Tribune libre

Nassimah Dindar réagit au discours de politique générale de Manuel Valls

  • Publié le 9 avril 2014 à 08:56

La confiance exige des actes et surtout des résultats, qui, je l'espère pour notre pays, seront au rendez-vous. En attendant, le discours de politique générale de Manuel Valls appelle plusieurs remarques.

Il reste des précisions à apporter, mais sur la partie "pouvoir d’achat", sur la partie "compétitivité des entreprises", sur l’injustice fiscale notamment envers les plus modestes, le gouvernement semble avoir entendu le message que lui ont adressé les Français et que le premier ministre avait lui-même qualifié d’expression de "trop de souffrance, pas assez d’espérance".

Ce discours était également attendu sur la partie "économie budgétaires" d’un montant total de 50 milliards d’économies, dont 10 milliards qui devront être supportés par les collectivités territoriales, déjà exsangues. Je ne peux qu’exprimer mon inquiétude sur la capacité de ces mêmes collectivités à supporter de nouvelles coupes budgétaires, qui risquent d’impacter les dispositifs, facultatifs certes mais bien utiles au quotidien des Réunionnais.

Manuel Valls a enfin annoncé une nouvelle réforme territoriale d’envergure, avec la diminution par deux du nombre de régions métropolitaines, la suppression de la clause de compétence générale dès 2017, et la suppression des Départements en 2021.

Je regrette la perte considérable d’énergie de la réforme du découpage cantonal. Elle aura certes permis d’instaurer la parité au sein de la collectivité mais aura ignoré les spécificités des territoires, et, au final, ne servira que pour un seul mandat.

Pour autant, voilà déjà deux ans que je m’y prépare, avec les services et voilà un an que j’ai missionné Wilfrid Bertile, pour réfléchir à cette réorganisation administrative, qui, je le rappelle, avait été envisagée par Nicolas Sarkozy avant d’être arrêtée par le président de la République François Hollande conformément à ses engagements de campagne. Il s’agit, à La Réunion, d’un sujet sensible du fait de querelles du passé et du statut particulier de région monodépartementale. Un rapport me sera remis avant la fin juin. Il faudra prendre le temps de discuter, et ne rien brusquer, notamment pour le devenir des fonctionnaires territoriaux des deux collectivités, qui font un travail remarquable et à qui l’on demande de plus en plus d’efforts.

Cette instabilité institutionnelle et ce défi majeur qui nous attend renforcent si besoin encore l’importance des élections de 2015, départementales et régionales. Il est essentiel que d’une part les deux collectivités s’entendent et travaillent ensemble, et que d’autre part les équipes qui les dirigent aient suffisamment d’expérience et de vision pour bâtir un projet économique, sociétal et environnemental ancré dans la zone océan Indien, l’Afrique, l’Asie, mais aussi évidemment dans la France et l’Union européenne. Ce projet réunionnais de développement, respectueux des populations et prenant en compte les atouts de notre île, est en cours de finalisation et devrait m’être remis dans les prochaines semaines.

Les enjeux sont tels que nous devrons dépasser les clivages pour arriver à un projet consensuel.

Nassimah Dindar, présidente du conseil général

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1 Commentaires
DOM
DOM
10 ans

Plus de conseils généraux,toi à la lourde la GIROUETTE il lui restera conseillère se l'opposition de
Saint Denis