Tribune libre du SNUipp-Réunion/FSU

Éducation : "Tout a été fait à l'envers"

  • Publié le 22 mai 2014 à 06:00

Faire réussir tous les élèves constitue l'engagement quotidien et la mission qui nous est confiée par la nation. Depuis deux ans, nous attendons les moyens concrets pour répondre à cette ambition. Or, le ministère a choisi de donner la priorité à une réforme des rythmes comme levier principal de la lutte contre l'échec scolaire et de la réduction des inégalités. Tout a été fait à l'envers.

Les municipalités guidées par les contraintes du périscolaire et leurs capacités inégales de financement, ont relégué au second plan le temps de l’école pour les élèves et la prise en compte des demandes des enseignants. Il est incompréhensible que la révision des temps et celle des programmes scolaires (repoussée à 2015 pour la maternelle et 2016 pour l’élémentaire) n’aient pas été traitées ensemble.

On reste donc encore loin d’une réforme qui permette de construire un projet cohérent pour la réussite des élèves, recueillant l’adhésion de la communauté éducative. La semaine scolaire doit s’organiser selon un cadrage national avec des possibilités de dérogations émanant des conseils d’école dans l’intérêt du service public d’éducation et non selon le bon vouloir des collectivités locales.

C’est pour cette raison que nous continuons de demander la " non généralisation " de cette réforme, la suspension de sa mise en oeuvre partout où les équipes enseignantes l’estiment nécessaire et une réécriture complète du décret Peillon.

La réforme des rythmes n’était pas la priorité. Pour nous, les priorités sont ailleurs.

Il est plus que temps de traiter des vrais enjeux de l’école publique: les conditions d’apprentissages des élèves et les conditions de travail des personnels avec des créations de postes à la hauteur des ambitions.

Il y a des urgences. La réussite des élèves, l’amélioration des conditions de travail passent par :

• la diminution des effectifs par classe

• le renforcement conséquent des moyens de remplacement

• l’aide aux élèves présentant des difficultés

• une révision de l'organisation des 108 heures avec la fin des APC afin de dégager du temps pour les travaux pédagogiques, la rencontre avec les parents…

• une formation continue répondant aux besoins professionnels des enseignants qui a quasiment disparu.

Notre école a besoin d’enseignants formés, reconnus, exerçant leur métier dans des conditions satisfaisantes et sereines. Moyens pour l'école, conditions de travail, salaires, le ministre doit maintenant répondre aux préoccupations et aux exigences des enseignants des écoles.

Chelalou Nora, secrétaire départementale du SNUipp-Réunion/FSU

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