Tribune libre du SNALC et du SNE Réunion

Mesures éducatives d'urgence présentées par la ministre : un réveil tardif !

  • Publié le 24 janvier 2015 à 13:30

Le SNALC/FGAF et le SNE/FGAF ne peuvent qu'accueillir avec satisfaction la prise en compte de l'esprit délétère qui habite l'Education nationale quant à ce qui touche aux valeurs républicaines, au respect des normes, de l'autorité des professeurs et éducateurs.

Si  la prise de conscience paraît réelle, le SNALC ne peut que s’inquiéter d’un énième effet d’annonce. Morale laïque renforcée, Marseillaise enseignée, comportements a-civiques sanctionnés… il était grand temps de se réveiller ! Mais qu’en est-il des professeurs incapables d’enseigner l’histoire, les civilisations, la culture générale dans certaines banlieues ? Sont-ils soutenus, y a-t-il sanction ? Y a-t-il sacralisation de l’acte d’enseignement ? Force est de constater que NON. Gageons que les collègues seuls, en perdition, abandonnés par la hiérarchie, seront enfin épaulés et défendus.

Le SNALC et le SNE déplorent qu’on n’ait jamais écouté leur constat sur l’état catastrophique de l’enseignement dans les écoles, collèges et lycées. Le SNALC demande que les sanctions ne soient pas éludées au prétexte du milieu social de l’élève, mais égales pour tous et surtout effectuées. Le SNALC rappelle qu’il ne peut y avoir d’enseignement sans respect du professeur et de l’ambiance de travail. Ces 2 points doivent devenir la priorité pour ceux qui  sont responsables de faire tourner les établissements. Les comportements nuisibles à l’école comme les cris, les tenues incorrectes, les comportements de défiance envers les adultes, le mépris affiché à l’école ne doivent plus être tolérés.

Le SNALC rappelle qu’à l’heure actuelle l’image du professeur est clairement négative. Manque de volontaires pour les concours, salaires gelés depuis des années, pouvoir d’achat en chute, abattement de ceux qui sont dans la carrière, médecine du travail exsangue, parole bafouée, autorité piétinée, isolement dans les EPLE en cas de problèmes avec les élèves, négociations constantes pour pouvoir faire cours, exigences fantaisistes d’un corps d’inspection avide de faire appliquer à la hâte les mesures pédagogiques sensées permettre une augmentation constante du niveau des élèves malgré les constats d’échec de toutes les analyses nationales et internationales, formation professionnelle insuffisante, parcours de reconversion plus proche du  parcours du  combattant !

Comment peut-on demander aux professionnels chargés d’enseigner des valeurs aussi essentielles que la laïcité, les savoirs, la culture, l’esprit critique, de le faire alors qu’on ne leur reconnaît même pas l’autorité indispensable à l’enseignement de ces valeurs primordiales ?

Le SNALC sera prudent et veillera à ce que les mesures de bon sens annoncées ne soient pas qu’un éventail de mesurettes destiné à cacher le laxisme et la peur existant dans trop d’établissements scolaires. Former des professionnels de la laïcité ne servira à rien si on ne soutient pas les professeurs dans l’acte d’enseigner. Il est temps d’instaurer une école fière de pouvoir être le creuset et le garant des valeurs républicaines dans la société française.

Le bureau du SNALC et du SNE Réunion

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