans aucune obligation de contrepartie) pour le patronat et perdant-perdant pour les salariés (blocage des salaires, remise en cause des services publics par une nouvelle baisse de la dépense publique…).

Si Valls, en vue de ne pas trop froisser les députés de la majorité présidentielle (vote de confiance oblige) a pris soin d'éviter d'entrer dans les détails de la déclinaison de la  "mise à contribution" à hauteur de 19 milliards d'euros de l'Etat et ses agences, il a par son silence calculé renforcé les  craintes que le rouleau compresseur du pacte de responsabilité fasse notamment voler en éclat l’engagement phare du président de faire de l’éducation une priorité forte.

François Hollande va-t-il revenir sur son engagement de créer 60 000 postes dans l’éducation nationale donnant ainsi un véritable coup de griffe au pacte passé avec les citoyens à l’occasion des élections présidentielles, la question est en tous cas plus que jamais  posée. Le Premier ministre a manifestement préféré faire l'impasse sur le devenir de cette mesure phare du quinquennat. Faire une telle annonce aujourd’hui serait pour le moins inopportun et explosif au moment même ou le Premier ministre souhaite obtenir un  vote de confiance le plus large possible

Il ressort de l'intervention de Manuel Valls que le pouvoir actuel n’a tiré aucune leçon de la magistrale gifle qu’il a reçue à l’occasion des municipales. Bien au contraire, il veut encore aller plus loin et frappe toujours plus fort.

Sur la question des rythmes scolaires, le chef du gouvernement a estimé qu'il s'agissait d'une " bonne réforme ", et qu'il avait " entendu les remarques de bonne foi venant des élus " en déclarant qu'il proposerait un "assouplissement du cadre des rythmes".

Afin de dissiper les interprétations qui pourraient être faites suite à une telle annonce bien confuse, le ministère de l'Éducation nationale s'est empressé de recadrer ces déclarations en clarifiant les intentions du gouvernement sur ce dossier : ainsi, "le décret sur les rythmes est maintenu"...   Il n'y aura "ni retrait, ni report, ni libre choix. L'assouplissement vise à l'application pleine et entière du texte du 24 janvier 2013 qui cadre la réforme des rythmes scolaires. "

Voilà qui est dit !  Merveilleuse alchimie  du changement pour plus d'austérité, et du  changement ... dans la continuité

Pour la CGTR Éduc’action, jamais la mobilisation n’aura été autant au goût du jour ! On pourrait même dire qu'elle s’impose sauf à vouloir être les dindons de la farce.

La CGTR Éduc’action

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