Tribune libre

Projet de loi de finances : Thierry Robert explique son vote

  • Publié le 19 novembre 2014 à 08:48

Ce mardi 18 novembre, l'Assemblée nationale a été appelée à voter sur l'ensemble du Projet de loi de finances pour 2015. J'ai voté contre ce texte pour plusieurs raisons. Une fois n'est pas coutume, les attentes suscitées depuis l'arrivée à Matignon de Manuel Valls ne trouvent pas de réponse. Ce dont la France a besoin, c'est une équipe dirigeante ayant le courage des réformes structurelles. C'est la condition sine qua none si l'on ne veut pas se retrouver les mains définitivement liées. Ne pas réformer, c'est exposer le pays à différents risques: celui des marchés financiers du fait du poids de la dette ou encore le changement d'attitude de l'Union européenne qui pourrait se lasser du non-respect de sa parole par la France. La politique du rabot a ses limites, ce qu'il faut c'est réformer.

On ne fait que repousser le respect de nos engagements européens. Si toutefois le retard dans le calendrier initialement prévu était la conséquence de véritables réformes. Ce n’est pas le cas. Sans réforme structurelle, le redressement du pays est impossible. C’est la condition nécessaire à la création d’un appel d’air qui relancerait la confiance, l’activité, l’adhésion des Français.

La suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu est un mauvais signal envoyé aux contribuables. J’avais cosigné un amendement proposant l’abaissement du taux de cette première tranche à un niveau extrêmement bas (1% au lieu de 5,5%) afin de maintenir le lien entre les plus modestes et l’impôt et ne pas donner l’impression aux classes moyennes de supporter toujours plus les finances publiques. Il faut aller vers une plus grande progressivité de l’impôt, pas vers une réduction du lien entre celui-ci et les citoyens contribuables.

Par ailleurs, les prévisions de croissance sur lesquelles le gouvernement base sa politique paraissent encore une fois surestimées. Le Haut Conseil des finances publiques, organe indépendant du gouvernement, a souligné " l’optimisme " du chiffre annoncé de 1% de croissance.

Le Premier ministre connaît peut-être le chemin des réformes nécessaires mais il est aujourd’hui permis de douter des moyens dont il dispose afin de les mener. En témoigne la fragilité des majorités obtenues sur les textes budgétaires mis au scrutin les semaines passées et aujourd’hui encore.

Il y a quelques semaines, le ministre de l’Economie en personne avait affirmé que nous disposions de " six mois pour créer une nouvelle donne ". Mais comment créer cette nouvelle donne sans en graver l’amorçage dans la loi de finances pour l’année qui vient ? La France a besoin d’une politique courageuse. A mi-mandat, l’exécutif ne peut plus invoquer le bilan de la mandature précédente alors qu’il détient les clés de la maison depuis 2012. L’adage est clair : " Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. "

Thierry Robert

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1 Commentaires
974
974
9 ans

excélents!! je suis toutes a fait d'accors avec
mr thierry robert!! dans une crise pareil faut ménagé leur bilant trop risqué..!! bravo 974