Tribune libre

Réforme du collège : la CGTR Éduc'action appelle de nouveau à la grève pour le 11 juin

  • Publié le 28 mai 2015 à 09:30

La CGTR Éduc'action appelle de nouveau les personnels à se mobiliser pour revendiquer le retrait de la réforme Vallaud-Belkacem du collège et ce en écho au nouveau mot d'ordre de grève sur le plan national de l'intersyndicale (SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ'action et SUD Éducation) pour le 11 juin 2015.

Rappelons qu'en dépit des inquiétudes et oppositions suscitées par sa réforme des collèges, la ministre de l'Éducation avait adressé un véritable bras d’honneur aux nombreux enseignants mobilisés en signant le décret d’application de la réforme, le jour même de la dernière mobilisation nationale, "du jamais vu".

Un dialogue social piétiné, une provocation inutile mais surtout une incapacité de ce gouvernement à faire partager ses choix, tant ceux-ci mettent à mal l’éducation de nos élèves.

La contestation demeure et le coup de force de la ministre ne peut que renforcer notre détermination à poursuivre le combat.

En effet, pas question d'accepter ce diktat et la politique du fait accompli. Cette réforme n'est pas acceptable et il est de notre responsabilité de poursuivre le combat engagé, d'où notre nouvel appel à la mobilisation le 11 juin 2015.

Cette réforme fait éclater le cadre national de la scolarité en renvoyant au local le soin de définir les horaires disciplinaires, la répartition des heures d'enseignement entre les langues vivantes, entre la technologie, la SVT et les sciences physiques, les programmes des enseignements pratiques interdisciplinaires. Les horaires disciplinaires ne sont plus garantis, seuls le sont les horaires des enseignements pratiques interdisciplinaires et ceux de l'accompagnement personnalisé. L'enseignement des langues anciennes, des langues rares et des langues régionales est menacé. Les sections européennes et bilangues sont appelées à disparaître.

L'abandon de repères annuels dans les programmes et les horaires, au profit d'une définition sur le cycle de 3 ans, menace la continuité des enseignements et génère un besoin de concertations locales qui n'est ni reconnu ni rémunéré.

Cette réforme va engendrer une surcharge de travail pour les professeurs qui vont devoir consacrer un temps important aux réunions d'équipes pour réinventer les cohérences et l'organisation des enseignements dont l'Etat se défausse. C'est un temps qui sera soustrait au temps consacré à la pédagogie elle-même. Nous demandons le retrait de la circulaire d'application du décret OR d'avril 2015 qui laisse ainsi entendre que toute réunion pédagogique organisée par l'établissement relèverait pleinement des obligations de service, ce qui est inacceptable.

Il s'agirait-là, à rebours des discours lénifiants de la ministre, d'une dénaturation du métier puisque l'autonomie accrue des établissements va de paire avec une mise sous tutelle de la pédagogie par les équipes de direction. Celles-ci seront en effet responsables de la définition des enseignements, des programmes, des objets d'étude et des horaires alloués à chaque discipline. La multiplication des instances pédagogiques (conseil pédagogique, conseil de cycle, conseil école-collège) et des  responsabilités (coordonnateurs de niveau, de cycle...)  rémunérées en indemnités (IMP), implique pour chaque professeur un renoncement à sa liberté pédagogique et pour chaque équipe un contrôle accru par les directions administratives. Aussi, nous exigeons l'abrogation du décret IMP de mars 2015 et de sa circulaire d'application d'avril 2015.

Pour les familles, la réforme du collège et l'autonomie des établissements consacre un système éducatif instable et différencié qui va accroître les inégalités scolaires au profit des initiés, compliquer les déménagements et les changements d'établissement, empêcher la projection de la scolarité dans la durée.

Nous demandons  le retrait de cette réforme et l'abrogation du décret d'application.

D'autre part, face à la volonté de passage en force et au refus de tout dialogue, l'intersyndicale nationale a décidé de boycotter le Comité technique ministériel du 27 mai et le Conseil supérieur de l’éducation du 28 mai. Sur le plan  local, la CGTR Éduc’action va prendre contact avec tous les composantes de l'intersyndicale pour un boycott du Conseil de l'éducation nationale qui doit se tenir le 3 juin 2015.

La CGTR Éduc’action

guest
0 Commentaires