Tribune libre

Nassimah Dindar écrit aux directions des collèges

  • Publié le 18 novembre 2014 à 10:45

Mesdames, Messieurs les chefs d'établissements. J'accuse bonne réception de votre motion et je vous prie de trouver ci-après mes remarques. J'ai accepté d'associer le Conseil Général de la Réunion à ce mouvement de protestation proposée par plusieurs maires, car le Département de la Réunion est dans une position financière extrêmement délicate, générée d'une part par l'insuffisante compensation des allocations individuelles de solidarités transférées lors de l'acte 2 de la décentralisation et d'autre part par l'annonce officielle de la baisse des dotations de l'État à notre détriment (- 16 M? en 2014 et en 2015).

Cette compensation insuffisante atteint aujourd’hui la somme de 800 millions d’euros cumulés assurés sur nos fonds propres et est de nature à remettre en cause non seulement nos politiques sociales obligatoires, mais également l’ensemble des dispositifs complémentaires d’accompagnement de la cohésion sociale réunionnaise tels que nos politiques d’insertion, nos politiques éducatives,  nos politiques d’investissement …

Sur cette compensation nettement insuffisante les coûts du transfert des personnels TOS (Technicien Ouvrier de Services) des collèges ont connu une évolution de 28 % s’agissant du nombre d’agents permanents entre 2006 et 2014.

Depuis plusieurs années, le Conseil général de la Réunion adresse des motions et courriers à tous les gouvernements succecifs, quel que soit leur couleur politique.

Nous n’avons jamais été entendus et nous ne pouvons que le déplorer.
De ce fait, il était donc nécessaire d’associer notre institution à un acte plus fort, plus visible et plus solidaire. Je regrette le désagrément qui a été causé dans la gestion de vos missions d’accueil, d’entretien et de restauration.
Cette décision n’est en aucun cas un acte politicien mais un acte de protestation politique, qui est un droit des élus républicains.

J’en profite pour vous rappeler les différents efforts financiers produits par ma collectivité en faveur de nos 77 collèges publics et 5 collèges privés.

Le Département investissait il y a 3 ans encore, pour la construction et l’entretien – maintenance des collèges, jusqu’à 20 M€ annuels et depuis cette date, cet investissement s’est réduit à 13 M€/an.

Dans le même temps, au titre des travaux de câblages informatiques, les subventions versées sont passées de 500 000 € en 2012 (pour 14 collèges) à 865 800 € en 2014 (pour 25 collèges supplémentaires) rendant donc prés de 90% des collèges conformes au cadre normatif de câblage informatique. Il s’agit là encore d’une nouvelle compétence transféré par l’Etat sans aide aucune pour son financement.

S’agissant des modalités de la gestion des ATTEE, les moyens humains (qui sont quantifiés sur la base d’un référentiel partagé et objectif) représentent en 2014, 1 163 ETP, soit  1 208 agents, mis à la disposition des collèges par le CG, avec 905 agents permanents contre 706 seulement au moment du transfert effectif en 2009, comme l’indique le tableau ci-après.

Ainsi, le Département intervient à hauteur de 7,6 M€ sur fonds propres pour assurer cette mission.

Enfin, sur les dotations financières relatives au fonctionnement et à l’équipement des établissements, notre institution a fait un effort substantiel, puisqu’entre 2012 et 2014, ce budget a été augmenté de prés de 24 %, comme l’attestent les données ci-après !

Je connais vos attentes sur l’amélioration du patrimoine bâti à savoir la construction de nouveaux collèges, d’équipements sportifs, la rénovation des restaurants scolaires, la programmation d’équipements extérieurs comme des préaux ou encore la maintenance informatique.

Les enjeux sont nombreux. Mais l’asphyxie financière que l’Etat fait supporter sur les collectivités grève trop fortement nos possibilités d’investissement, si bien qu’aujourd’hui notre Direction des Bâtiments et des Espaces Publics se retrouve avec un budget de 20 M€ contre      70 M€ en 2009 avec des missions et obligations élargies comme l’accessibilité des bâtiments à toutes personnes porteuses d’un handicap (45 M€ pour le coût de cette mise aux normes).

Si vous rajoutez à ces efforts financiers, chaque année, la somme de 15 à 17 M€ consacrée à notre politique d’accompagnement des étudiants, vous comprendrez encore mieux l’engagement en faveur de notre jeunesse et plus particulièrement en faveur de nos collégiens.

Que pèse cette journée de protestation, que les principaux ont pu gérer avec efficacité, face aux risques réels que nous allons rencontrer dans les années à venir ?
Que pèse cette journée de protestation face aux nombreuses lettres que je reçois des principaux de collège qui sollicitent constamment des travaux de rénovation, d’agrandissement, de création de préaux …., que je ne pourrais plus assumer faute de crédits d’investissement ?
Que pèse cette journée de protestation face aux magnifiques et instructifs voyages entrepris par les collégiens à travers le monde, dans le cadre du passeport éducatif des collégiens, des programmes de voyages linguistiques, découvertes culturelles (Chamarande, Carnets de Voyages …). Dispositifs, que nous ne pourrons plus soutenir ou accompagner ?
Que pèse cette journée de protestation face à l’accompagnement pour l’embellissement des établissements (concours collèges fleuris, atelier bois de goyavier…), la mise en œuvre des actions du Conseil Général des Jeunes, qui ne seraient plus soutenu ?
Que pèse cette journée de protestation face à l’accompagnement des associations UNSS de chaque établissement, des dotations en ouvrages des CDI, … . Dispositifs, que nous ne pourrons plus soutenir ou accompagner ?
Que pèse cette journée de protestation face à l’impossibilité future de répondre positivement aux sollicitations d’interventions financières pour le fonctionnement et l’équipement des établissements, notamment en matière numérique (câblage TICE, ENT…) ?

L’enjeu est là et il n’est surtout pas dans un combat politique. Vous avez également compris, que je n’ai pas en conséquence cherché à porter atteinte à l’autorité des personnels d’encadrement des collèges, pour lesquels j’ai beaucoup de respect.

Si les réalités réunionnaises ne sont pas prises en compte (dépenses sociales obligatoires augmentant sans cesse, croissance démographique importante nécessitant la construction de nouveaux établissements, traitement social du chômage, prise en compte du vieillissement de la population et de ses besoins liés à la perte d’autonomie …), nous n’aurons plus à déplorer une mais bien 365 journées de difficultés.

Aussi je ne peux que regretter le procès d’intention, que vous me faites, tout comme je ne peux que regretter, que la réunion annuelle de travail entre mes services et les principaux de collège, ait fait l’objet d’une manœuvre politicienne menée par un principal, élu municipal orienté (socialiste), avec convocation de la presse et levée de la réunion de travail sans autre forme de procès.

Il s’agissait d’une réunion technique et essentiellement dans l’intérêt d’un meilleur partenariat et d’une meilleure communication entre nous (donc, in fine dans l’intérêt des collégiens).

Je vous propose que les collégiens ne soient pas pris en otage par des principaux encartés politiquement et qui décident de porter les campagnes électorales à venir au sein des collèges.

Je vous propose de vous joindre aux nombreuses protestations que j’adresse au gouvernement car les collèges - comme l’ensemble des services du conseil général  - comme  l’ensemble des actions de cohésion sociale, que nous avons développées et qui sont reconnus par la population -  comme l’ensemble des acteurs économiques qui seront frappés de plein fouet par la baisse de la commande publique faute de capacité d’investissement - vont être victimes de la baisse des dotations de l’État et de l’incapacité gouvernementale à adapter sa politique de réduction des dépenses publiques sans tenir compte de la situation de crise sociale et économique de la Réunion sans aucune mesure avec les territoires métropolitains.

Très solennellement je vous le dis, les enjeux sont graves, la situation est grave et dépasse de très loin le terrain des querelles politiciennes.

Veuillez agréer Messieurs les représentants des syndicats, l’assurance de mes sentiments distingués.

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3 Commentaires
Anonyme
Anonyme
9 ans

Mme DINDAR une remise à niveau en français via le chèque compétence vous aurez fait aucun mal du temps jadis.....vous comprendrez....

FOX
FOX
9 ans

Anonyme, au delà des fautes.....ça pue......les élections.....flair de.....renard !......

anonyme
anonyme
9 ans

Ce qui pèse surtout dans ce courrier ce sont les fautes de français aussi énormes que nombreuses : ainsi on écrit successifs quelle que soit la couleur... copie à revoir donc.