Tribune libre

L'UNEF s'inquiète de la suppression des aides au logement pour les étudiants non boursiers

  • Publié le 14 avril 2014 à 10:12

Le gouvernement travaille actuellement sur les prévisions budgétaires qui devraient aboutir à une économie de 50 milliards d'euros sur les dépenses publiques. Parmi les sujets mis sur la table, la suppression pure et simple des aides au logement pour les étudiants non boursiers est proposée par Bercy. Une mesure semblable avait déjà été proposée par le gouvernement de François Fillon en 2010, avant une retraite en rase campagne sous la pression des étudiants.

Selon l'enquête régionale de l'UNEF de la rentrée 2013, le coût moyen d'un logement est de 378 euros dans le département. Le paiement du loyer est déjà le premier poste des dépenses des étudiants et représente la moitié de leur budget. La mesure d’économie présentée revient à supprimer, pour 44% d'étudiants réunionnais, une aide comprise entre 150 euros et 200 euros par mois. En supprimant brutalement un tiers de leur revenu, cette mesure empêchera des jeunes de rester dans leur logement, et donc de poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur.

Dans une île où le CROUS ne dispose que de 1100 chambres pour plus de 18 000 étudiants, la fin de l’universalité des aides au logement irait très clairement à rebours des besoins des jeunes. Cette mesure antisociale rendrait les étudiants plus dépendant de leur famille, elles-mêmes frappées par la crise. La suppression des aides au logement signifierait une double peine pour les 44 % d’étudiants exclus du système de bourse qui se verraient désormais privés de la seule aide à laquelle ils ont droit.

Si le gouvernement s’attaque aux aides au logement, au nom de la réduction des dépenses publiques, il devra assumer d’entrer dans une franche confrontation avec les étudiants. L’UNEF Réunion rappelle son opposition à toute remise en cause du caractère universelle des aides au logement, condition indispensable pour que les jeunes accèdent à un logement autonome. L’UNEF rappelle au gouvernement qu’il est attendu sur l’amélioration des conditions de vie des étudiants à la prochaine rentrée, pas sur la remise en cause de leurs droits. L’UNEF exige que le gouvernement prenne rapidement une position publique pour affirmer que les aides au logement des étudiants ne seront pas remises en cause pendant le quinquennat.

Stéphane Maillot, président de l’UNEF, vice-président du CROUS

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