Le CRAPA (Collectif réunionnais d'assistance et de protection des animaux) dénonce la responsabilité du TCO (Territoire de la Côte Ouest) dans l'augmentation catastrophique de l'errance animale sur le territoire ouest et les terribles conditions d'accueil des animaux détenus à la fourrière de Saint Paul. Une lettre ouverte a été envoyée le 21 janvier 2015 au TCO, aux élus réunionnais, à la préfecture, à la DAAF et aux ministres concernés.
Pourquoi La Réunion détient-elle le record national du plus grand nombre d'animaux errants par habitant ? La Réunion compte entre 150 000 et 300 000 animaux errants. Faute d'étude récente, il est impossible de connaître le chiffre exact. Les communautés de communes, selon leur degré d'implication pour combattre ce fléau, mettent en oeuvre différentes actions, chacune de leur côté, sans aucune cohésion ni politique commune.
La stérilisation
En 2012 et 2013, la CIVIS, la CASUD, la CIREST et la CINOR (prestataire SPA Réunion) ont procédé à des campagnes de stérilisation sur les populations de chats et chiens. Bien entendu, si les moyens investis sont encore très insuffisants, ces communautés de communes ont néanmoins fait un choix respectueux des animaux.
Depuis 2011, le TCO n'a procédé à aucune campagne de stérilisation ! Les résultats de cette politique à court terme ne se sont pas fait attendre : le TCO détient en 2013 le record du plus grand nombre d'animaux euthanasiés (2 500) sur l'île et celui du plus grand nombre d'animaux morts ramassés sur la voie publique (2 560). Coût de l'opération pour le TCO : 1,3 millions euros pour 2013.
Avec une telle politique, le budget " ramassage et euthanasie " du TCO ne pourra qu'augmenter alors que des chiens et des chats faméliques et galeux seront toujours plus nombreux à traîner sur les plages, les sites touristiques, dans les rues et leurs cadavres toujours plus nombreux à jalonner les routes.
La détention des animaux errants et abandonnés
" La fourrière de Saint-Paul c'est le couloir de la mort avec un avant-goût d'enfer. "
Des témoins, particuliers et bénévoles d'associations, mais aussi des reportages TV rapportent les conditions barbares et inacceptables de détention et d'euthanasie des animaux à la fourrière du TCO. Malgré les alertes d'associations dénonçant la situation et les inspections de la DAAF, le TCO persiste depuis plusieurs années dans son immobilisme et les travaux nécessaires ne sont pas entrepris !
Le CRAPA réclame l'application des lois relatives aux conditions de détention des animaux. La Réunion n'est pas un pays sous-développé mais est un département français. Les Réunionnais payent des impôts locaux élevés. Cet argent doit être destiné à améliorer leur cadre de vie et cela dans le respect de la loi, de la protection de l'environnement et dans le respect des animaux.
Voici la lettre ouverte du CRAPA adressée notamment au ministre de l’Agriculture, à la ministre des Outre-mer, au préfet de La Réunion et aux élus :
Le collectif citoyen CRAPA (Collectif réunionnais d'assistance et de protection des animaux) alerte les autorités locales et nationales sur le manque d'implication et de volonté politique du TCO (Territoire de la Côte Ouest) dans sa lutte contre l'errance animale à la Réunion.
Le TCO n'a organisé aucune campagne de stérilisation depuis 3 ans. Pourtant la stérilisation est primordiale pour limiter la prolifération des animaux.
Il n'a pas non plus créé de refuge animalier, structure qui permettrait de sauver des animaux de la fourrière en les faisant adopter !
Nous rappelons que 9 animaux sur 10 capturés sont euthanasiés, soit 1885 chiens et 625 chats pour l'année 2013. Un budget annuel de 1.3 million d'euros est consacré à la gestion des services de la fourrière animale intercommunale (y compris la capture des carnivores domestiques errants et le ramassage des carnivores domestiques morts).
Nous dénonçons les conditions de fonctionnement de la fourrière gérée par le TCO. De nombreux visiteurs ont été choqués par ce qu'ils ont vu et peuvent témoigner de la situation. Des associations ont également tiré la sonnette d'alarme !
Les services de la DAAF, dans le cadre de leur mission, ont inspecté cet établissement plusieurs fois et ne peuvent ignorer les nombreux manquements techniques et la nécessité d'améliorer les installations qui sont vétustes: bétons fissurés, système d'évacuation des déchets défaillant, conditions terribles d'hébergement des animaux (les boxes sont en plein soleil et ne sont pas ventilés. Les boxes pour chats d'une surface de 1m'environ peuvent accueillir jusqu'à 10 animaux, pas de griffoir, pas de couche sèche. La capacité d'accueil est de 49 chiens et il n'existe que 12 boxes de petite taille pour les accueillir. Les chiens ne sont pas forcément séparés selon leur taille. Les animaux malades ne sont pas mis à l'écart pas plus que les femelles gestantes qui peuvent mettre bas au milieu des autres chiens ...).
Pourquoi les services de la DAAF ne font-ils pas respecter la loi dans ce cas précis ? Les collectivités locales sont-elles au-dessus des lois contrairement aux associations de protection animale ?
Par ailleurs, nous rappelons que privilégier la stérilisation à l'euthanasie permet de réduire de manière significative le nombre de chiens et de chats errants. Et la conséquence est la diminution de tous les problèmes qui découlent de l'errance animale: sanitaires, sécuritaires, menace sur la faune sauvage, dévalorisation de l'image de l'île auprès des touristes.
A travers le CRAPA, les citoyens réunionnais sont mobilisés pour alerter les autorités au plus haut niveau mais également leurs concitoyens.
Bonjour,
Pourriez vous communiquez vos sources concernant le nombre d'animaux errants indiqué dans l'article svp?
"Pourquoi La Réunion détient-elle le record national du plus grand nombre d'animaux errants par habitant ? La Réunion compte entre 150 000 et 300 000 animaux errants."
Cordialement,
V.