Courrier des lecteurs de Jean-Claude Comorassamy

19 mars 1946 : Tout un symbole pour l'Histoire réunionnaise

  • Publié le 9 juin 2014 à 15:00

Passé colonial, poids de l'esclavage, population criant famine, colonie oubliée au bord du chaos...qu'Aimé Césaire choisi par son jeune âge, fût le rapporteur à l'Assemblée nationale en 1946 de la loi de la départementalisation. (photo Témoignages)

Appuyé par nos parlementaires des Outres-mers de l’époque : Gaston Monnerville, Raymond Vergès, Paul Valentino, Gabriel d’Arboussier et bien d’autres qui prirent part aux débats du 12 et du 14 mars, sur des propositions de loi ayant pour objet de classer la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane française en départements français.

Par ailleurs, Aimé Césaire a estimé dit-on dans son rapport présenté alors au nom de la commission des territoires d'outre-mer : " les Antilles et la Réunion ont besoin de l'assimilation pour sortir du chaos politique et administratif dans lequel elles se trouvaient plongées. [...] La raison en est que presqu'aucun effort n'a été fait pour assurer au travailleur antillais ou réunionnais un statut économique et social en harmonie avec le statut politique dont il jouit depuis un siècle. "

A partir de ce discours et dans un vote unanime, que l'ile de la Réunion comme les trois autres colonies sont devenues Département Français d'Outre-mer, en date du 19 mars 1946, avec déjà cette " mosaïque " de races peuplaient nos continents, étaient aussi pointées lors des débats !

Soixante huit plus tard, le gouvernement par la voix du Président et du premier ministre, annonce une grande réforme territoriale avec la suppression des Départements, en des collectivités uniques. Mais quels sont les enjeux quand on connait le taux de chômage et de pauvreté à la Réunion ?

Ainsi la Réunion est aussi directement concernée par ce projet " d’assemblée unique ", qui reste à mon sens, une centralisation des pouvoirs, pour l’instant très opaque, mystérieux par un manque vision et de projet, qui peut être très complexe pour l’action publique au lieu d’une simplification.

Alors, demain, c'est-à-dire 2020, notre  Région Réunion (les intercommunalités ?) aura davantage de responsabilités. Elle sera l’unique collectivité aux compétentes très élargies,  pour épauler notre développement, nos  entreprises, et nourrira encore un ensemble de  politiques générales dont l’action sociale.

Mais, si les transferts de compétences ne sont pas pour l'instant lisibles. Il en reste la question centrale : Quels sont les devenirs de ces  personnels ?

Facile de dire, qu’on fusionne et qu’on fera des économies, en raison de la crise sûrement ! Mais a-t-on pensé projet ? A-t-on pensé à l’ensemble du personnel qui y travaille ? Que fait-on de l’HUMAIN ? Mais, avons-nous voté pour cette fusion lors de la présidentielle ?  Toute réforme ne doit-elle pas être fondée sur un appui démocratique ?

Que pensent nos élus, les représentants du  personnel, le personnel eux-mêmes, la population… ? Y aura-t-il un référendum pour cette réforme territoriale ?

Dans ce contexte d'austérité avec recherche d'économie de 11 milliards sur les collectivités semble t-il, me fait craindre le pire, quant à la mise en œuvre de cette réforme territoriale. Un large débat doit être engagé suivi d’un référendum. L’histoire mérite que la population se prononce pour cette question aussi importante !

Jean-Claude Comorassamy
Saint-Leu

guest
1 Commentaires
Martinebonboi
Martinebonboi
9 ans

non monsieur la question centrale n'est pas le devenir du personnel, dont une majorité à la garantie de l'emploi, mais bien l'avenir de ces 60% au chomage.